Parlement saison 2
Attaché parlementaire, Samy (Xavier Lacaille), enfin débarrassé de l’incapable Michel Specklin (Philippe Duquesne), devient le bras droit d’une eurodéputée aux dents longues, Valentine Cantet (Georgia Scalliet). Il mène aussi une remuante liaison avec Lydia (Anaïs Parello), une activiste écologiste. Rose (Liz Kingsman), toujours amoureuse de Samy, revient quant à elle à Strasbourg, mais cette fois comme lobbyiste pas bien convaincue ni convaincante. Pendant ce temps, la totale inaptitude de Specklin mue paradoxalement en atout majeur pour décrocher un prestigieux poste, sous la vigilante surveillance du retors Martin (Johann von Bülow).
Le Candide devient cynique
Rythmée, enjouée, bien menée : l’hilarante saison 1 de Parlement nous faisait suivre un jeune attaché parlementaire/Candide découvrant les arcanes coudés du Parlement européen au lendemain du Brexit. Outre une écriture au cordeau permettant de mieux comprendre les institutions européennes, Parlement saison 1 dirigeait une valse sans faux pas en connectant entre eux une galerie de protagonistes bien barrés. Mais dans cette saison 2 visible gratuitement sur france.TV/Slash, le héros, Samy, n’est plus un perdreau de l’année : il est même devenu assez cynique. Et contrairement à la première époque, le scénariste Noël Debré (Problemos) et ses camarades peinent à rendre attrayante cette nouvelle donne.
Quelques trous d'air
L’enthousiasme passe d’autant plus que bon nombre de personnages secondaires (particulièrement ceux de Liz Kingsman et Lucas Englander) semblent au départ réduits à une vaine et artificielle figuration. Le temps, peut‑être, de laisser de nouveaux comparses ‑incarnés par Georgia Scalliet et Johann von Bülow‑ de s’installer dans le récit. Mais aussi, hélas, de perdre en route des seconds couteaux pourtant prometteurs, tel le stagiaire surdoué Dragan, incarné par Mihajlo Mihajlovic. S’ensuit donc un clair flottement ‑presque un trou d’air‑ durant les quatre premiers épisodes de Parlement saison 2, où l’on peine à retrouver la ferveur et la cohésion d’écriture de la première époque.
La potion magique retrouvée
Heureusement, les choses prennent bien meilleure allure par la suite et Parlement récupère enfin sa potion magique. Dans ce second temps, les scénaristes inventent même des situations non seulement hilarantes, mais aussi très instructives. On retiendra, entre autres, la drôlissime relation entre le pauvre Michel Specklin et son cerbère allemand, et l’abracadabrantesque négociation entre les organes européens autour d’un fumeux « Blue Deal ». Ou encore l’intervention d’une savoureuse parlementaire teutonne campée par Martina Eitner‑Acheampong.
Malgré son démarrage laborieux, Parlement saison 2 reste un programme recommandable que l’on espère retrouver. Mais il faudra que les scénaristes ne perdent plus de vue que leur série chorale est une construction de précision. Elle ne souffre pas la présence de protagonistes inutiles (Lydia) et exige un total respect des personnages existants ainsi qu’un tempo impeccable pour faire mouche.