White Lines
Quand Zoe Collins (la très charmante Laura Haddock, Da Vinci's Demons) débarque de Manchester à Ibiza pour retrouver l'assassin de son frère disparu 20 ans plus tôt, un noctambule notoire adepte de tous les excès, la jeune mère de famille ne se doute pas encore que ses croyances et son mode de vie vont voler en éclats.
Malgré une poignée de scènes crues et son ambiance sexe, drogue et électro sous les palmiers, cette plongée gnangnan dans les soirées chaudes d'Ibiza sur deux temporalités différentes (les tribulations de Zoe aujourd'hui et celles de son frère et son groupe d'amis il y a 20 ans) ne risque pas de marquer l'histoire de la série TV. Pourtant, son auteur, Álex Pina, compte à son actif une autre série qui fit date à sa façon, La casa de papel, série facile autour d'un concept fort : des braqueurs coincés sur le lieu de leur forfait, planqués derrière des masques de Salvator Dali.
Cette fois, le casse (du siècle) a lieu du côté d'Álex Pina qui, selon toute vraisemblance, a décidé d'aligner tout ce qui pourrait attirer les plateformers en manque de sensations fortes cet été : des acteurs chauds comme la braise (check), un lieu paradisiaque (check), un whodunit dans les règles de l'art (check : mais qui a bien pu tuer le frangin ?), des scènes de boîtes de nuit collé‑serré (check), quelques mafieux patibulaires (check), une riche famille sans tabou (triple check), des DJ sets endiablés (check et recheck)… Bref, le cahier des charges caliente est respecté à la lettre mais pas forcément synonyme de plaisir intense pour le spectateur.
Au bout du compte, une toute petite distraction déconnectée de la réalité qui fait toc (tout comme deux autres séries espagnoles d'ailleurs : La casa de papel et Elite), et surtout, qui montre tout mais ne dit absolument rien.