- Taille, définition et contraste de l’écran
- Excellent en photo dans le mode classique
- Rendu des photos avec l’objectif grand‑angle
- Qualité de fabrication
- Puissance et fluidité de l’ensemble
- Autonomie d’une journée et demie
- Batterie amovible
- Rendu de l’écran qui tire un peu trop vers le bleu
- Résolution perfectible du module photo grand‑angle
- Impossible de filmer en 1 080p à 60 i/s
Après des années de perdition sur le segment des smartphones haut de gamme, LG est brillamment revenu aux affaires avec le G2 en 2013, et surtout le G3 en 2014. Pourtant, l’année dernière, le fabricant coréen a semblé marquer le pas avec le G4. Loin de démériter, cet appareil a sans doute beaucoup pâti du retour au sommet de Samsung avec ses Galaxy S6 et S6 Edge. Cette année, LG a donc décidé de revoir ses plans avec le G5 que nous testons ici, afin de produire un modèle qui se démarque vraiment de la concurrence. Pour y parvenir, il mise sur deux caractéristiques, la modularité et des possibilités photos évoluées.
Évoquons d’abord la conception modulaire, ou du moins présentée comme telle par le fabricant. Ce dernier promet qu’il est possible de faire évoluer le G5 grâce à différents modules baptisés « Friends », et vendus séparément. Les modules en question s’arriment au téléphone par le bas, à travers une trappe « Magic Slot » qui s’active facilement, à l’aide d’un bouton. Les premiers modules disponibles semblent intéressants, sans toutefois soulever un intérêt immodéré. Parmi eux, citons le LG Cam Plus, qui offre une autonomie améliorée, ainsi qu’un meilleur maintien pour la prise de vue. Tandis que le Hi‑Fi Plus est un module créé en collaboration avec Bang & Olufsen, et qui se propose d’améliorer le rendu audio (présence d’un convertisseur 384 kHz/32 bits).
L’autre point différenciant de l’appareil est à chercher du côté du bloc optique. Le G5 intègre deux modules photo. L’un s’avère classique, avec un capteur 16 Mpxls et un objectif offrant un angle de vision de 78 degrés. Mais le second innove, avec un capteur 8 Mpxls épaulé par un grand angle, à 135 degrés. Du jamais vu sur un smartphone donc. Nous apprécierons plus loin dans notre test s’il s’agit juste d’une pirouette marketing, ou si cette configuration a un réel intérêt à l’usage.
- référence LG G5
- type Smartphone
- écran 5,3
- résolution 2 560 x 1 440 px
- stockage 32 Go
- caméra 16 + 8 Mpixels
- batterie 2 800 mAh
- RAM 4 096, processeur vidéo intégré Go
- processeur Qualcomm Snapdragon 820 (ARM, 2,15 Ghz, 4 cœurs, 4 096 Mo RAM)
- écran LCD (tactile capacitif, 2 560 x 1 440 pixels)
- stockage 32 Go
- caméra 16 + 8 Mpixels
- selfie caméra 8 Mpixels
- lecteur d'empreinte oui
- réseau 4G, Wi-Fi ac, Bluetooth 4.2 + EDR, Miracast, NFC
- connectique sortie audio, port USB OTG, lecteur de carte MicroSD
- compatibilité MP3, WMA, AAC, Ogg (via app. tiers), Flac, résolution maximum Full HD (1080 lignes), Divx, WMV, Mpeg2, Mpeg4
- fonctions magasin d'applications universel, UPnP , tuner (FM), standard vidéo automatique, PAL 50 Hz, NTSC 60 Hz
- finition argent, or ou titane
- dimensions l. 149,7 x h. 73,9 x p. 7,7mm
- poids 0,159kg
Le LG G5 étant un spécimen haut de gamme, il vient logiquement se positionner face aux cadors des autres fabricants. À commencer par ceux du frère ennemi Samsung. Cette année, le premier constructeur mondial a réussi à faire encore plus fort que l’an dernier. Car si les Galaxy S6 et S6 Edge marquaient un remarquable renouveau, les Galaxy S7 et S7 Edge de 2016 frisent la perfection, avec un superbe écran, une fonction photo mémorable en basse lumière et de la puissance à revendre. Ils reprennent tous les points forts de leurs prédécesseurs, les améliorent et gomment les rares défauts en ajoutant une étanchéité (IP68) et un port pour carte mémoire.
