par Gwendal Lars
le 13 juillet 2021

Mitchell Acoustics uStream One

A
note
7
10
label
prix
550 €
les plus
  • Très faible encombrement
  • Bon équilibre tonal de la restitution
  • Grave précis et franc
  • Belle restitution des voix
  • Localisation relief de l’image sonore
  • Assistance vocale conviviale
les moins
  • Blocs alimentation externes
  • Port USB réservé aux mises à jour
présentation

Nouveau venu sur le marché français, le constructeur britannique Mitchell Acoustics souhaite se distinguer en proposant des produits de haute qualité à prix contenu. Par ailleurs, même si sous sa forme « Mitchell Acoustics » la marque est récente, elle hérite du savoir‑faire en matière de restitution sonore de son fondateur Paul Mitchell, musicien et concepteur d’équipement Hi‑Fi depuis 1970 sous la marque Mitchell & Johnson. Les petites enceintes uStream One True Wireless Stereo sont l’illustration de cette démarche associant qualité et prix serré.

 

 

Enceintes actives micro‑format

Ces enceintes actives deux voies se distinguent de la concurrence par leur micro‑format. Grâce à leur très faible encombrement elles visent donc les salons de taille modeste où elles sauront facilement trouver leur place. Néanmoins, s’ils sont lilliputiens, ces coffrets offrent une prestation que ne laisse pas supposer leur taille (cf. photo ci‑dessous en présence d'un CD audio pour apprécier visuellement le gabarit des enceintes). De plus, les uStream One embarquent des technologies de dernière génération pour répondre au mieux aux attentes actuelles des amateurs de musique. En fait, leur vocation est de se substituer au traditionnel couple amplificateur/enceintes des systèmes Hi‑Fi conventionnels.

 

 

Connectique généreuse et Bluetooth 5.0

Pour une bonne polyvalence ces enceintes se dotent donc d’une connectique assez généreuse (cf. photo ci‑dessous) pour ce type d’équipement. Une entrée optique est présente pour le raccordement d’une source numérique ou, de plus en plus fréquemment, d’un téléviseur. Pour les sources traditionnelles une entrée « ligne » sur RCA est également disponible. Enfin une seconde entrée analogique sur mini‑Jack 3,5 mm vise plutôt les équipements nomades dépourvus de transmetteurs Bluetooth. Pour leur part, les uStream One disposent d’une version Bluetooth 5.0, donc de dernière génération. Ce lien sans‑fil garantit une qualité de liaison optimale entre les deux enceintes grâce au procédé Bluetooth TWS (peu sensible aux interférences), et aux sources les plus actuelles telles que smartphone, tablette ou ordinateur portable.

 

 

Package acoustique

Cependant, c’est essentiellement au niveau des hauts‑parleurs que Mitchell a concentré ses efforts pour proposer ici un concentré de son savoir‑faire. La restitution du haut du spectre est confiée à un tweeter à dôme 28 millimètres. Il se base sur de la soie tissée pour garantir une écoute toute en douceur et en subtilité, dépourvue de toute agressivité. Il prend place au fond d’une pièce en forme d’amorce de pavillon dont la fonction est double. En premier lieu elle élimine toute discontinuité entre la périphérie du dôme du tweeter (cf. photo ci‑dessous) et la face frontale de l’enceinte. Cette spécificité à pour effet d’éliminer les « effets de bord » susceptibles de perturber la diffusion de l’extrême aigu. De plus, en reculant légèrement le tweeter elle permet de placer le dôme du tweeter et la coupelle du boomer sur un même plan. Le fait que ces deux éléments soient coplanaires garanti un parfait respect des phases entre les deux haut‑parleurs, notamment à proximité de la fréquence de transition entre les deux voies. Une spécificité favorable à une bonne localisation spatiale des différents objets sonores au sein de l’image stéréophonique.

 

 

Le grave, pour sa part, est pris en charge par un boomer de tout petit diamètre, 106 mm seulement (cf. photo ci‑dessous). Il met à contribution une coupelle en alliage d’aluminium et de magnésium à l’aspect cuivré. À noter que sur les enceintes que nous avons reçues pour test, ces coupelles arboraient fièrement le logo de la marque. Mitchell nous a précisé que ce marquage devrait disparaître des équipements produits en série mais qu’il s’agissait là de l’unique modification. Les produits de série présenteront ainsi strictement les mêmes caractéristiques techniques que ces modèles d’évaluation. Une suspension périphérique en demi‑rouleau offre à ce boomer un fort débattement, ce qui lui permet de descendre très correctement dans le grave en dépit de son très faible diamètre. L’essentiel du volume interne de ces petites enceintes est dédié à la charge acoustique associée au boomer. De type bass‑reflex, elle est décompressée par un évent débouchant sur la face arrière des uStream One, sensiblement dans l’axe du tweeter.

