- Tout petit prix
- Interface qui a du caractère
- Design fonctionnel et élégant
- Second port Sim qui devient port micro‑SD
- Capteur photo 13 Mpxls et mode « professionnel »
- Plateforme technique déjà vue ailleurs...
- ... et totalement dépassée
- 10 Go de libre sur les 16 Go promis
- Proposition globalement trop convenue
Wiko serait‑il en panne d’inspiration ? Au dernier salon Mobile World Congress en février, la marque marseillaise a démarré la réorganisation de son catalogue de smartphones autour de gammes dont l’appellation rappelle celle de Samsung et LG (à base de lettres de l’alphabet). Une réorganisation qui a commencé par l’entrée de gamme, mais qui retarde encore et toujours la mise à jour de son offre « premium » (auparavant réunie sous une marque ombrelle Highway), laquelle n’a pas été convenablement renouvelée puis près d’un an. Ce qui provoque évidemment quelques questions, notamment celle de la pertinence de Wiko sur le secteur des mobiles entre 250 € et 350 €, fourchette haute du positionnement de Wiko abandonnée à une concurrence chinoise très agressive (Honor, OnePlus, Meizu, etc.).
Cependant Wiko n’est pas resté inactif et a continué de dévoiler de nouveaux modèles régulièrement, sur des segments économiques, dont le Pulp 4G, dévoilé en septembre dernier et commercialisé en toute fin d’année dernière. Sorti en deux tailles, un classique 5'' et une phablette 5,5'', le Pulp 4G est le digne successeur du Ridge (lui aussi 4G). Il en reprend le positionnement économique, ainsi qu’une grande partie de la plateforme, laquelle s’appuie sur le vieillissant Snapdragon 410 de Qualcomm, un Quad Core cadencé à 1,2 GHz qui assure la connectivité 4G. Un classicisme technique qui se retrouve également dans le design du téléphone, beaucoup moins audacieux que d’autres modèles de la marque, comme le Fever (l’un des seuls smartphones phosphorescents) ou le Highway Pure (créé à partir de l’un des téléphones les plus fins du monde, le Gionee Elife S5.1).
Le châssis du Pulp 4G repose sur une dalle tactile 5'', dont l’écran LCD IPS offre une définition 720p (soit une résolution de 294 pixels par pouce), et d’éléments imitant certaines caractéristiques de la téléphonie premium : des contours couleur métallisée et coque arrière texturée comme le cuir. Ne vous y trompez pas : comme d’anciens Galaxy Note signés Samsung, la construction du Pulp 4G fait la part belle au polycarbonate. Contrairement au Ridge 4G, le Pulp 4G ne profite plus d’une protection d’écran Corning Gorilla Glass 3, ce qui est bien dommage.
Outre le processeur Quad Core Snapdragon 410 de Qualcomm (1,2 GHz) déjà mentionné, on trouve 2 Go de mémoire vive, 16 Go de stockage interne et une batterie d'une capacité de 2 500 mAh. Les amateurs de batteries amovibles seront ravis de constater que Wiko conserve ici cette fonctionnalité. En enlevant le cache, vous accédez à deux emplacements pour y loger deux cartes Sim (format Micro et Nano) ou une carte micro‑Sim et une carte mémoire au format micro‑SD. Côté photo, le téléphone dispose de deux capteurs. Un premier à l’arrière, 13 Mpxls, avec flash et autofocus. Il est compatible 1 080p en vidéo. Et un second à l’avant, 5 Mpxls, lui aussi avec flash. Les amateurs d’autoportrait seront ravis. L’ensemble fonctionne avec Android 5.1 Lollipop, habillé d’une surcouche maison qui, comme Emotion UI chez Huawei, personnalise certains aspects ergonomiques du système d’exploitation de Google (notamment en supprimant, par exemple, le menu des applications).