Évidemment, qui dit haut de gamme dit aussi Apple. Pour les amateurs de grands écrans, le constructeur à la pomme est solidement campé sur ce segment avec son iPhone 6S Plus. Il reprend le design du 6 Plus et quelques caractéristiques comme l’écran Full HD 5,5", mais améliore sensiblement la formule avec un chipset Apple A9 plus puissant, une fonction photo améliorée et une excellente autonomie.
Du côté de chez HTC, on a cherché à exorciser la malédiction qui pesait ces dernières années sur les modèles haut de gamme. Avec succès, puisque contrairement à ses prédécesseurs, le HTC 10 ne souffre pas de défauts rédhibitoires. Il affiche une conception entièrement en aluminium toujours aussi réussie, un bel écran, une fonction photo très correcte et une fluidité de tous les instants.
Enfin, Huawei a surpris son monde cette année avec les modèles P9 et P9 Plus. Au‑delà du discours marketing lié au partenariat avec Leica, leur module photo constitué de deux blocs optiques est une véritable réussite. Car si le bloc classique permet de capturer des photos correctes, mais pas vraiment inoubliables, c’est une autre paire de manches avec l’autre bloc. Il a la particularité de ne pas intégrer de filtre couleur, et donc de shooter en noir et blanc exclusivement. Avec un résultat très réussi à la clé. Pour le reste, ces smartphones proposent des fiches techniques décentes et font jeu égal avec les autres concurrents haut de gamme.
Au‑delà de ces deux coquetteries, le LG G5 propose une fiche technique en rapport avec son statut de smartphone très haut de gamme. Il arbore un écran LCD IPS 5,3" QHD (2 560 x 1 440 pixels) à la densité de 554 pixels par pouce, un processeur quadruple cœur Qualcomm Snapdragon 820, une puce graphique Adreno 530, 4 Go de mémoire vive, un connecteur USB‑C, un lecteur biométrique d’empreintes digitales et 32 Go de mémoire de stockage interne, extensible à travers le lecteur de carte micro‑SD. L’appareil affiche également complet du côté de la connectivité, avec la 4G+ (cat 9), le NFC, le Wi‑Fi ac, le Bluetooth 4.2, le GPS (A‑GPS), etc. L’ensemble est alimenté par une batterie de 2 800 mAh, tient dans des dimensions de 149,4 x 73,9 x 7,7 mm (159 g), et se trouve animé par Android 6.0 Marshmallow, sur lequel le fabricant a appliqué son habituelle interface utilisateur.
- référence LG G5
- type Smartphone
- écran 5,3
- résolution 2 560 x 1 440 px
- stockage 32 Go
- caméra 16 + 8 Mpixels
- batterie 2 800 mAh
- RAM 4 096, processeur vidéo intégré Go
- processeur Qualcomm Snapdragon 820 (ARM, 2,15 Ghz, 4 cœurs, 4 096 Mo RAM)
- écran LCD (tactile capacitif, 2 560 x 1 440 pixels)
- stockage 32 Go
- caméra 16 + 8 Mpixels
- selfie caméra 8 Mpixels
- lecteur d'empreinte oui
- réseau 4G, Wi-Fi ac, Bluetooth 4.2 + EDR, Miracast, NFC
- connectique sortie audio, port USB OTG, lecteur de carte MicroSD
- compatibilité MP3, WMA, AAC, Ogg (via app. tiers), Flac, résolution maximum Full HD (1080 lignes), Divx, WMV, Mpeg2, Mpeg4
- fonctions magasin d'applications universel, UPnP , tuner (FM), standard vidéo automatique, PAL 50 Hz, NTSC 60 Hz
- finition argent, or ou titane
- dimensions l. 149,7 x h. 73,9 x p. 7,7mm
- poids 0,159kg
Avec le processeur Qualcomm Snapdragon 808, LG n’avait pas opté pour le SoC mobile le plus puissant disponible à l’époque pour le G4. Le fabricant ne prend pas le même risque pour le G5, ce dernier intégrant d’emblée l’une des puces les plus réputées du moment, le Snapdragon 820. Certes, il ne s’agit « que » d’un modèle quadruple cœur, mais qui se paie toutefois le luxe d’enterrer les puces octo cœurs concurrentes en termes de performances et de benchmarks. Il est en effet composé de quatre cœurs Kryo, épaulés par 4 Go de mémoire. Une configuration très musclée, qui fait du G5 l’un des smartphones les plus puissants du moment. Et ce, tant pour la théorie des benchmarks où il excelle que dans la réalité des applications. Il se montre capable de faire tourner sans sourciller et de façon parfaite tous les jeux 3D les plus exigeants.
