par Nicolas Bellet
20 septembre 2023 - 15h32

Tapie

année
2023
Créateurs
InterprètesLaurent Lafitte, Joséphine Japy, Patrick d'Assumçao, Fabrice Luchini, Camille Chamoux
plateforme
genre
notes
critique
5
10
A

La mini‑série Tapie vient d’arriver sur Netflix. Elle revient en 7 épisodes sur le parcours pour le moins épique et tumultueux de l’homme d’affaires Bernard Tapie, disparu il y a deux ans. L’histoire commence par ses débuts dans la variété française dans les années 60 pour se conclure sur sa chute dans les années 90 et son passage à la case prison suite au match de foot truqué OM/VA.

 

La vérité sous le Tapie ?

Si les nombreuses critiques sur la série Tapie, notamment celles de la famille, remettent en cause le scénario qui offre une place prépondérante à Dominique Tapie (Joséphine Japy) dans les affaires de son mari, force est de constater que tous s’accordent sur la performance incroyable de Laurent Lafitte, tout simplement bluffant dans le rôle‑titre.

 

Le pensionnaire de la Comédie française arrive à faire revivre « nanar », comme l’appelaient les Guignols, sans pour autant chercher à l’imiter. Il est à lui seul l’une des forces des 7 épisodes qui, s'ils se regardent sans déplaisir, n’en restent pas moins assez fades. La faute à un scénario qui se contente d’être une sorte de fiche Wikipédia géante, bien écrite mais sans réelle aspérité.

 

Fiction ou biopic ?

Il ne s'agit pas d'une angiographie, mais le mythe Tapie n’est pas écorché pour autant. Toujours hésitante entre fiction et biopic, la série Tapie offre une belle reconstitution des décennies 70, 80 et 90, saupoudrée tout de même d’erreurs historiques. Le personnage Tapie est romanesque à souhait et même si la série enjolive beaucoup de réalités, qu’importe, le charme opère. Cependant, on se demande au bout des 7 épisodes quel était vraiment le but de Tristan Séguéla et Olivier Demangel en racontant l’histoire de Bernard Tapie, l’homme d’affaires, fils de chauffagiste et proche du peuple qui voulait visiblement faire mentir Bourdieu.

 

Un manque de tension manifeste

La thèse défendue par la série est classique. C’est celle de la quête de l’approbation du père (interprété par Patrick d'Assumçao). Elle a surtout été vue mille fois dans la plupart des biopics. Faire de Dominique, sa seconde épouse, une femme de l'ombre, était une bonne idée mais trop sous‑exploitée. Jamais la série n'en fait un enjeu digne de ce nom. Dommage. Elle n’est pas le personnage principal de la série de Netflix et ses motivations ne sont pas vraiment expliquées. Forcément, le personnage flotte un peu trop.

 

On aurait aimé que la série soit plus en tension, qu’elle entre plus dans les rouages du monde des affaires, de celui de la politique, du sport et de la justice, à l’instar de cette géniale confrontation Tapie/Éric de Montgolfier (l’excellent David Talbot), point d’orgue de l’ultime épisode de la série. Bernard Tapie, l’homme, était protéiforme et à lui seul, il aurait pu donner matière à dix films. Mais 7 épisodes, après tout, ce n’est pas si mal pour un fils de chauffagiste…

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streaming
cover
Tous publics
disponibilité
13/09/2023
image
7 x 50 minutes
1.85
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital+ 5.1
Français Audiodescription
Anglais Dolby Digital+ 5.1
Allemand Dolby Digital+ 5.1
Espagnol Dolby Digital+ 5.1
Hongrois Dolby Digital+ 5.1
Italien Dolby Digital+ 5.1
Portugais Dolby Digital+ 5.1
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, anglais, anglais pour sourds et malentendants, arabe, allemand, espagnol, ukrainien
8
10
image

L'image est ultra‑soignée, tout comme le stylisme, les décors, la reconstitution des différentes époques. Rien à redire de ce côté‑là, c'est un plaisir pour les yeux. Une approche haut de gamme, crédible et cossue. Le « léger » HDR Dolby Vision apporte un certain lustre à des décennies que l'on a sans doute fini par idéaliser… On passera outre les fourmillements mineurs dans les scènes les plus sombres.

7
10
son

Il ne faudra pas compter sur ce Dolby Digital+ 5.1 pour ambiancer les enceintes. Au moins les titres musicaux qui servent généralement de transition ou de support à des séquences non dialoguées sont correctement reproduites pour une plongée immédiate dans les années 70, 80, etc. Homis son running gag sympa avec Michel Polnareff, on aurait aimé que la série y aille à fond, prenne davantage parti, notamment sur le plan sonore. 

0
10
bonus
- Aucun

Typiquement le genre de série que l'on aurait aimé suivre tout au long de la pré‑production.

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