par Cédric Melon
26 décembre 2020 - 11h50

Euphoria Special

VO
Episode 9 Special - Trouble Don’t Last Always
année
2020
Créateur
InterprètesZendaya, Domingo Coleman
plateforme
genre
notes
critique
10
10
label
A

Au moment de sa première diffusion sur OCS, Euphoria, la toute première série sur les ados de HBO interdite aux moins de 16 ans, avait frappé très fort. Son épisode spécial en deux parties est tout aussi percutant.

 

Il met en scène Rue (incroyable Zendaya, découverte dans Spider‑Man Far From Home), une jeune femme née le 11 septembre 2001 au moment même où les avions percutaient les tours du World Trade Center. Elle est désormais une adolescente de 18 ans droguée et déprimée. Entre addictions, réseaux sociaux, sexe et relations amoureuses contrariées, elle a bien du mal à savoir qui elle est vraiment. Comme toutes ses copines d'ailleurs.


Après un tendre réveil auprès de Jules (Hunter Schafer), Rue (Zendaya) rejoint Ali dans un restaurant. Si le début de la conversation porte sur les addictions de la jeune ado et la manière de s’en débarrasser, elle prend très vite une tournure profonde, une réflexion confession sur le sens de la vie qui oppose deux visions d’un même monde, l’une pessimiste, l’autre optimiste. Un double épisode tourné entre deux confinements qui fait office de transition avec la très attendue saison 2 de la série. Et quelle transition.

 

Cette première partie est un face‑à‑face de 45 minutes (l’épisode dure 55 minutes au total) tourné de nuit dans un restaurant quasi désert. Sur le papier, l'exercice est hyper‑périlleux. À l’écran, il est époustouflant. Il y a d'abord deux acteurs de talent qui donnent le frisson, Zendaya et Coleman Doming. Fabuleux de justesse et de sincérité, ils portent tous les deux à la perfection l’épisode sur leurs épaules. Il y a aussi des dialogues d’une puissance rare signés Sam Levinson (fils de Barry Levinson, Rain Man) qui dépassent ‑et de loin‑ tout ce qu’il a été écrit dans la déjà remarquable première saison. Véritable prolongement de la série, cet épisode raconte un monde peuplé d’ados qui s’assument avec leurs addictions, leur sexualité, leurs défauts, leurs qualités et dont la principale crainte est d’être ou de se sentir isolé (ce qui, en terme Millennials, se traduit par « déconnecté »).

 

Une histoire d'ados en manque de drogue, de repères, de sens et surtout d'amour, portée par une réalisation aux antipodes de celles des autres épisodes de la série, mais encore une fois époustouflante. Décidément, Sam Levinson, qui réalise l’épisode, n’a plus rien à envier à son père. Un épisode d'anthologique qui laisse présager le meilleur pour la deuxième saison. 

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Episode 9 Special - Trouble Don’t Last Always
- de 16 ans
disponibilité
04/12/2020
image
55'
1.78
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 2.0
Anglais Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
10
10
image

Si, jusqu'ici, l'épisode de la fête foraine était sans conteste le plus fou, le plus ambitieux, le plus ébouriffant, celui‑ci arrive à égalité dans un style et une épure diamétralement opposés. Avec sa séquence entièrement tournée dans un restaurant de nuit, bardé de lumières bleues, on craque complètement pour cette ambiance décalée jouant sur les contrastes, les ombres et les lumières, le net et le flou, le tout sublimé par des mouvements de caméra aériens (le travelling latéral de toute beauté quand Ali sort du restaurant) et des couleurs qui varient en temps réel en fonction de l'environnement extérieur. On se croirait à un festival des meilleures séquences de nuit de Michael Mann. C’est dire.

 

 

10
10
son

Tout aussi maîtrisée avec ses dialogues cristallins, son environnement foisonnant mais jamais désordonné, la VO parvient encore une fois à nous emporter dans son univers intime grâce notamment au sens narratif profond de la musique qui fait monter l’émotion crescendo. Un petit bijou à déguster en VO pour le très subtil jeu original des comédiens, cela va s'en dire. On se satisfait donc de cette piste stéréo bien aidée par sa richesse intrinsèque naturelle.

0
10
bonus
- Aucun

Mille fois dommage.

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