Une fois le smartphone allumé, l’utilisateur est accueilli par la dernière version en date d’Android, à savoir la 6.0 Marshmallow. Mais il aura bien du mal à la reconnaître dans la mesure où elle est presque entièrement recouverte par l’interface maison LG. La première chose qui interpelle avec celle‑ci est la disparition du menu des applications. Un parti pris fréquent chez les fabricants chinois, mais inédit chez un constructeur historique. Néanmoins, on s’y fait vite à l’usage, bien que l’appréciation de cette modification dépende essentiellement des goûts de chacun. Concrètement, cela ressemble à un mélange d’iOS et d’Android. On se retrouve uniquement avec les écrans d’accueil, sur lesquels il est bien sûr toujours possible de créer des dossiers d’applications et de placer des widgets. Le fabricant a aussi donné un coup de pinceau sur son interface, avec une esthétique plus épurée, et davantage en adéquation avec Android 6.0 Marshmallow. Pour ceux qui restent allergiques à ce genre d’interface, LG propose également une option pour revenir à un modèle plus classique, avec notamment un menu des applications. De plus, grâce au chipset surpuissant évoqué plus haut, cette interface profite d’une fluidité et d’une réactivité de tous les instants.
L’écran aux deux visages
L’ensemble s’affiche sur un écran un peu plus petit que celui du G4. Le nouveau venu arbore ainsi un afficheur IPS LCD 5,3", contre 5,5" précédemment, recouvert d’un verre Corning Gorilla Glass 4. Pour une définition toujours QHD, on le répète, soit 2 560 x 1 440 pixels et une imposante densité de 554 pixels par pouce. Inutile de préciser qu’avec une telle définition, le G5 se révèle parfait pour tous les types d’usage en situation de mobilité, du visionnage de vidéo en passant par la navigation Web, la gestion des emails ou la pratique de jeux vidéo. Passons maintenant au rendu de cet écran, qui n’a pas manqué de nous surprendre. Alors que l’écran du LG G4 était l’un des meilleurs du genre, celui du G5 étonne avec un aspect froid, très froid même. L’ensemble tire ostensiblement vers le bleu, de sorte que même ceux qui ne sont pas des puristes de l’image le remarqueront. C’est d’autant plus gênant que, contrairement à plusieurs de ses concurrents, LG ne propose aucun outil dans les paramètres pour corriger le rendu de l’affichage. Dommage, car en marge de ce rendu bleuté, l’écran du smartphone offre des contrastes assez exceptionnels pour la technologie IPS. Enfin, la lisibilité en extérieur du smartphone est correcte, mais pas exceptionnelle. Elle montre notamment ses limites par temps très ensoleillé.
Deux capteurs valent mieux qu’un
Au‑delà de l’aspect modulaire évoqué en préambule, la fonction photo est l’autre aspect où le G5 se distingue. LG a opté pour un double objectif. Un choix pas vraiment original dans la mesure où de nombreux modèles ont affiché une telle configuration, comme les HTC One M7 et M8, le Honor 6 Plus, ou plus récemment les Huawei P9 et P9 Plus. Néanmoins, LG a tout de même réussi à se démarquer de tout ce petit monde. Dans le bloc optique de son G5, on retrouve en effet un module classique dans son approche, doté d’un capteur photo16 Mpxls, capable de filmer en résolution Ultra HD. L’autre module est plus intéressant, car son capteur 8 Mpxls est associé à un objectif ultra grand‑angle de 135°. Pour être francs, nous n’étions pas vraiment convaincus par ce dispositif lors de son annonce. Nous pressentions un tour de passe‑passe marketing. Mais il suffit de quelques minutes en compagnie de l’appareil pour finalement être conquis par cette idée originale. Pour les clichés de paysages, ou un peu décalés, l’objectif ultra grand‑angle est très appréciable et offre une énorme valeur ajoutée.
