
- Précision et détail de la restitution
- Dynamique
- Respect de l’équilibre tonal
- Limpidité de l’aigu
- Présence du médium
- Profondeur et assise du grave
- Prix
- Design affirmé qui peut surprendre
Dernières‑nées de Focal, les Diva Utopia s’avèrent une première pour le constructeur français : il s’agit en effet des premières enceintes actives connectées de la marque. Et si leur prix particulièrement élevé les réserve aux audiophiles les plus fortunés, il est probable que ces enceintes préfigurent ce que seront les chaînes Hi‑Fi de demain. Car, plus que de simples enceintes actives, les Diva Utopia intègrent l’ensemble des fonctionnalités indispensables à l’écoute de musique dans des conditions optimales. Force est d’ailleurs de constater que pour répondre à cette fonction, elles misent massivement sur les contenus dématérialisés. Pour ce qui est des supports physiques, seuls le SACD et le Blu‑Ray Audio sont en mesure de délivrer une qualité sonore suffisante pour exploiter pleinement les possibilités des équipements audio les plus qualitatifs. Mais ces deux supports matériels sont en voie de disparition.

Focal Diva Utopia, convaincre le monde audiophile des bienfaits de la musique dématérialisée
Par ailleurs, de nombreux audiophiles inconditionnels de configurations dites Hi‑End n’hésitaient pas, jusqu’à présent, à afficher un certain dédain, pour ne pas dire du mépris, vis‑à‑vis du streaming et des contenus dématérialisés, leur préférant la douceur du « son vinyle » et la chaleur des amplificateurs à tubes. En présentant les Diva Utopia, Focal prend donc un risque en tentant de leur forcer la main et de les faire revenir sur leurs préjugés. Mais, malins, les ingénieurs de Focal ont aussi misé sur une transition en douceur en évitant, entre autres, le passage au numérique intégral, notamment en ce qui concerne les étages d’amplification, parfois taxé d’une froide rigueur.
Focal Diva Utopia, des études sans contrainte
C’est ainsi un système totalement innovant et conçu sans la moindre concession technique que nous propose ici Focal. Véritables chefs‑d’œuvre d’ingénieur, les Diva Utopia ont vu chacun de leur élément étudié et produit au sein de l’entreprise avec pour unique objectif d’offrir le meilleur de ce que pouvait délivrer la technologie actuelle sans considération de coût de production. On notera au passage que si les haut‑parleurs qui équipent les Diva Utopia sont bien entendu d’origine Focal, la marque s’est logiquement associée à Naim, un concepteur d’électroniques britannique propriété de Focal depuis le début des années 2010 et dont la réputation n’est plus à faire en matière de traitement des données et d’étages d’amplifications. L’architecture globale des Diva Utopia reste néanmoins assez conventionnelle, du moins de prime abord. Elles se basent sur une structure trois voies.


Focal Diva Utopia, tweeter à dôme Beryllium
La restitution de l’aigu est confiée à un tweeter à dôme inversé en béryllium. La forme en M qu’adopte ainsi le dôme garantit une dispersion optimale des fréquences les plus élevées, ce qui confère à l’image sonore beaucoup de finesse et de détail. Le béryllium, métal utilisé dans l’industrie aérospatiale et reconnu pour sa rigidité et sa légèreté exceptionnelles, minimise les distorsions et garantit une restitution des moindres nuances avec une précision exceptionnelle. Enfin, pour éliminer l’onde arrière du dôme, Focal a doté ce tweeter de la technologie IAL (pour Infinitive Accoustic Loading). Elle a pour vocation d’optimiser le comportement du tweeter en contrôlant la pression acoustique qui s’exerce sur la face arrière du dôme. Les phénomènes de résonance indésirable ainsi que la distorsion se trouvent alors considérablement réduits. La restitution sonore jouit ainsi d’une pureté et d’une netteté irréprochables. À savoir, un jeu de pointes de découplages accompagne les Focal Diva Utopia, parfaitement empaquetées dans une boîte à la finition extrêmement sophistiquée, elle aussi statutaire et parfaitement en phase avec le standing des enceintes.


