- Dynamique impressionnante
- Ampleur de la restitution
- Bon équilibre de la restitution
- Franchise du grave associée à une grande profondeur
- Limpidité et détail de l’aigu
- Localisation des sources et relief de l’espace sonore
- USB-B et fonctionnalités Wireless
- Gestion des flux 24 bits/192 kHz Hi‑Res audio
- Application conviviale
- Pas de lecture des fichiers stockés sur un support USB nomade
Plus que des enceintes sans‑fil, avec les LS50 Wireless Kef nous propose un nouveau concept. À elles seules, elles remplacent l’intégralité d’une véritable chaîne Hi‑Fi de dernière génération capable d’accéder à des sources audio conventionnelles bien sûr, mais aussi aux dernières générations de supports dématérialisées. À ce propos, si le prix auquel Kef propose sa paire de petites enceintes peut paraître un peu élevé (2 300 €), il faut bien voir qu’elles remplacent non seulement des enceintes conventionnelles mais aussi un amplificateur de haute qualité, un lecteur réseau, voire un Dac externe pour ceux qui souhaitent pouvoir exploiter des fichiers Hi‑Res Audio stockés sur un ordinateur. Qui plus est, c’est l’assurance d’avoir un système parfaitement cohérent. En effet, ici plus de question à se poser à propos du choix de chaque maillon : Kef a analysé chaque section sonore pour qu’elle soit en parfaite symbiose avec celles auxquelles elle est associée.
Amplification Class AB et Class D
Ce point est particulièrement tangible au niveau du choix d’amplification des enceintes. En effet, Kef a conjointement mis en œuvre deux architectures différentes d’amplificateurs. Rappelons que, comme leurs grandes sœurs LS50 (cliquez sur la référence pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d'AVCesar.com), les LS50 Wireless se basent sur une structure deux voies, nous reviendrons dessus plus loin. Plutôt qu’une amplification globale associée à un filtrage passif, pour plus de souplesse, Kef a opté pour un filtrage électronique, par DSP, et une amplification de puissance spécifique pour chaque section. Pour associer puissance et impact du grave à un aigu subtil et détaillé, chaque étage de puissance dispose de sa propre technologie. La section grave est pilotée par un amplificateur numérique Class D capable de délivrer jusqu’à 200 W en puissance efficace continue, tandis que la section aigu est gérée par un amplificateur analogique Class AB d’une puissance de 30 watts. Cette double structure d’amplification garantit à l’aigu la douceur et la finesse liée à l’absence totale d’artefacts de numérisation, point fort de l’analogique, tandis que la vivacité du numérique assure une belle tenue au grave.
Haut-parleur coaxial Uni-Q
Côté haut‑parleurs, on retrouve la structure coaxiale Uni‑Q, signature de la marque, déjà présente sur la petite LS50. Le boomer, d’un diamètre de 130 mm, dispose d’un cône réalisé dans un alliage aluminium/magnésium associant une grande rigidité à une très faible masse. De plus pour limiter encore le risque d’apparition d’ondulations de surface de sa membrane, notamment lors des transitoires, des nervures viennent encore la rigidifier. Par ailleurs, comme pour toute structure coaxiale, le cône du boomer fait aussi office de pavillons pour offrir au tweeter une meilleure répartition spatiale de l’aigu. À noter, pour éviter toute rupture de continuité de surface entre le dôme du tweeter et le baffle frontal, Kef joue ici sur des formes incurvées toutes en douceur. Une première pièce métallique assure le couplage entre le tweeter et le centre de la membrane du boomer tandis que la façade des LS50 Wireless adopte également un profil en portion de sphère pour une diffusion optimale des ondes sonores. Il faut enfin remarquer que, pour éviter toute rupture de courbure entre la membrane du boomer et l’ébénisterie, Kef a proscrit les suspensions périphériques en demi‑rouleau. Ici la marque a mis au point une suspension, baptisée Z‑Flex, basée sur un caoutchouc nervuré qui assure au boomer un débattement important sans pour autant présenter de bourrelet proéminent. Ce type de suspension, assez rigide, explique qu’il soit indispensable de roder assez longuement les LS50 avant qu’elles puissent s’exprimer pleinement.
