Honor 8

La marque Honor est historiquement une gamme du catalogue Huawei. En Chine, elle s’appelle Glory. Et c’est en arrivant en occident qu’elle a été rebaptisée. Puis, en 2014, face au succès grandissant de la start‑up Xiaomi, Huawei a pris la décision d’externaliser la gamme Honor pour en faire une vraie marque. Si leur direction marketing est différente, leur stratégie est intimement liée, sans parler de leurs processus industriels et de leur R&D qui sont joints. Il y a donc une certaine logique à retrouver un peu de Huawei dans les terminaux de Honor : l’interface, le chipset et même certains canaux de distribution, comme la boutique en ligne vMall qui appartient au groupe.

Honor 8 frère siamois de l'Ascend P9 ?

Les terminaux Premium de Honor sont donc des versions économiques, mais pas forcément allégées, des terminaux haut de gamme de Huawei. Cette proximité se retrouve entre le Honor 6 et l’Ascend P7, entre le Honor 7 et le P8, ainsi qu’entre l’Honor 8 et le P9. Et pendant que la famille P, la plus emblématique de Huawei, monte progressivement en gamme, la famille Honor, la suit, sans jamais oser la rattraper. Jusqu’à cette année. Car techniquement, le Honor 8 est pratiquement égal au P9, avec quelques nuances très subtiles au niveau de l’écran, du chipset et de l’appareil photo.

La fiche technique du P9 comprend donc un écran LTPS (LCD) Full HD 5,2 pouces. La résolution de l’écran est de 423 pixels par pouces, soit dans la bonne moyenne des segments Premium. L’écran est couvert d’une plaque de verre minéral 2,5D (ce qui se traduit par un écran légèrement surélevé, comme sur les trois dernières générations d’iPhone). Les propriétés de cette dalle LTPS sont globalement bonnes. Sous l’écran se cache un processeur Kirin 950 développé par la filiale dédiée de Huawei, HiSilicon. Ce composant intègre quatre cœurs Cortex‑A72 très performants, cadencés à 2,3 GHz, et quatre cœurs Cortex‑A53 plus économes en énergie et cadencés à 1,8 GHz. La partie graphique est prise en charge par un processeur ARM Mali‑T880 MP4.

La mémoire vive est de 4 Go. L’espace de stockage de 32 Go, avec une extension possible grâce à un port micro‑SDXC jusqu’à 256 Go (attention, le port micro‑SDXC est situé sur le second port microSim). Le smartphone est compatible LTE catégorie 6 (jusqu’à 300 Mb/s en téléchargement), Wi‑Fi ac Dual Band (2,4/5 GHz), Bluetooth 4.2, GPS (avec prise en charge Glonass) et NFC. Sa batterie offre une capacité de 3 000 mAh et est compatible avec une technologie charge rapide appelée Smart Power (47% de charge en 30 minutes). Elle est inamovible et se recharge par un port USB type C. Le chipset audio est nativement compatible DTS. Et un lecteur d’empreinte digitale est accessible au dos du mobile.

Double capteur photo

Enfin, comme le P9, le Honor 8 intègre un double capteur photo à l’arrière. Mais celui‑ci n’est pas certifié Leica. Chaque capteur offre une définition 12 Mpxls et est accompagné d’un objectif 35 mm ouvrant à f/2,2. Un flash LED « true‑tone » et un autofocus laser épaulent l’ensemble. À l’avant, la webcam affiche 8 Mpxls. Android Marshmallow, caché derrière l’interface de Huawei (Emui, ici en version 4.1) anime le tout.

L’ensemble de ces composants est rangé dans une coque réalisée de verre et de métal. La façade arrière est faite du même matériau qui protège l’écran. Les tranches sont cerclées d’aluminium et sont plus rondes que celles de l’Honor 7. Le Honor 8 ressemble ainsi à un grand Xperia Z de Sony. Le lien de parenté avec le Honor 7 est toutefois évident, notamment de face : le positionnement des éléments techniques (écouteur, webcam et capteurs environnementaux) et graphiques (logo de la marque) est identique. Sans parler des dimensions : 0,5 mm de différence en hauteur ; 0,1 mm de différence en largeur et 0,5 mm de différence en épaisseur. L’aluminium étant plus léger que le verre, le Honor 8 est plus lourd de 11 grammes.

