par Gwendal Lars
le 22 janvier 2016

Pioneer N-70A

A
note
8.2
10
label
prix
1 299 €
les plus
  • Nouveau convertisseur Sabre 384 kHz/32 bits
  • Gestion des flux DSD
  • Amplificateur casque interne
  • Fonction Dac sur USB asynchrone
  • Limpidité de la restitution
  • Qualité de la fabrication et des finitions
  • Ergonomie de la navigation
les moins
  • Pas de Wi-Fi d’origine (module optionnel)
  • Pas de réglage de volume du casque sur la télécommande
présentation

Avec le N‑70A, Pioneer joue la carte du haut de gamme en matière de lecteur réseau. Successeur du Pioneer N‑50 (cliquez sur la référence pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d'AVCesar.com), il en reprend certains éléments mais comporte de très nombreuses améliorations destinées à lui offrir un comportement dit « audiophile », donc axé sur la subtilité et l’extraction des moindres détails du message sonore.


En premier lieu, il se dote d’un nouveau cœur. Il se base sur deux convertisseurs Sabre Ultra Dac (ES9016S) de très haute qualité, capable de travailler en 384 kHz/32 bits. Une première amélioration par rapport au N‑50 qui se « contentait » d’un convertisseur aux performance plus modestes : un Dac 192 kHz/32 bits. Certes, si la finesse de quantification et la fréquence d’échantillonnage que présente le N‑70A peuvent paraître excessive, le meilleur des fichiers audio Hi‑Res se limitant à un format 192 kHz/24 bits, elles lui permettent de réaliser de complexes opérations d’interpolation et de calculer des échantillons complémentaires venant encore affiner la conversion du flux numérique en signal analogique. Un traitement qui inclut aussi la technologie exclusive Hi‑Bit 32 Pioneer, déjà présente sur le N‑50. Signalons au passage que ces énormes capacités de traitement numérique ouvrent le N‑70A au décodage des flux audio les plus extrêmes, y compris les flux DSD, ce que ne faisait pas le N‑50. Autres conséquences de cette finesse de traitement : le rapport signal‑bruit et la distorsion atteignent des valeurs remarquablement basses qui font du N‑70A un maillon d’exception dans une chaîne audio.


Reste que, pour pouvoir bénéficier pleinement des qualités de ce Dac encore faut‑il que celles des éléments qui l’entourent et, notamment, ceux logés sur le trajet du signal soient, eux aussi, d’excellente qualité. Pioneer a donc intégralement revu la section d’amplification analogique et n’a pas hésité à la doter de composants analogiques de très haute qualité aux points stratégiques. Cette recherche d’excellence est d’ailleurs immédiatement visible sur la face arrière du N‑70A. En effet, en plus des traditionnelles connecteurs RCA de sortie analogique, elle se pare de deux prises XLR. Celles‑ci permettent de relier le N‑70A à tout autre élément, également doté d’une connectique XLR, en délivrant un signal symétrique, c’est à dire deux signaux en opposition de phase convoyés conjointement dans les câbles. Ce mode de fonctionnement permet de réduire considérablement l’effet des parasites pouvant affecter la transmission. En effet, les parasites affectent la transmission des deux signaux en même temps, donc en phase. Comme la liaison asymétrique se base sur la transmission du signal utile en opposition de phase sur deux conducteurs distincts au sein du câble, tout signal transmit en phase sur ces mêmes conducteurs est ignoré. Les parasites sont ainsi éliminés et le rapport signal‑bruit préservé. Cependant, gérer des signaux symétriques implique l’utilisation d’amplificateurs opérationnels. Comme le but du jeu est de gagner en performance, il faut aussi que les amplificateurs opérationnels utilisés ici soient de bonne qualité, donc coûteux. Un point qui explique que les liaisons symétriques soient réservées aux équipements haut de gamme.