Deux HP, deux circuits magnétiques
Le tweeter, structure coaxiale oblige, occupe donc le centre de la membrane du boomer. Contrairement à ce que pratiquent d’autres constructeurs qui exploitent un circuit magnétique unique pour les deux haut‑parleurs, Kef lui a offert son propre circuit magnétique mettant en œuvre un puissant aimant néodyme. Ce point limite considérablement les interactions qui peuvent exister entre deux transducteurs exploitant le même circuit magnétique. Le large dôme de 25 mm du tweeter est à base d’aluminium. Très léger, il offre aux LS50 une réponse en fréquence dans l’aigu s’étendant au‑delà de 40 kHz, ce qui est suffisamment rare pour être signalé et se justifie pleinement lorsque des fichiers Hi‑Res audio sont exploités. Enfin, un guide d’onde frontal joue un double rôle. En premier lieu, il fait office de grille de protection du dôme. Sa seconde fonction est d’optimiser la dispersion de l’aigu en ouvrant l’angle de propagation des ondes sonores et en homogénéisant leur répartition sur l’ensemble de la zone couverte par les enceintes.
Réglages pour adapter les LS50 à l'acoustique de la pièce
Ces spécificités du système Uni‑Q se traduisent par plusieurs effets sur l’écoute. En premier lieu, l’architecture coaxiale se comporte comme une source sonore ponctuelle. On peut considérer que tous les sons proviennent d’un unique point : le centre de la membrane du haut‑parleur. Ce comportement est favorable à une bonne localisation de chaque « objet sonore » au sein de l’espace stéréophonique. De plus, cette disposition garantit une bonne cohérence de phase. Tous les sons, quelle que soit leur fréquence, sont émis en phase. Kef a d’ailleurs voulu aller encore plus loin sur ce point en offrant au DSP qui gère le filtrage des correctifs draconiens de correction de phase pour éviter toute rotation de phase lors du traitement de la séparation des voies grave et aigu.
Kef propose d’ailleurs une multitude de réglages pour adapter au mieux le comportement des LS50 Wireless à l’acoustique de la pièce d’écoute. Déjà, à l’arrière de l’enceinte maîtresse, une série de poussoirs propose d’accéder à certains préréglages prédéterminés en usine.
Précisons que ces enceintes peuvent être utilisées totalement « off line » et une télécommande reprend les mêmes réglages que ceux présents sur l’enceinte maîtresse. Mais c’est par l’intermédiaire de l’application, compatible iOS et Android, destinée à la gestion de leurs fonctionnalités qu’il est possible de paramétrer très finement leur comportement. Les passionnés pourront ainsi passer des heures à étudier l’impact de chaque réglage pour trouver une signature sonore qui leur soit propre et leur convienne au mieux.
Ébénisterie proche des LS50
Enfin, l’ébénisterie des petites dernières du constructeur britannique est directement déclinée des LS50. On retrouve les renforts internes pour une très haute rigidité et, bien entendu, la face avant incurvée qui offre à ces enceintes un « look » qui les distingue au premier coup d’œil (cf. visuel ci‑dessous). C’est la face arrière qui est la plus impactée par l’intégration des électroniques. Elle se dote d’un imposant radiateur, même si l’amplification numérique ne conduit qu’à un très faible dégagement de chaleur. C’est également elle qui reçoit l’ensemble de la connectique. Le vaste évent ovale est en revanche conservé. À noter, sur l’enceinte maîtresse, un petit panneau sensitif, logé sur le dessus du coffret, regroupe les commandes essentielles : mise sous tension, sélection de source et volume.
- référence Kef LS50 Wireless
- enceinte active 2 voies accordées en bass-reflex
- haut-parleurs structure coaxiale Uni-Q, tweeter dôme aluminium 25 mm, boomer membrane alliage aluminium/magnésium 130 mm
- amplificateurs Class A/B 30 W pour la section aiguë et Class D 200 W pour la section grave, sur chacune des enceintes
- pression acoustique maximale 106 dB
- réponse en fréquence 40 Hz-47 000 Hz
- dac intégré 192 kHz/24 bits
- connecteurs entrée optique, entrée stéréo RCA commutable Line/Phono (MM), entrée mini-Jack 3,5 mm, sortie caisson de basses, port USB-B, port USB-A (pour alimentation appareil externe et mise à jour uniquement)
- liaisons sans-fil Wi-Fi ac Dual Band 2,4 GHz/5 GHz et Bluetooth
- dimensions 300 x 200 x 308 mm
- poids 10,2 (enceinte maîtresse), 10 kg (enceinte esclave)
Assez peu d’enceintes de ce type sont présentes sur le marché. Généralement on passe directement de configurations destinées aux ordinateurs, des enceintes de bureau entre autres, à des systèmes multiroom type Sonos. Mais dans aucun de ces deux cas on ne trouve une connectique complète permettant d’utiliser l’appareil comme un équipement Hi‑Fi conventionnel.