Focal Diva Utopia, médium à membrane W
Le médium, pour sa part, se base sur un haut‑parleur 165 mm de diamètre. Il bénéficie d’une membrane W, un concept mis en œuvre par Focal dès 1995 sur ses haut‑parleurs les plus premiums. Elle fait appel à un sandwich réalisé autour de deux feuilles de verre encadrant une couche de mousse. Cette structure offre à la membrane du haut‑parleur les paramètres clés indispensables pour lui offrir un comportement de haut niveau. Légèreté, rigidité et amortissement sont ainsi réunis pour un tempérament à la fois vif, neutre et fidèle. Par ailleurs, Focal a offert à son haut‑parleur médium une imposante suspension périphérique en demi‑rouleau qui rappelle plus celle des boomers que celle des haut‑parleurs médium conventionnels (cf. photo ci‑dessous). Pour compenser l’accroissement de la masse de l’équipage mobile qu’elle occasionne, Focal lui a appliqué la technologie TMD, pour Tuned Mass Damper, exclusive à la marque depuis 2015. Elle fait appel à une masselotte additionnelle qui vient osciller en opposition de phase à la fréquence de résonance de la membrane pour la contrôler. Ce dispositif fait office d’amortisseur harmonique en stabilisant le comportement de la suspension pour éviter l’apparition de déformations du cône à l’origine de distorsions. Enfin, ce haut‑parleur médium dispose de sa propre charge acoustique. Il se trouve ainsi totalement isolé des autres sections, ce qui élimine tout risque d’interaction entre les différentes voies de l’enceinte.


Focal Diva Utopia, quatre boomers latéraux
La section chargée de la restitution du grave fait appel à quatre boomers 165 mm de diamètre en configuration Push‑Pull. Ils prennent place par paires sur les flancs de l’enceinte (cf. photo ci‑dessus). Une charge acoustique bass‑reflex (cf. photo ci‑dessous) occupant l’essentiel du volume interne de l’enceinte leur est associée. Cette charge est décompressée par un très large évent débouchant à la base des enceintes. Cette architecture permet de bénéficier de l’effet d’onde de sol. Le grave peut ainsi s’exprimer pleinement, sans aucun effet de compression qui pourrait altérer sa dynamique.

Focal Diva Utopia, triple amplification et filtrage par DSP
Comme nous l’avons dit, l’intégralité de l’électronique des Diva Utopia est d’origine Naim. Afin d’éviter le tempérament parfois agressif des amplificateurs numériques, Naim leur a préféré des étages de puissance analogiques. Ils se basent donc sur des transistors en configuration Push‑Pull en Class AB. Chaque section dispose de sa propre amplification. Ainsi, le tweeter et le médium sont pilotés par des amplificateurs développant 75 W chacun, tandis qu’une puissance de 250 W est attribuée au grave. Cette dernière est délivrée par deux amplificateurs de 125 W travaillant conjointement pour piloter chacun deux des quatre boomers. Enfin, le filtrage est assuré par un DSP. Il est paramétrable par l’utilisateur dans l’optique d’adapter au mieux le comportement des enceintes à l’acoustique de la pièce d’écoute. Contrairement à ce qui est pratiqué sur de nombreux systèmes Home Cinéma, cette optimisation du comportement des Diva Utopia ne se fait pas de manière automatique, par l’intermédiaire d’un micro fourni, mais « à l’oreille » depuis un égaliseur particulièrement précis accessible depuis l’application Focal & Naim. À savoir, cette application est indispensable pour exploiter pleinement les Diva Utopia. En effet, si Focal fournit une télécommande qui donne accès leurs principales fonctions, elle manque cruellement d’ergonomie dès qu’il est question d’accéder à des contenus dématérialisés stockés sur une clé USB, un serveur ou pour rechercher des musiques diffusées en streaming.

Focal Diva Utopia, une connectique adaptée
Afin de pouvoir exploiter des contenus issus des sources les plus variées, les Diva Utopia se dotent d’une connectique assez complète. À noter, cette connectique est intégralement portée par l’enceinte primaire qui contient également les unités de traitement numérique. Afin de répondre à une forte attente des utilisateurs souhaitant pouvoir connecter leur installation Hi‑Fi à leur téléviseur pour en améliorer le son, une prise HDMI eARC, CEC est présente. Les flux numériques issus de sources traditionnelles, comme un lecteur CD audio par exemple, sont également exploitables grâce à la présence d’une entrée optique Toslink. Une connexion analogique est aussi possible puisque les Diva Utopia disposent d’une entrée sur une paire de prises RCA. Un port USB‑A est présent pour pouvoir exploiter directement les contenus d’un disque dur nomade ou d’une clé USB. Enfin, l’accès au réseau peut se faire soit en Wi‑Fi, soit en mode filaire en utilisant le port Ethernet sur prise RJ‑45 que porte l’enceinte primaire. L’enceinte secondaire, pour sa part, ne dispose que d’une prise RJ‑45 dont la fonction n’est pas d’accéder au réseau domestique, mais d’assurer son interconnexion avec l’enceinte primaire si une liaison sans‑fil n’est pas souhaitée.