Autre nouveauté que nous avons particulièrement appréciée, le Pioneer N‑70A intègre un amplificateur casque. Ici encore, Pioneer a opté pour la justesse de la reproduction sonore en le dotant d’une puce Texas Instrument TPA6120. Il est ainsi possible d’utiliser le N‑70A comme unique maillon de restitution. Il mérite d'ailleurs d’être associé aux meilleurs casques. D’une puissance généreuse de 2 x 100 mW, l’amplificateur gère donc sans souci tout casque dont l’impédance est comprise entre 16 ohms et 600 ohms. À noter, si un bouton de réglage de volume du niveau d’écoute au casque est présent en façade, nous regrettons que Pioneer n’ait pas pensé à en offrir un à la télécommande. Il faut donc rester à proximité du N‑70A pour pouvoir ajuster le volume d’écoute au casque. Cependant, il ne s’agit là que d’un point de détail qui n’a rien de dramatique. À savoir, il est aussi possible de contrôler le N-70A via l'application gratuite ControlApp.


Enfin, toujours pour garantir un excellent rapport signal‑bruit associé à une bonne dynamique au N‑70A, Pioneer a revu son alimentation. Les sections numériques et analogiques disposent de blocs d’alimentation qui leur sont spécifiquement dédiés. De même, toujours pour limiter les rayonnements parasites internes au coffret, trois sections différentes sont délimitées, nettement séparées et isolées les unes des autres par des blindages internes.


Côté connectique, le N‑70A est bien fourni. La nouveauté dans ce domaine concerne essentiellement la présence des sorties sur prise XLR, comme déjà explicité. Hormis cette particularité, on retrouve les traditionnelles sorties RCA. Deux sorties audio numériques, une optique et une coaxiale sont également présentes. Elle permettent, éventuellement, de connecter le N‑70A à un amplificateur par exemple, pour lui transmettre, entre autres, les flux numériques bruts issus d’une clé USB. Une option qui nous semble cependant superflue, la qualité de conversion (numérique‑analogique) du N‑70A étant infiniment supérieure à celle de bien des amplificateurs


C’est sans surprise que nous avons pu constater que l’intégralité des entrées était dédiée aux flux numériques. On retrouve donc deux entrées optiques conventionnelles, une coaxiale et une optique. De même, deux ports USB, l’un en façade, l’autre à l’arrière acceptent tant les contenus stockés sur un disque dur nomade ou une clé que la gestion d’un iPhone. Autre atout du N‑70A, un port USB‑B asynchrone offre la possibilité de le connecter à un ordinateur afin qu’il puisse en exploiter les fichiers audio stockés en interne, y compris au format DSD. Enfin, une prise Ethernet RJ‑45 est dédiée au raccordement au réseau et à la fonction passerelle audio UPnP (DLNA) pour, par exemple, accéder au contenu audio d'un disque Nas (compatibilité MP3, WMA, Flac, AAC, AIFF, Alac et Wav assurées). Juste à côté, une dernière prise USB est réservée à l'alimentation de l'adaptateur Wi‑Fi optionnel (donnant accès en plus du DLNA sans‑fil, à la fonction AirPlay). En effet, le N‑70A n’intègre pas directement de transmetteur sans‑fil ici encore, probablement, pour éviter de dégrader ses performances en termes de rapport signal‑bruit. Pour être complet, il faut ajouter à ces fonctionnalités la compatibilité Spotify Connect.

spécifications
  • référence Pioneer N-70A
  • type Lecteur réseau
  • compatibilité MP3, WMA, AAC, Flac, Alac, DSD, AIFF, MQA, Jpeg
  • vidéo sans
  • réseau UPnP (DLNA), Bluetooth , NFC, Airplay, Webradios
  • consommation 45 W (0,3 W en veille)
  • finition noir ou argent
  • dimensions l. 435 x h. 121 x p. 338mm
  • poids 11,5kg
concurrence

Marantz dispose du NA‑11. Un lecteur réseau, lui aussi orienté audiophile, doté de prises XLR et capable de traiter tant les flux PCM que les flux DSD. De même il réalise un suréchantillonnage. Ici deux fréquences sont possibles : 352,8 kHz ou 384 kHz pour travailler sur des multiples entiers des fréquence de base des fichiers numériques, à savoir 44,1 kHz ou 48 kHz. Un amplificateur casque est également intégré mais son prix indicatif, 3 999 €, est très supérieur à celui du Pioneer N‑70A.