Signalons cependant la petite enceinte SRS‑ZR5, de Sony, commercialisée à 199 € l’unité. Outre ses possibilités multiroom, elle dispose d’une liaison Bluetooth et d’une connectique assez complète. En effet, un port HDMI permet même de la connecter sur un téléviseur pour en restituer le son. Si deux de ces enceintes sont interconnectées en Wi‑Fi, elles assurent sa diffusion en vraie stéréo. Cependant, cette petite enceinte n’a pas la prétention de concurrencer une chaîne conventionnelle.
Plus orientées vers les fonctionnalités multiroom, les petites « The Sixes » de Klipsch disposent également de diverses entrées et même d’une entrée Phono pour être en adéquation avec leur look vintage. Leur technologie est en revanche d’actualité puisqu’elle se base sur des convertisseurs 24 bits/192 kHz. Des enceintes proposées à 899 € la paire.
Triangle dispose aussi dans sa gamme des petites Lara LN01A (599 € la paire). De puissance plus modeste, 2 x 50 W, elles disposent aussi d’une entrée analogique au niveau « Line » sur RCA qui, grâce à un petit sélecteur à glissière, peut être commutée en entrée Phono. Si elles disposent d’un transmetteur Bluetooth APT‑X, elles ne sont en revanche pas conçues pour gérer des flux en streaming ou s’intégrer à un système multiroom.
À l’inverse, Yamaha propose les petites NX‑N500 très orientées multiroom et réseau grâce au standard MusicCast de la marque. Proposées à 799 € la paire, elles disposent toutefois d’une entrée analogique, d’une entrée numérique optique et d’un port USB.
- référence Kef LS50 Wireless
- enceinte active 2 voies accordées en bass-reflex
- haut-parleurs structure coaxiale Uni-Q, tweeter dôme aluminium 25 mm, boomer membrane alliage aluminium/magnésium 130 mm
- amplificateurs Class A/B 30 W pour la section aiguë et Class D 200 W pour la section grave, sur chacune des enceintes
- pression acoustique maximale 106 dB
- réponse en fréquence 40 Hz-47 000 Hz
- dac intégré 192 kHz/24 bits
- connecteurs entrée optique, entrée stéréo RCA commutable Line/Phono (MM), entrée mini-Jack 3,5 mm, sortie caisson de basses, port USB-B, port USB-A (pour alimentation appareil externe et mise à jour uniquement)
- liaisons sans-fil Wi-Fi ac Dual Band 2,4 GHz/5 GHz et Bluetooth
- dimensions 300 x 200 x 308 mm
- poids 10,2 (enceinte maîtresse), 10 kg (enceinte esclave)
On peut distinguer deux phases dans la mise en service de ces enceintes. La première concerne un usage conventionnel, la seconde une utilisation plus orientée vers les supports et services dématérialisés. En usage « standard », il suffit de raccorder l’enceinte maîtresse, celle dédiée à la voie droite, et l’enceinte esclave, voie gauche, à l’aide du câble fourni pour que le tour soit joué. Attention, si ce câble ressemble à un câble Ethernet, il n’en assure pas la fonction. Il faut bien distinguer sur l’enceinte maîtresse le connecteur RJ45 destiné au dialogue entre les enceintes de celui destiné à un éventuel raccordement filaire au réseau. De même, comme les transferts de données se font en très haut débit entre les enceintes, il est vivement conseillé d’utiliser le câble fourni d’origine par Kef.
Raccordement des sources
Les sources se raccordent alors de manière tout à fait habituelle. Optique, analogique RCA ou USB‑B sont très accessibles sur la face arrière de l’enceinte maîtresse. Attention cependant à l’USB‑B, si sur les ordinateurs d’origine Apple, les enceintes sont automatiquement « vues » comme périphériques de diffusions sonores, ce n’est pas automatique sur les PC. Le plus souvent il est indispensable d’installer les drivers adéquats pour que l’ordinateur puisse transmettre les flux Hi‑Res audio vers l’USB‑B.
La mise en ligne des LS50 Wireless se fait directement depuis l’application que propose Kef. Tout naturellement baptisée « LS50 Wireless » elle se télécharge depuis l’AppStore, pour les appareils Apple, ou depuis le Google Play Store pour les systèmes fonctionnant sous Android. Après une phase de recherche des enceintes, elle demande de leur fournir le mot de passe Wi‑Fi du réseau domestique et les enceintes s’y connectent directement. Précisons qu’une connexion Ethernet est également possible si le Wi‑Fi n’est pas disponible ou ne souhaite pas être employé. De même, la technologie Bluetooth est également de la partie pour diffuser immédiatement le contenu d'un matériel idoine (smartphone, tablette, console de jeu, ordinateur…). Dernière précision, une sortie caisson de graves est également de la partie (cf. photo ci‑dessous) pour un rendu sonore plus impactant encore.