- référence Focal Diva Utopia
- Enceinte enceintes actives Hi-Fi colonnes 3 voies
- Haut[-]parleurs 4 boomers W 165 mm, 1 médium W 165 mm avec suspension TDM et moteur NIC, 1 tweeter IAL2 à dôme inversé profil M en béryllium pur 27 mm
- Amplificateurs Class AB
- Puissance 250 W (boomers) + 75 W (médium) + 75 W (tweeter)
- Pression acoustique max 116 dB SPL à 1 m
- Réponse en fréquence de 27 Hz à 40 kHz
- Dac intégré 384 kHz/24 bits
- Résolution jusqu’à 384 kHz/24 bits (réseau)
- Connectique enceinte primaire entrée HDMI eARC, CEC, entrée optique, entrée stéréo RCA, port USB-A 2.0, port Ethernet (10, 100, 1 000 Mbps)
- Connectique inter[-]enceinte sans-fil (limitée à 96 kHz/24 bits), filaire via port RJ45 Speaker Link
- Certification Hi-Res Audio
- Formats compatibles Wav, Flac et AIFF jusqu’en 24 bits/384 kHz, Alac jusqu’en 24 bits/384 kHz, MP3 jusqu’en 48 kHz/320 kbits (16 bits), AAC jusqu’en 48 kHz/320 kbits (16 bits), Ogg et AAC jusqu’en 48 kHz (16 bits), DSD 2,8/5,8 MHz
- Compatibilité sans[-]fil Wi-Fi 6, AirPlay 2, Google Cast, UPnP, Bluetooth 5.3 APT-X Adaptive/SBC/AAC
- Services de streaming Spotify via Spotify Connect, Tidal via Tidal Connect, Qobuz, QQ Music via QPlay, webradios, podcasts
- Multiroom possibilité de synchroniser jusqu’à 32 streamers Focal et Naim et de les piloter depuis l’application
- Consommation environ 280W
- Consommation en veille 2 W
- Consommation en veille hors réseau < 0,5 W
- Dimensions 1 210 x 420 x 560 mm
- Poids 64 kg (par enceinte)
À notre connaissance, il n’existe pas de système réellement comparable aux Diva Utopia. Aucun constructeur ne propose une configuration aussi audiophile ultra haut de gamme. En revanche, des concepts proches sont déjà disponibles sur le marché.
Le constructeur danois Dali, entre autres, propose une configuration basée sur des enceintes actives Rubicon 2C associées à un module BlueOS Controler au prix de 4 650 euros.
Déclinaison en format colonne des LS50 Wireless, Kef propose les LS60 Wireless au prix de 6 599 € la paire. Elles aussi se dotent d’une amplification analogique Class AB, pour les sections médium/aigu tandis que la restitution du grave est confiée à un amplificateur numérique travaillant en Class D. Leur puissance cumulée atteint ainsi 700 W par enceinte (100 W tweeter, 100 W médium, 500 W boomers) ce qui leurs ouvrent la sonorisation des salons les plus vastes.
- référence Focal Diva Utopia
- Enceinte enceintes actives Hi-Fi colonnes 3 voies
- Haut[-]parleurs 4 boomers W 165 mm, 1 médium W 165 mm avec suspension TDM et moteur NIC, 1 tweeter IAL2 à dôme inversé profil M en béryllium pur 27 mm
- Amplificateurs Class AB
- Puissance 250 W (boomers) + 75 W (médium) + 75 W (tweeter)
- Pression acoustique max 116 dB SPL à 1 m
- Réponse en fréquence de 27 Hz à 40 kHz
- Dac intégré 384 kHz/24 bits
- Résolution jusqu’à 384 kHz/24 bits (réseau)
- Connectique enceinte primaire entrée HDMI eARC, CEC, entrée optique, entrée stéréo RCA, port USB-A 2.0, port Ethernet (10, 100, 1 000 Mbps)
- Connectique inter[-]enceinte sans-fil (limitée à 96 kHz/24 bits), filaire via port RJ45 Speaker Link
- Certification Hi-Res Audio
- Formats compatibles Wav, Flac et AIFF jusqu’en 24 bits/384 kHz, Alac jusqu’en 24 bits/384 kHz, MP3 jusqu’en 48 kHz/320 kbits (16 bits), AAC jusqu’en 48 kHz/320 kbits (16 bits), Ogg et AAC jusqu’en 48 kHz (16 bits), DSD 2,8/5,8 MHz
- Compatibilité sans[-]fil Wi-Fi 6, AirPlay 2, Google Cast, UPnP, Bluetooth 5.3 APT-X Adaptive/SBC/AAC
- Services de streaming Spotify via Spotify Connect, Tidal via Tidal Connect, Qobuz, QQ Music via QPlay, webradios, podcasts
- Multiroom possibilité de synchroniser jusqu’à 32 streamers Focal et Naim et de les piloter depuis l’application
- Consommation environ 280W
- Consommation en veille 2 W
- Consommation en veille hors réseau < 0,5 W
- Dimensions 1 210 x 420 x 560 mm
- Poids 64 kg (par enceinte)
Afin de réaliser les écoutes de ces enceintes d’exception dans des conditions optimales, nous avons eu la chance de pouvoir utiliser l’auditorium Elecson Kls situé Place Henry, 4 rue Jean Bouton dans le 12e arrondissement de Paris. Un lieu animé par une équipe d’audiophiles passionnés et disposant d’une quantité impressionnante d’équipements Hi‑Fi High‑End. Les Diva Utopia étaient déjà installées lors de notre arrivée. Afin de les exploiter au mieux, l’enceinte primaire était connectée à l’enceinte secondaire en liaison filaire par l’intermédiaire d’un cordon équipé de fiches RJ‑45 identique à ceux utilisés en Ethernet. Cette liaison filaire est préférable à la liaison sans‑fil puisqu’elle garantit la transmission de flux numériques jusqu’à 192 kHz/24 bits alors que la liaison radio plafonne à 96 kHz/24 bits.