- référence Wiko Pulp 4G
- type Smartphone
- écran 5
- résolution 1 280 x 720 px
- stockage 16 Go
- caméra 13 Mpixels
- batterie 2 500 mAh
- RAM 2, processeur vidéo intégré Go
- processeur Qualcomm Snapdragon 410 (ARM, 1,2 Ghz, 4 cœurs, 2 Mo RAM)
- écran LCD (tactile capacitif, 1 280 x 720 pixels)
- stockage 16 Go
- caméra 13 Mpixels
- selfie caméra 5 Mpixels
- réseau 4G, Wi-Fi b/g/n, Bluetooth 4.0 + EDR
- connectique sortie audio, port USB Host et OTG, lecteur de carte MicroSD
- compatibilité MP3, WMA, AAC, Ogg (via app. tiers), Flac (via app. tiers), résolution maximum Full HD (1080 lignes), Divx (via app. tiers), WMV (via app. tiers), Mpeg2 (via app. tiers), Mpeg4
- fonctions magasin d'applications universel, UPnP (via app. tiers), tuner (FM), PAL 50 Hz, NTSC 60 Hz
- finition effet cuir noir, blanc, bleu, rouge et marron
- dimensions l. 143,9 x h. 72 x p. 8,8mm
- poids 151kg
Avec une telle proposition, nous ne pouvons nous empêcher de souligner un certain immobilisme chez Wiko. Le Pulp 4G et son prédécesseur, le Ridge 4G, sont techniquement identiques. Ce manque de prise de risque, que nous ressentons moins avec le Fever, est très étonnant de la part de Wiko qui a profité de l’émergence de Free Mobile pour animer et étoffer le segment pied de gamme avec des produits intéressants à des prix attractifs, même sans subvention opérateur. Cependant, depuis quatre ans, le marché français n’est plus le même. D’abord, l’entrée de gamme pullule aujourd’hui de marques (Kazam, Archos, bq, Yezz, Wileyfox, etc.) dont l’ambition est de remplacer Wiko sur la téléphonie « low cost ». Sans parler de la clique chinoise (Alcatel, Huawei et ZTE) dont c’est le gagne‑pain historique.
S’il se négocie aujourd’hui autour de 120 €, le Pulp 4G a d’abord été lancé au prix indicatif de 149 euros. Un tarif qui, en comparaison de celui du Ridge 4G, est très intéressant, puisque la facture a baissé de 80 € environ. Ce qui est considérable, notamment pour le marché entrée de gamme. Cependant, il est concurrencé par de nombreux smartphones tels que le Huawei P8 Lite, le ZenFone 2 Laser d’Asus, le Honor 4C, le Meizu m2 ou encore le Blade V6 de ZTE. Et si le Pulp 4G dispose d’un rapport qualité‑prix relativement bon (notamment vis‑à‑vis d’Asus, d’Alcatel ou de ZTE), certains de ces modèles sont plus nerveux et pas forcément beaucoup plus chers (c’est le cas du P8 Lite, du Honor 4C ou du Wileyfox Swift, par exemple), tandis que d’autres sont plus économiques, tout en étant techniquement équivalents (comme le Meizu m2).
De fait, le Pulp 4G se place dans le « ventre mou » de cette sélection, ni trop cher, ni trop agressif. Nous en revenons donc à notre constat de départ : avec cette proposition, Wiko prend très peu de risque, une stratégie qui pourrait s’appliquer à tout le catalogue Wiko 2015 (hormis le Fever et sa campagne marketing endiablée). Nous avons pourtant souvent été étonnés par la pertinence ou l’impétuosité de la marque française depuis sa propulsion en tête des marques les plus vendues sur Internet (numéro 2, derrière Samsung). Son partenariat avec nVidia (Wax et Highway 4G) était étonnant et disruptif comparé à une concurrence homogène (et presque fade). Certains de ces designs (choisis chez des fabricants chinois, comme Gionee) étaient audacieux. Sa volonté de monter en gamme avec la série « Heaven » (châssis mince, écran Amoled, définition Full HD) était ambitieuse, même si sa clientèle ne l’attendait pas à ce niveau de prix. Mais ça, c’était avant.