Curieusement, l’application ne se comporte pas comme une « super‑télécommande ». En fait, elle ne donne pas accès à la sélection de source. Elle est exclusivement dédié à la gestion des contenus présents sur la tablette ou le smartphone ainsi qu’à ceux accessibles aux équipements connectés au réseau domestique : ordinateurs, disque dur Nas, serveurs multimedia, etc. Le seul réglage qu’elle comporte, hormis ceux fixant le comportement des enceintes, est celui de volume. En revanche, elle offre une bonne ergonomie pour naviguer dans l’arborescence des différents équipements et réaliser de manière très simple des playlists.
Les écoutes…
Dès les premiers instants de l’écoute les LS50 surprennent sur trois points : le relief de l’image sonore, la limpidité de l’aigu et la profondeur du grave associé à son impact. Le tout globalement mis en valeur par une remarquable dynamique. Mais ces performances ont leurs explications.
Le relief de l’image sonore, pour sa part, est lié à l’architecture coaxiale des LS50 et du remarquable travail que Kef a réalisé sur la maîtrise des phases. Le fait que les enceintes fonctionnent à la manière de sources ponctuelles garantit une localisation précise de chaque élément de la scène sonore tant en largeur qu’en profondeur. D’où la sensation de naturel, de précision et de relief dont bénéficie la restitution. Nous avons pu mettre en évidence cette spécificité à l’écoute de l’Orchestre Symphonique de San Francisco dirigé par Seiji Ozawa dans l’exécution de Three Pieces for Blues Band and Orchestra de William Russo. La position de chaque musicien ainsi que la signature acoustique de la salle sont reproduites avec une précision digne des meilleurs éléments. À savoir, cette œuvre offre également de très belles envolées de dynamiques. Un défi que les petites LS50 ont relevé avec une aisance surprenante de la part de coffrets aux dimensions aussi modestes.
Ce sentiment est encore renforcé par la transparence de l’aigu. Ici, visiblement, c’est l’amplification analogique de cette section qui contribue à lui offrir une telle limpidité. Il est clair que le tweeter grimpe très haut en fréquence, mais il le fait sans aucune agressivité tout en trouvant le juste équilibre entre brillance et feutré. Si cet excellent comportement dans l’aigu se ressent notamment sur les percussions ou les sons les plus extrêmes de musique électronique, il offre aussi aux voix un phrasé particulièrement naturel. La sensation de présence du chanteur est bien là. Un effet de transparence que nous avons notamment ressenti sur la voix de Zaz avec Dans ma rue.
Le grave, enfin, est surprenant pour des enceintes de ce gabarit. Outre sa profondeur, il bénéficie d’une franchise et d’un impact généralement réservé aux enceintes dotées de haut‑parleurs de diamètre important. Il faut dire que, pour la gestion du bas du spectre, Kef n’a pas lésiné sur la puissance de ses amplificateurs numériques. Avec 200 W par enceinte, il est tout à fait envisageable de ne disposer que de haut‑parleurs aux rendements modestes mais qui compense ce point par une réponse en fréquence élargie et un comportement très vif pour, ici encore, offrir beaucoup de réalisme à la restitution. Dans les impulsionnelles les petites Kef « cognent très fort ». Elles assurent au solo de batterie de Take Five de Dave Brubeck, par exemple, une énergie qui ne se rencontre que sur des modèles colonnes et non sur des enceintes de bibliothèque.
Nous sommes donc allés de surprises en surprises en découvrant les petites LS50 Wireless. Plus que séduisantes, elles n’ont pas à rougir de leurs prestations, loin de là, par rapport à des équipements beaucoup plus volumineux, moins ouverts sur les nouveaux supports dématérialisés et parfois beaucoup plus coûteux. Comme vous le pouvez le constater sur le schéma ci‑dessus, elles offrent en plus une ergonomie sans faille agissant tel un pont entre les sources classiques faisant appel à des supports physiques et la musique dématérialisée.
En bref, des enceintes qui cachent bien leur tempérament de feu derrière un aspect sage, voire banal. Il faut absolument les écouter, après un long rodage, pour prendre conscience de leurs extraordinaires capacités de restitution. Nous, on n'a qu'une envie, demander un prêt plus long à Kef pour les garder plus longtemps et en profiter encore et encore.