 

 

Amplification Class D et alimentation externe

Pour piloter ces hauts‑parleurs deux amplificateurs numériques Class D sont mis à contribution. Le premier, d’une puissance de 15 W gère le tweeter tandis que le second, d’une puissance de 35 W a pour mission de piloter le boomer. Comme de tradition sur ce type de configuration, le filtrage de séparation des voies grave/aigu est donc électronique. Il est même probable, bien que Mitchell ne précise pas ce point, que ce filtrage applique aussi pas mal de corrections au signal pour offrir aux uStream One un comportement que ne laisse pas espérer leur petite taille.

 

Point surprenant : l’alimentation de ces enceintes actives est externe. Un bloc secteur est ainsi associé à chacune d’elles. Bien qu’il soit de taille relativement modeste, il faudra donc prévoir son encombrement lors du positionnement des enceintes (cf. photo ci‑dessous).

 

 

Désignation de la maîtresse de cérémonie

Autre surprise : les deux enceintes sont strictement identiques (cf. photo ci‑dessous). La plupart du temps, sur les systèmes d’enceintes actives, l’une des enceintes fait office d’enceinte principale, souvent appelée enceinte « maîtresse », et l’autre qualifiée d’enceinte « esclave » ne possède aucune connectique propre et se contente de suivre les instructions que lui communique l’enceinte principale. Ici, rien de tout cela. Les deux enceintes disposent strictement de la même connectique, peuvent indifféremment être associées au canal droit ou au canal gauche et faire office tant d’enceintes « maîtresse » que d’enceinte « esclave ». Comme nous le verrons plus loin dans la mise en service des uStream One, c’est l’ordre de mise sous tension durant la première mise en service qui détermine enceinte droite/gauche et maîtresse ou esclave.

 

 

Enfin, une télécommande est fournie (cf. photo ci‑dessous). Elle donne essentiellement  accès au réglage de volume, à la sélection de source et propose trois modes de restitution : Actualités (voix), Film ou musique. Ici encore Mitchell nous a précisé que la télécommande qui nous était fournie n’était pas le modèle définitif. Dans la version proposée au public elle sera en aluminium au lieu du plastique noir, il est vrai assez banal, que nous avons eu entre les mains.

 

spécifications
  • référence Mitchell Acoustics uStream One
  • enceinte deux voies bass-reflex
  • haut-parleurs tweeter dôme textile 28 mm, boomer 108 mm aluminium/magnésium
  • amplificateurs Class D Texas Instrument
  • puissance 15 W (aigu) + 35 W (grave) pour chaque enceinte
  • distorsion harmonique totale < 0,5% à 1 W et 1 kHz
  • réponse en fréquence 20 Hz à 20 kHz
  • connectique enceinte entrée optique, entrée stéréo RCA, entrée mini-Jack 3,5 mm, port USB (pour mises à jour)
  • liaisons sans-fil Bluetooth 5.0 + TWS
  • rapport signal/bruit 70 dB
  • dimensions 305 x 200 x 311 mm
  • poids 3,3 kg (pièce)
concurrence

Klipsch dispose des petites R‑41PM (499 €), des enceintes amplifiées qui font le grand écart entre supports vintage et dématérialisé. En effet, outre des entrées numériques capables de gérer les flux les plus actuels, ces enceintes disposent d’une entrée Phono. Leur puissance de 2 x 70 W leur garantit une bonne gestion de la dynamique.

 

Les Klipsch R‑51PM (599 €) reprennent l’essentiel du modèle précédent, mais sous une forme plus miniaturisée. Leur faible encombrement les prédestine aux pièces de volume modeste.

 

Tangent propose les Spectrum X5BT Phono (449 €). Peu encombrantes, elles aussi disposent d’une entrée Phono. 

concurrence
  • référence Mitchell Acoustics uStream One
  • enceinte deux voies bass-reflex
  • haut-parleurs tweeter dôme textile 28 mm, boomer 108 mm aluminium/magnésium
  • amplificateurs Class D Texas Instrument
  • puissance 15 W (aigu) + 35 W (grave) pour chaque enceinte
  • distorsion harmonique totale < 0,5% à 1 W et 1 kHz
  • réponse en fréquence 20 Hz à 20 kHz
  • connectique enceinte entrée optique, entrée stéréo RCA, entrée mini-Jack 3,5 mm, port USB (pour mises à jour)
  • liaisons sans-fil Bluetooth 5.0 + TWS
  • rapport signal/bruit 70 dB
  • dimensions 305 x 200 x 311 mm
  • poids 3,3 kg (pièce)
verdict technique

Comme nous l’avons mentionné plus haut, la mise en service de ses enceintes peut paraître déroutante. En effet, aucune mention n’est faite de la notion d’enceinte principale ou auxiliaire. Encore plus troublant, on le répète aussi, les deux enceintes disposent de la même connectique. De plus, il est impossible de distinguer enceinte dédiée au canal gauche de celle associée au canal droite. En fait, il suffit de jeter un rapide coup d’œil au fascicule d’utilisation pour s’apercevoir que, au contraire, la configuration de ces enceintes est on ne peut plus simple. En fait, il faut tout simplement installer les deux enceintes aux emplacement qui leur sont réservés, puis raccorder leurs blocs secteurs.

