Love and Monsters
Doté d’un scénario original truffé de références culturelles pulp, réalisé à l’ancienne malgré l'intrusion d'effets numériques bien troussés, et doté d'un solide casting, ce Love and Monsters est un véritable petit coup de cœur.
Suite à une énième utilisation de missiles chimiques sans se soucier des conséquences, l'Homme a transformé tout ce que la planète compte de bêtes à sang froid en monstres disproportionnés (sorte de variation écolo et actualisée des keiju‑eiga nés au Japon suite aux bombardements atomiques). Ainsi, crapauds, vers de terre, crabes et autres petites bébêtes, devenus énormes, ont décimé 95% de la population mondiale, obligeant les 5% restants à vivre cachés sur terre. Parmi eux, Joel (Dylan O'Brien, Teen Wolf, Le Labyrinthe), un jeune homme qui, en dépit de sa fâcheuse tendance à se tétaniser dès qu’il a peur, décide de rejoindre sa bien‑aimée coincée à des kilomètres de lui.
Il ne faut pas longtemps pour que le film de Michael Matthews rentre dans le vif du sujet et nous invite avec frisson et humour à découvrir un monde post‑apocalyptique atypique, un monde peuplé de monstres méchants et laids ‑mais pas monstrueux‑ naviguant dans une nature sauvage et verdoyante qui a repris ses droits et relégué l'Homme sous terre.
Un récit initiatique d’autant plus plaisant que la mise en scène est fluide et rythmée, le cadre précis et le ton léger. Côté références, le jeune héros porte le même prénom que celui du jeu vidéo post‑apocalyptique The Last of Us. On notera aussi la présence de Michael Rooker, qui tient un rôle à l'exact opposé de son personnage dans la saison 1 de The Walking Dead, autre série post‑apocalyptique que l'on ne présente plus.
Destiné à un public de jeunes adultes et de moins jeunes geeks, on peut dire sans trop se tromper que Love and Monsters pourrait plaire à certain Steven Spielberg. Et c'est déjà pas mal.