Le Lumïn A1 est également un lecteur réseau très nettement dédié aux audiophiles… les plus fortunés. Réalisé autour de composants spécifiquement sélectionnés, il offre une compatibilité totale avec les flux audio Hi‑Res PCM comme le DSD. Si, comme le N‑70A, il dispose d’un Dac interne travaillant en 384 kHz/32 bits, son prix n’a, en revanche, rien à voir puisqu’il est d’environ 6 500 euros.

concurrence
  • référence Pioneer N-70A
  • type Lecteur réseau
  • compatibilité MP3, WMA, AAC, Flac, Alac, DSD, AIFF, MQA, Jpeg
  • vidéo sans
  • réseau UPnP (DLNA), Bluetooth , NFC, Airplay, Webradios
  • consommation 45 W (0,3 W en veille)
  • finition noir ou argent
  • dimensions l. 435 x h. 121 x p. 338mm
  • poids 11,5kg
verdict technique

La mise en service du N‑70A est simple. La sélection de source est claire et l’arborescence de navigation que présente son écran frontal est très conviviale. Par exemple, dès le raccordement d’une clé USB, l’écran de 3,5'' (8,89 cm) affiche les différents répertoires et leurs contenus, en plus des pochettes des albums au format Wav, pour peu que le fichier Jpeg soit inclus. Une fois la lecture enclenchée, le type de flux et ses caractéristiques sont précisées. Il en est de même pour la navigation sur le réseau. Ici encore, les serveurs de média sont détectés et il est facile de naviguer dans leur arborescence en suivant les indications que porte l’écran. Il en est de même pour sélectionner une Webradio. Ici, tout se fait par l’intermédiaire de vTuner, un grand classique. Or retrouve donc de nouveau les arborescences conventionnelles par pays, genre ou proximité. L’écran et la télécommande sont très efficaces lors de ces recherches.


Pour nos écoutes, nous avons assez largement utilisé la sortie casque. En effet, associé à un casque de bonne qualité, aux caractéristiques certifiées pour assurer la restitution des flux audio Hi‑Res, l’expérience est assez intéressante. Premier point marquant, concernant directement la qualité d’écoute, la façade porte trois voyants, des petites LED bleues, précisant les traitements numériques que le N‑70A applique au signal. Chaque mode est accessible depuis la télécommande et se sélectionne donc par son intermédiaire. Le premier, baptisé Direct, n’applique aucun traitement si ce n’est la conversion numérique‑analogique. Ainsi un flux 44,1 kHz/16 bits, par exemple, sera décodé en tant que tel, sans aucun ré‑échantillonnage. Le second mode, intitulé Hi‑Bit 32, optimise la quantification pour passer en 32 bits. Sa finesse est donc améliorée. La fonction Upsampling, pour sa part, exploite pleinement les capacités de traitement du Dac interne et travaille en 384 kHz/32 bits.


À l’écoute, ces différents traitements sont parfaitement perceptibles. Même si un flux 44,1 kHz/16 bits une fois traité ne dispose peut‑être pas de la même limpidité qu’un véritable flux audio Hi‑Res 192 kHz/24 bits, le gain qualitatif est tout de même très appréciable. On retrouve ici, au niveau du son, un peu la même sensation que lorsque, en image, un flux vidéo HD est upscalé en Ultra HD : le gain est sensible mais ne vaut pas de la véritable Ultra HD.


Quoi qu’il en soit, nos écoutes au casque nous ont permit d’apprécier la finesse et la dynamique que le N‑70A était capable d’offrir à la restitution. L’image sonore est précise. Elle bénéficie de beaucoup de relief et le respect des timbres est remarquable. Un point qui s’explique probablement par la réponse en fréquence ultra‑large que Pioneer a offert au N‑70A, y compris sur sa sortie casque.


Connecté à un amplificateur conventionnel, on retrouve la même sensation d’aisance et de naturel dans la restitution. Ici, l’ampleur de la dynamique est peut‑être encore plus tangible qu’au casque. Ce en quoi, ce n’est pas exclusivement aux niveaux d’écoute soutenus que cette dynamique s’exprime. Elle offre aussi à l’écoute une multitude de détails parfois « gommés » par certains équipements. Avec le N‑70A, Pioneer nous propose donc un véritable outil d’écoute dont les audiophiles apprécieront la précision pour « disséquer » leurs musiques préférées. Enfin, si le prix de ce lecteur réseau peut paraître élevé, nous le trouvons pleinement justifié et le plus souvent très inférieur à celui de ses concurrents les plus directs. Un must, un vrai !

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