Validé saison 1
Clément/Apache (Hatik), un jeune rappeur épaulé par ses deux amis d’enfance (les prometteurs Brahim Bohel et Saïdou Camara qui n'avaient jamais tourné de leur vie), se retrouve du jour au lendemain « validé » par une star rap et tente de percer dans un milieu singulièrement hostile. Des galères du quartier aux maisons de disques, son ascension ressemble à un combat de boxe.
Plongée en apnée saisissante dans le monde hypercodé et ultra‑violent du rap, pour sa première série, Franck Gastambide décide de ne pas opter pour l'hagiographie d'un milieu qu'il connaît bien et d'un univers musical qu'il apprécie, mais de ne rien cacher du côté sombre du rap game, son âpreté, mais aussi sa fulgurance lorsqu'il s'agit de propulser sur le devant de la scène les meilleurs talents, bien souvent issus des quartiers. Leurs atouts : leur bagou, leur flow, leurs punchlines, leur culot.
Haletante, parfois drôle (le personnage du Chinois alias Brahim Bohel est une vraie respiration), Validé réussit l'exploit de séduire les réfractaires au rap ‑et ses codes wesh‑wesh pas toujours compréhensibles pour les non‑initiés‑ tout en étant hyper‑crédible auprès du milieu, en témoignent les nombreuses guests qui traversent cette première saison, de Lacrim à Ninho en passant par Kool Shen, Soprano, Mister V, Cut Killer et des dizaines d'autres, en attendant une deuxième saison qui devrait rameuter tous ceux et celles (?) qui n'ont pas encore fait leur passage devant la caméra de Gastambide.
Véritable immersion dans les coulisses du rap façon Entourage (la référence de la série avec sans aucun doute possible Gomorra), Validé montre tout, la drogue, les flingues, les producteurs, le rap game, la street cred, les clashs, les DJ's beatmakers, et parvient même à faire cohabiter l'ancienne génération avec la nouvelle, une gageure pour deux mondes plutôt hermétiques, voire réfractaires.
Évidemment, la présence du rappeur déjà établi Hatik dans le premier rôle, qui semble taillé pour incarner Apash, est essentiel au récit. Sans parler du très prometteur Saïdou Camara dont on reparlera très certainement. Seul bémol, malgré des codes couleur empruntés à Gomorra, cette première saison pâtit d'une réalisation efficace toutefois loin d'être singulière, ne parvenant jamais à recréer les échappées atmosphériques planantes de son modèle italien. Validé mais encore perfectible.