Focal Diva Utopia, dynamique et précision au rendez‑vous
Nous avons débuté notre test par l’écoutes de L’amour est enfant de Bohème du célèbre opéra de Georges Bizet Carmen interprété par Maria Callas. Un fichier Hi‑Res Audio Flac stocké sur une clé USB que nous avons directement inséré sur le port idoine de l’enceinte primaire. Dès les premières mesures, la restitution surprend par son naturel et sa transparence. Maria Callas semble reprendre vie et surgir, parfaitement centrée dans l’image sonore, à quelques mètres devant nous. Une présence que seules sont capables de révéler les configurations les plus qualitatives. Ici, c’est donc bien l’intégralité de la chaîne de restitution sonore que sont capables de remplacer les Diva Utopia. Progressivement, l’orchestre monte en puissance. Imperturbables, les Diva Utopia enrichissent la scène sonore avec un détail et un respect de la dynamique remarquables. Chaque instrument de l’orchestre se localise avec une très grande précision au sein de l’image sonore. De même, le célèbre Prends garde à toi lancé par le chœur des enfants impressionne lui aussi par sa dynamique et la sensation qu’un réel groupe de choristes jaillît dans la pièce. Les connaisseurs le savent, cette œuvre incroyablement difficile à retranscrire fidèlement est un véritable juge de paix pour apprécier les qualités d’un système audio, les Focal Diva Utopia ont parfaitement géré l’obstacle, sans aucune limite d’aucune sorte : toujours fluide et parfaitement naturel. Impressionnant.
Focal Diva Utopia, clarté du message sonore
Nous avons poursuivi cette séance par l’écoute du troisième mouvement de Three pieces for Blues and Symphony Orchestra de William Russo exécuté par l’orchestre symphonique de San Francisco sous la direction de Seiji Osawa. Là encore, une œuvre complexe qui met immédiatement en relief les manques du/des matériel(s) utilisé(s) pour sa reproduction sonore. Ce fut un nouveau sans faute pour les Focal Diva Utopia : autour du groupe Siegle‑Schwall Band, occupant le centre de la scène sonore, chaque instrument de l’orchestre symphonique se détache parfaitement, toujours avec une parfaite localisation spatiale de chaque élément de cette création sonore particulièrement riche, voire chargée. Nous avons pu constater que la réverbération, assez marquée, typique de l’acoustique de l’Opéra de San Francisco était restituée avec une belle ampleur sans qu’elle vienne pour autant brouiller la précision de la restitution.

