Stranger Things saison 4
Ce quatrième volet de la série culte de Netflix était d’autant plus attendu que cela faisait plus de deux ans ‑Covid oblige‑ que les fans de la bande de teenagers d’Hawkins rongeaient leur frein. Pour faire patienter, les frères Duffer, créateurs de la série, promettaient une saison encore plus ambitieuse avec une moyenne de 30 millions de dollars l’épisode (ça laisse rêveur) et narrativement placée sous le signe du renouveau. Nous en sommes à sept épisodes à l'heure d'écrire ces lignes, et à moins qu'une révolution se prépare le 1er juillet avec l'arrivée des deux derniers épisodes de la saison, pour le moment, il n’y a rien de neuf sous le soleil de Stranger Things si ce n’est un ennui profond qui s’installe poliment au fil des épisodes.
Le retour de Freddy Krueger
Tout recommence en 1986 avec nos gamins désormais des ados. Eleven, qui a perdu ses pouvoirs, vit désormais à Lenora Hills, Californie, tandis que ses autres camarades sont restés à Hawkins. Tous sont entrés dans un âge ingrat avec l’émergence des premiers atermoiements amoureux et/ou existentiels, une certaine perte d’innocence couplée à l’émergence d’un nouvel ennemi maléfique dont le pouvoir n’est pas sans rappeler celui d’un certain Freddy Krueger. La présence au générique de cette nouvelle saison de Monsieur Robert Englund est d'ailleurs loin d'être fortuite.
Peu d'enjeux dramatiques
Le problème avec cette saison 4, certes plus attrayante que les précédentes, c’est que la nouveauté tant attendue n'est pas là. Les références pleuvent toujours (musique des Eigthies, L’exorciste, Le silence des agneaux, la saga Freddy Krueger, Spielberg, WarGames, etc.) tout comme l'humour gentiment potache, mais la redite à 30 millions de dollars l’épisode a quand même un peu de mal à passer. Malgré une forme horrifique plus prégnante que les années passées, les enjeux dramatiques sont si étirés au fil des épisodes qu’ils ne parviennent à intéresser qu’en de très rares occasions. En bref, il ne se passe pas grand‑chose dans cette saison 4, et le peu qu’il se passe est largement prévisible.
Personnages mono‑expressifs
Pas vraiment mieux du côté des personnages de plus en plus caricaturaux et réduits à une seule caractéristique avec des comédiens mono‑expressifs, à qui on a certainement demandé de surjouer au maximum, et qui s’en donnent à cœur joie, à l’instar de Millie Bobby Brown qui pleurniche dans quasiment toutes les scènes où son personnage apparaît. Aucune nuance ni ambiguïté, rien.
L’autre problème de cette saison est assez original pour être souligné, ce sont les différentes coiffures des personnages toutes aussi variées qu’improbables avec un seul et unique point commun, celui d’être d’une laideur consommée. À moins d’un miracle ‑tout est possible à Hawkins‑ on ne voit pas comment les deux derniers épisodes de la série pourraient suffisamment redresser la barre pour qu’on oublie que cela fait sept épisodes qu’il ne se passe pas grand‑chose. À suivre.