The Boys saison 1
Sorte d’antidote au monde anesthésiant, prévisible et terriblement convenu des Avengers et autres navrantes productions super‑héroïques décérébrées, cette série est adaptée par Eric Kripke (Supernatural) d’un comic de Garth Ennis (Preacher). Dénommée The Boys, elle met en scène un groupe de super‑héros quasi exclusivement composé de pourritures abjectes monnayant leurs capacités extraordinaires pour s’attirer les grâces du Pentagone et tenter d'obtenir encore plus de fric et de pouvoir qu’ils n’en ont déjà. Dans l’ombre, quelques humains essayent de résister, dont Billy Butcher (Karl Urban), un agent spécial franc‑tireur britannique, et Hughie Campbell (Jack Quaid, fils de Dennis Quaid et Meg Ryan), un jeune New‑Yorkais dont la petite amie a été littéralement pulvérisée par un super‑héros.
Dès le départ, le propos est explosif, subversif et certaines séquences d’une violence graphique inouïe, contrastant furieusement avec ce qui se fait d’ordinaire dans le genre. Une satire sous anabolisants qui dégomme dans tous les sens sans se soucier ni des conventions, ni des tabous, encore moins de la bienséance.
Réservée à un public averti, la série enchaîne les dialogues irrévérencieux et les situations subversives avec un propos clair et une cible : l’Amérique de Trump dont Homelander, mélange subtil de Superman et de Captain America, est le porte‑drapeau, quasiment l’incarnation. Très vite, l’homme le plus puissant du monde s’avère être un sociopathe sadique, narcissique, idiot et totalement imprévisible. Il est magistralement incarné par Anthony Starr, que l’on avait adoré dans Banshee et qui transcende son rôle.
Une satire cathartique tellement rafraîchissante qu’elle devrait être remboursée par la Sécu. Peut‑être pas très maline ni très fine, mais au final, qu’est‑ce que ça fait du bien !