Upload saison 1
En 2033, dans un monde où la technologie et l'intelligence artificielle font partie intégrante du quotidien, Nathan, un jeune et brillant programmeur, est victime d'un accident de voiture autonome (un comble). Sous la pression de sa petite amie richissime, il est immédiatement « uploadé » dans Paradise, un monde virtuel réservé aux plus riches, ainsi, sa conscience continue de vivre à l’intérieur d’un avatar. Tout en tombant amoureux de son « ange » (en fait, celle qui gère au quotidien son avatar), Nathan ne tarde pas à comprendre que son accident n'en est peut‑être pas un…
Imaginée par Greg Daniels (The Office), cette série post‑mortem ne manque pas d’originalité. À la fois thriller d'anticipation, comédie romantique et satire de notre monde moderne matinée de quelques scènes gore, il est bien difficile de ranger Upload dans un registre précis tant elle mélange les genres, parfois avec plus ou moins de bonheur. Si l'histoire d'amour n'est guère passionnante et surtout prétexte à faire se confronter réel et virtuel, les scénaristes ne manquent pas d’idées truculentes quand il s’agit de décrire un gadget futuriste ou un programme délirant, à l'image de l'intelligence artificielle de Paradise incarnée par un groom d'un hôtel de luxe un peu débile incapable de gérer l'inattendu. Sans doute la meilleure partie de la série et celle qui pose le plus de questions : le futur de Paradise n'est‑il pas déjà à notre porte, avec son lot de problèmes éthiques comme la sauvegarde des données, le respect de la vie privée et l'inégalité entre les plus riches et les autres (dans la série, certains peuvent s'uploader après leur mort dans des paradis artificiels tandis que d'autres n'ont droit qu'à une triste cellule faute de gigas, donc d'argent) ?
En convoquant un futur très réaliste servant à faire accepter au spectateur l'idée aussi géniale qu'énorme de « l'upload », ces dix épisodes en disent aussi beaucoup sur notre présent. Les traits sont bien sûr grossis, les curseurs poussés, mais sous ses airs de série comique légère, ce sont bien les relations entre les humains qui sont scrutées par le prisme des algorithmes, et le constat est effrayant. À tel point que les auteurs ne vont pas jusqu'au bout de la noirceur du propos, préférant filer l'histoire d'amour impossible entre Nathan (dont le jeu inégal empêche parfois à croire à son personnage/avatar) et sa coach (Andy Allo, parfaite), véritable moteur narratif de cette première saison qui a parfois tout de la bluette quiche.
Au final, une étonnante plongée dans un monde pas si lointain où tout le monde roule bien sûr à l'électrique, où l'on peut assister à son propre enterrement par écran interposé, ou encore étreindre ses enfants ou sa fiancée éplorés avec une combinaison un peu spéciale. Un rêve éveillé ou bien un cauchemar ? À chacun de juger. Notre seul regret, qu'un grand réalisateur n'ait pas eu ce projet entre les mains pour faire réellement décoller la série. On attendant, la saison 2 a déjà été commandée par Amazon. On sera au rendez‑vous.