Focal Diva Utopia, jamais à court d’énergie
Pour mettre encore plus à l’épreuve les capacités dynamiques des Diva Utopia, nous les avons soumis à la restitution de In The Hall Of Mountain King, de Grieg. Cette écoute nous a permis de vérifier qu’elles disposaient effectivement d’une réserve d’énergie assez impressionnante. Elle leur a permis d’affronter les envolées de dynamiques les plus extrêmes avec sérénité. De même, nous avons noté que, durant les premières mesures de l’œuvre, les timbales bénéficiaient d’une excellente profondeur. Lors de son entrée en scène chaque nouveau groupe d’instrument vient trouver naturellement sa place au sein d’un espace sonore riche en détail, sans que l’image sonore perde en finesse. Superbe !
Focal Diva Utopia, magnifiques basses
Cependant, si écouter de la musique symphonique est incontournable sur ce type d’équipement, les écoutes suivantes nous ont prouvé que les Diva Utopia disposaient d’une très grande polyvalence et qu’aucun type de musique ne les rebutait. L’écoute de Rafales, de Bernard Lavilliers, a mis en évidence l’aisance avec laquelle les Diva Utopia étaient capables de restituer les basses les plus profondes sans qu’elles viennent interférer avec le reste des éléments sonores. Même à volume soutenu, toute la rondeur et la profondeur de la basse électrique trônent à l’avant‑plan tandis que la rythmique, cristalline, met en exergue le comportement du tweeter.

Focal Diva Utopia, exemplaires avec tous les styles de musique
L’écoute de Requiem pour un con (version remix 1991) de Serges Gainsbourg nous a également fourni une belle illustration de ce comportement. La voie du chanteur trône au centre et en avant‑plan de la scène sonore tandis que les cœurs semblent venir de trèèèèès loin depuis l’arrière‑plan du paysage sonore tout en bénéficiant, en dépit de cette position éloignée, d’une présence irréprochable. Sur d’autres de nos plages tests, les applaudissements et claquements de mains qui accompagnent l’enregistrement live, remasterisé, de Johnny Rivers au Whisky a Go‑Go, sont restitués avec beaucoup de réalisme et se répartissent avec naturel sur l’intégralité de l’espace sonore. Mais les Diva Utopia se tirent aussi avec aisance de la restitution des musiques plus actuelles : les concerts des groupes Depeche Mode, Radiohead ou Archive sont proposés avec une ardeur sans précédents. Idem pour les prestations de rock métal ou alternatif avec des écoutes magnifiques d’ACDC, Iron Maiden, Motörhead, Saxon ou Shaka Ponk. C’est systématiquement jubilatoire, tout le temps énergisant avec l’impression récurrente d’être dans le stade ou dans la salle, au premier rang de la fosse. L’électro n’est pas en reste : si avec ce style de musique les extrémités du spectre audible sont très largement exploitées, c’est une nouvelle fois avec beaucoup d’aisance que les Diva Utopia ont su gérer les basses, comme les aigües, les plus extrêmes même à niveau d’écoute soutenu.

Certes, si le tarif auquel les Diva Utopia sont proposées ne les met pas à la portée de tous, force est de reconnaître que nous sommes bien ici en présence d’éléments d’exception. Qui plus est, afin de bénéficier pleinement de leurs possibilités et qu’elles s’expriment pleinement, il sera indispensable de leur offrir une pièce d’écoute aux dimensions confortables et isolée du voisinage, ou parfaitement traité acoustiquement pour, à la fois offrir une grande discrétion et ne pas colorer le rendu sonore. Un point qui vient encore alourdir l’addition. En attendant, si vous pouvez passer outre ces contraintes, les Focal Diva Utopia s’avèrent un must pour tout amateur de musique. Avec elles, le temps suspend son vol pour savourer pleinement les plus belles créations musicales de nos jours, et d’antan ! Émotions, bien‑être, jubilation et excitation sont de mise.