À tel point d’ailleurs que l’on en vient à maudire LG de ne pas avoir choisi un capteur 16 Mpxls, là aussi, pour venir épauler la focale ultra grand‑angle. En l’état, les photos capturées restent assez réussies, mais souffrent logiquement d’un manque de détails assez flagrant dès qu’on cherche à zoomer un peu dans l’image. C’est d’autant plus visible que le module classique présent dans ce smartphone offre pour sa part un très bon niveau de détail. On pourra toujours reprocher à LG son traitement au lissage parfois un peu trop prononcé. Mais dans l’ensemble, les photos capturées par ce capteur classique sont de très bonne facture, avec des couleurs fidèles, une plage dynamique des plus correctes et des performances en basse luminosité parmi les meilleurs du genre. On apprécie tout particulièrement l’excellente intégration des deux capteurs, dans la mesure où il est très facile et intuitif de passer de l’un à l’autre dans l’interface photo. Bref, inutile de tergiverser, en définitive et après plusieurs semaines d'utilisation intensive, on peut légitimement affirmer que LG signe ici l’un des meilleurs photophones de l’année.
Robe aluminium mais batterie amovible
Avant de poursuivre, précisons que dans sa communication autour du produit, LG a tout particulièrement insisté sur un point : la modularité du smartphone. Malheureusement, n’ayant pu mettre la main sur ces modules (!), nous ne sommes pas en mesure de vous en dire plus sur leurs qualités intrinsèques et sur leur facilité d’usage avec le smartphone. Côté design, le Coréen a réussi un véritable petit tour de force en proposant un smartphone à la fois entièrement en aluminium, mais duquel il est possible d’ôter la batterie. La principale justification avancée par les concurrents au fait que cette batterie soit scellée tient justement aux coques tout en métal. Comme quoi, avec un peu de volonté…
Pour le reste, on remarque que LG a bien travaillé depuis l’annonce du produit lors du Mobile World Congress de Barcelone en mars dernier. Lors de ce salon, la coque du produit donnait plutôt l’impression d’être constituée en plastique au toucher. Une sensation pas vraiment en adéquation avec le statut premium de l’appareil. Mais LG a bien redressé la barre depuis. Au final, le métal de la coque du G5 n’apparaît certes pas comme le plus qualitatif disponible, mais il remplit tout de même son office. Le smartphone ne paraît jamais « cheap » une fois en main. Ses lignes sobres et épurées manquent un peu de caractères, mais devraient tout de même plaire au plus grand nombre. Vers le bas de l’appareil, le mécanisme du tiroir de la batterie est lui aussi parfaitement intégré. Il est à la fois simple à actionner et très discret lorsqu’il ne sert pas. Quant à l’esthétique de l’ensemble, elle dépendra des goûts de chacun. Notamment pour la légère protubérance au dos de l’appareil, liée à la présence du double module photo. Sous celui‑ci, le capteur d’empreinte situé au dos du mobile ne pose pas de problème particulier. Il s’avère facile à configurer et fiable à l’usage. On ne lui en demande pas plus.
Conclusion
Au final, après un G4 bien sous tout rapport mais par trop classique, LG fait de nouveau sensation avec le G5 avec des fonctionnalités exclusives réellement novatrices. S'il est difficile de se prononcer sur la pertinence et la valeur ajoutée des modules Friends (quelle idée de faire tester le G5 sans ces modules alors que c'est l'un des arguments primordiaux de la marque…), il faut reconnaître que le constructeur coréen parvient, une nouvelle fois, à nous enthousiasmer et à formuler une proposition différente, mais tout aussi valable, que celles des leaders Apple et Samsung. Nonobstant les quelques défauts relevés (cf. l'encadré Points faibles ci‑dessous), le G5 se hisse parmi les meilleurs terminaux mobiles de l'année. La question qui se pose est donc la suivante : oserez‑vous sortir des sentiers battus et donner sa chance à LG ?