 

 

Procédure d'installation essentiellement vocale

Ce raccordement réalisé, le gros interrupteur rouge logé à l’arrière de chaque enceinte doit être positionné sur On. Contrairement à toute attente, il ne s’illumine pas et rien ne semble se passer. Pourtant la configuration des enceintes et bel et bien entamée. Sur l’enceinte placée à gauche, ce point est capital, Il faut alors presser durant deux secondes puis relâcher le poussoir de mise en route que porte le petit panneau de commande logé sur sa face supérieure. Une voix de synthèse précise alors que l’enceinte est bien sous tension. Elle devient alors l’enceinte 1, en fait l’enceinte principale. Toujours sur cette même enceinte, il faut presser le bouton TWS (cf. deuxième photo ci‑dessous) pour une liaison sans latence entre les enceintes. Le message vocal « Connecting to Speaker 2 » est annoncé rapidement suivi du message vocal « Speaker 2 Connected » qui prouve le succès du jumelage entre les deux enceintes. Dès lors, l’enceinte gauche, dite N°1, est l’enceinte principale. C’est donc sa connectique qui doit être utilisée pour le raccordement des différentes sources. Les entrées de l’enceinte 2, celle de droite, se trouvent désactivées.

 

 

Nous avons pu noter que Mitchell faisait massivement appel à la synthèse vocale sur ces enceintes. Lors de la sélection de source, notamment, aucun voyant ou autre dispositif d’affichage ne permet d’identifier la source en cours d’utilisation. Seul un message vocal précise l’entrée utilisée lors de sa sélection depuis la télécommande ou les touches logées sur la face supérieure (cf. photo ci‑dessous) de l’enceinte gauche.

 

 

Séances d'écoute

Dès les débuts de l’écoute, l’équilibre tonal et le relief de l’image sonore sont excellent. Le comportement des petites uStream One offre aux voix, entre autres, beaucoup de naturel et de présence. Le répertoire classique leur convient parfaitement. L’écoute d’un extrait de Carmen interprété par Maria Calas a mis en évidence cette précision de localisation spatiale de chaque instrument de l’orchestre symphonique. De même, dans L’amour est enfant de Bohème la voix de la cantatrice vient bien se loger au centre de l’image sonore, légèrement à l’avant‑plan, tandis que l’orchestre et les chœurs viennent habiller cet espace sonore avec une belle ampleur et beaucoup de réalisme. La restitution bénéficie ainsi d’une limpidité et d’un réalisme surprenants de la part d’aussi petits coffrets.

 

 

Dans un autre style, mais qui met aussi en exergue une atmosphère sonore simple, naturelle et dépouillée, l’écoute de Dans ma Rue, de Zaz, a offert aux uStream One la possibilité de mettre en avant les subtilités de restitution qu’elles sont capables d’offrir. Dans cet enregistrement dont nous apprécions le dépouillement, seul un piano accompagne la chanteuse. Ces enceintes ont su offrir à sa voix une très belle présence, associant un phrasé ciselé à un grand respect de son timbre tout en laissant le piano habiller cette atmosphère bien particulière.

 

Les uStream One se tirent également plutôt bien de nos écoutes de reggae. Nos traditionnelles plages de test, telles que Dis‑Le de Baz Baz ou Rafales de Bernard Lavilliers, nous ont aussi prouvé qu’elles savaient aussi gérer des basses raisonnables.

 

 

Graves limités 

Seule l’écoute de nos CD d’électro nous a permis d’atteindre les limites de ces petits boîtiers. Certes, si ces enceintes offrent au grave une belle assise et une profondeur satisfaisante dans l’immense majorité des cas, les petits boomers qui les équipent ont un peu de mal à explorer les graves extrêmes que présente souvent ce type de musique. Même si ce registre est audible, il n’est pas aussi présent que ce que l’exige ce genre musical. Il est regrettable que Mitchell n’ait pas prévu de doter les uStream One d’une sortie dédiées au raccordement d’un caisson de graves. Elles auraient pu être la base d’un système 2.1 de très haute qualité.

 

Conclusion

Néanmoins, les enceintes Mitchell Acoustics uStream One conviendront pour offrir à une pièce de dimensions modestes un système d’écoute de haute qualité. Il faut garder à l'esprit qu'elles séduiront probablement plus les audiophiles, adeptes de musique symphonique, d’opéra ou de jazz, que les inconditionnels d’électro. Il suffit de le savoir.

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