par Cédric Melon
30 avril 2020 - 16h02

Tyler Rake

VO
Extraction
année
2020
Réalisateur
InterprètesChris Hemswoth, Golshifteh Farahani, Rudhraksh Jaiswal
plateforme
genre
notes
critique
3
10
A

On peut reprocher tout ce qu’on veut à Netflix, mais s’il y a bien une chose que la plateforme de streaming maîtrise, c’est l’art du grand écart. Capable de financer Roma, The Irishman et de diffuser en exclusivité Uncunt Gems et Mariage Story, elle donne en même temps carte blanche à Michael Bay qui s'éclate tout seul avec 6 Underground. Et pas plus tard que la semaine dernière, alors que 50 films du catalogue MK2 (Truffaut, Demy, Renais…) faisaient leur apparition sur la grille, Tyler Rake (Extraction en VO) débarquait pour tout casser et s'emparer dans la foulée de la première place des films les plus vus sur la plateforme. 

 

Dans ce long métrage adapté de la BD Ciudad d'Ande Parks, produit par Chris Hemsworth lui‑même et écrit par Joe et Anthony Russo (Avengers : Endgame), Thor troque son marteau légendaire pour un fusil d’assaut. Jeune mercenaire désabusé qui médite au fond de l'eau, boit de bières avec ses potes et crèche dans une cabane à poulets au fin fond de l'Australie, Tyler Rake accepte une mission suicide qui consiste à extraire le fils d’un baron de la drogue retenu entre les mains d’un gang rival à Dacca, au Bangladesh, citée poisseuse et visiblement jaune, très jaune (on y reviendra). Ni une ni deux, voilà notre Tyler Rake en mode commando prêt à occire tous ceux qui se mettront en travers de sa route.

 

Si on pense toute de suite au très bon Man of Fire de Tony Scott avec Denzel Wahsington (2004), la chute n'en sera que plus dure, le jeune réalisateur Sam Hargrave préférant évacuer au plus vite la dimension psychologique de ses personnages (Rake et le jeune Ovi ne font jamais connaissance) pour entrer dans le feu de l'action, soit un enchaînement ininterrompu de scènes de baston vides de sens, oubliant au passage une règle fondamentale : une cascade devient véritablement une scène qu'à travers les yeux et la vision d'un réalisateur, ou bien reste au rang de simple cascade. Même en y rajoutant des tonnes de filtres en post‑production pour faire plus stylé (à force de couleurs trafiquées, on a même cru voir une giclée de sang vert), la sauce ne prend jamais.

 

Au final, Taylor Rake, c'est beaucoup de travail pour les cascadeurs (tant mieux pour eux) mais aussi des moyens colossaux et des comédiens talentueux au service d'un tout petit scénario. Avis à Netflix, des scénaristes capables de donner un sens et de l’émotion ce genre de sujet, on en connaît.

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Extraction
- de 18 ans
disponibilité
24/04/2020
image
117'
2.35
UHD 2 160p
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital Plus 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby Digital Plus 5.1
Anglais Audiodescription
Portugais Dolby Digital Plus 5.1
Allemand Dolby Digital Plus 5.1
sous-titres
Français, anglais, allemand, arabe, espagnol
5
10
image

Si les premiers plans sont dévastateurs, et dieu sait que le HDR Dolby Vision fait son œuvre sur les plans aériens de la ville, on finit par déchanter tant les partis pris esthétiques visant à changer du tout au tout l'ambiance et les couleurs de la ville, remettant en cause le réalisme même du film, finissent par agacer. Alors oui, les couleurs pètent, mais cette nappe jaune sonne comme du make up appliqué en trop grosses couches, cachant la beauté naturelle des lieux, imperfections comprises. C'est bien dommage mais pas très surprenant pour un film qui s'adresse avant tout à la génération Instagram et ses filtres magiques.

7
10
son

Il ne faudra pas compter sur la musique non plus ou la diversité sonore pour marquer les tympans à jamais malgré la présense d'une VO Dolby Atmos et de quelques effets hauteur bien placés. Les combats et la mitraille répétés à l'infini finissent par lasser auditivement parlant aussi. En bref, pas grand‑chose à se mettre sous le pavillon même si question dynamique, basses et impact, il y a largement de quoi faire. 

0
10
bonus
- Aucun

Pas même un petit cours sur les filtres en post‑prod, non ? Dommage.

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