Esthétiquement, le Honor 8 disponible en bleu, blanc, noir, or et bleu est très agréable à manipuler. L’écran n’est pas trop grand. Le verre qui protège la dalle tactile glisse bien sous les doigts et réagit avec fluidité à toutes les sollicitations. Le design est beau, élégant et simple à la fois. Il s’agit clairement de la plus belle réalisation de la gamme Honor. Notez cependant que le sandwich de verre qui compose la coque du téléphone est extrêmement glissant. Si vous avez les mains mouillées, le smartphone s’échappe facilement entre les doigts. Posé sur un support lisse qui n’est pas droit, il dérape doucement, mais sûrement. Et il serait évidemment dommage qu’il rencontre le sol d’un peu trop près et un peu trop vite. Ce design est donc autant une excellente réalisation qu’un défaut.

Interface Emui en net progrès

Côté interface, nous avons ici les mêmes remarques que pour le P9, même si la version d’Honor est esthétiquement légèrement différente (au niveau des thèmes). L’architecture d’Emui, qui supprime le menu des applications d’Android pour adopter une prise en main très marquée par iOS d’Apple, dénature Android. Malgré cela, nous notons aussi les nombreux efforts consentis par Huawei pour offrir une expérience différente et riche. Très riche, même. Nous remarquons aussi que, pour le Honor 8, Huawei a supprimé quelques‑unes des applications parasites que nous avons croisées avec le P9. Il n’y a désormais plus que quelques jeux avec GameLoft, des réseaux sociaux avec Facebook et Twitter, sans oublier les outils de Google.

Autre point commun entre le Honor 8 et le P9, la plateforme technique. Comme annoncé précédemment, les deux smartphones disposent de composants pratiquement similaires. Les deux processeurs sont identiques (sauf sur la fréquence d’utilisation des cœurs les plus puissants 10% moins élevée pour l’Honor 8). L’écran, la Ram et l’espace de stockage, la webcam et la batterie le sont également (sans distinction). Enfin, les capteurs photo offrent des spécificités très proches, même si le P9 est le seul à profiter du partenariat avec Leica. Si nous trouvions dommage que Huawei s’appuie sur cette plateforme pour affronter le Samsung Galaxy S7, le Xperia X Performance et le Xperia XZ de Sony, le HTC 10 ou le LG G5, le constat est bien différent avec le Honor 8, lequel se positionne davantage face à des modèles milieu de gamme des grandes marques internationales.

Rapport quaité-prix détonant !

Avec ces composants, le Honor 8 offre une expérience riche, aussi bien dans un usage quotidien qu’au travers d’applications plus exigeantes, comme la vidéo, les jeux ou encore la photo. Si ce smartphone n’apporte pas toujours la fluidité d’un iPhone 6S ou d’un Galaxy S7, ces performances sont bien supérieures à la moyenne de celles des terminaux vendus au même prix. Le constat est identique en photo : le Honor 8 produit des photos moins belles qu’un smartphone haut de gamme de Samsung, d’Apple ou de Sony. Si le P9 capture des photos plus équilibrées au niveau de la gestion de la lumière, le Honor 8 se rattrape par des photos lumineuses et contrastées. Et, une fois encore, les concurrents vendus au même prix font rarement aussi bien.

En conclusion, le Honor 8, vendu 150 € moins cher que son cousin germain le Huawei P9, est une remarquable proposition. Rares sont les mobiles à offrir autant pour le même prix. Même si le mobile n’est pas exempt de défauts et même si la plateforme technique est moins pêchue que la majorité des modèles vendus à 599 € et plus, ce smartphone ne démérite pas. Bien au contraire.