- référence Wiko Pulp 4G
- type Smartphone
- écran 5
- résolution 1 280 x 720 px
- stockage 16 Go
- caméra 13 Mpixels
- batterie 2 500 mAh
- RAM 2, processeur vidéo intégré Go
- processeur Qualcomm Snapdragon 410 (ARM, 1,2 Ghz, 4 cœurs, 2 Mo RAM)
- écran LCD (tactile capacitif, 1 280 x 720 pixels)
- stockage 16 Go
- caméra 13 Mpixels
- selfie caméra 5 Mpixels
- réseau 4G, Wi-Fi b/g/n, Bluetooth 4.0 + EDR
- connectique sortie audio, port USB Host et OTG, lecteur de carte MicroSD
- compatibilité MP3, WMA, AAC, Ogg (via app. tiers), Flac (via app. tiers), résolution maximum Full HD (1080 lignes), Divx (via app. tiers), WMV (via app. tiers), Mpeg2 (via app. tiers), Mpeg4
- fonctions magasin d'applications universel, UPnP (via app. tiers), tuner (FM), PAL 50 Hz, NTSC 60 Hz
- finition effet cuir noir, blanc, bleu, rouge et marron
- dimensions l. 143,9 x h. 72 x p. 8,8mm
- poids 151kg
Le Pulp 4G relève donc du smartphone sympa pour des utilisateurs qui ne sont pas exigeants, mais qui n’ont ni 600 €, ni même 300 € pour financer un smartphone. La simple présence d’un Snapdragon 410 de Qualcomm pour animer l’interface et les différentes applications est l’indice qui confirme la teneur de la proposition : le Pulp 4G est un smartphone simple, mais dont les usages se limitent à ceux de l’usager « standard ».
Pour ceux qui ne connaissent pas le Snapdragon 410 (ou qui n’ont pas d’appétence pour la technique pure), comme déjà explicité, il s’agit d’un composant avec un processeur Quad Core cadencé à 1,2 gigahertz. Chaque cœur, appelé Cortex‑A53, est quasiment ce qu’il se fait de plus économique aujourd’hui. Le tout est accompagné par un processeur graphique appelé Adreno 306. Ce composant, développé par Qualcomm, est sorti début 2014 pour les besoins des constructeurs qui souhaitent une offre « 64 bits » et économique, capable de se connecter en 4G partout dans le monde. Et il répond admirablement à cette définition.
Ce processeur, ici accompagné de 2 Go de mémoire vive et 16 Go de stockage interne (dont 10 Go seulement disponibles pour l’utilisateur, mais extensibles de 64 Go grâce à une carte micro‑SD), est un composant entrée de gamme et vieillissant (il a depuis été remplacé dans le catalogue de son fabricant). Cela veut dire que le mobile permet de surfer relativement confortablement, qu’il est capable de faire tourner Facebook et WhatsApp, et qu’il prend des photos relativement correctes avec son capteur 13 Mpxls (avec flash et autofocus) et son application photo dotée d’un mode « professionnel » pour les amateurs éclairés et les experts qui souhaitent améliorer les résultats obtenus par le mode automatique. Le flash à l’avant est davantage un argument marketing qu’un véritable atout photographique...
Car pour les usages plus poussés, le Pulp 4G n’est pas un mobile fait pour cela. Nous sommes loin du Highway 4G, de son écran Full HD 5'' et de son Tegra 4i aux performances graphiques surdimensionnées. Le Pulp 4G, comme le Ridge 4G avant lui, repose sur un écran HD 720p 5'', pour une définition de 294 pixels par pouces. Soit une concentration inférieure à la limite en dessous de laquelle l’œil est capable de discerner chaque pixel. Si en vidéo, cela ne gêne presque pas, c’est surtout en photo et en jeu que l’image perd en finesse et en qualité. D’autant que, contrairement aux Highway Star et Pure, il n’y a pas d’écran Amoled pour compenser.
En outre, la faiblesse de cette plateforme bride l’appareil photo en capture vidéo : alors que certains modèles premium sont capables de filmer en 2 160p, le Pulp 4G se contente, comme de nombreux modèles entrée de gamme, d’un 1 080p très traditionnel. Enfin, pour le jeu, inutile de télécharger le tout récent portage sur Android de Grand Theft Auto III. L’expérience ne serait pas qualitative. Bien sûr, un smartphone basique à 149 € est rarement capable de cela. Il faut juste en être bien conscient.