- Équilibre tonal de l’écoute
- Remarquable assise
- Finesse de l’aigu
- Ampleur de la restitution
- Très belle image stéréophonique
- Faible encombrement
- Élégance de l’ébénisterie
- Qualité de fabrication et des finitions
- Évent en face arrière
Le concepteur d’enceintes danois Dali, acronyme de Danish Audiophile Loudspeaker Industries, nous surprend régulièrement avec des productions d’une remarquable qualité. Et les petites enceintes de type bibliothèque Menuet ne dérogent pas à ce constat. Avec ces dernières, la marque s’est spécifiquement intéressée aux petits espaces en s’attelant au défi, oh combien ardu, d’offrir à des coffrets « micro‑format » une restitution bien assise et équilibrée. En effet, le choix d’un faible encombrement impose l’utilisation de haut‑parleurs de petit diamètre et, bien évidemment, de charges acoustiques internes au volume restreint.
Présentation des Dali Menuet
Avant de revenir plus en détail sur les performances proposées par les Menuet à travers notre verdict technique, on peut d’ores et déjà affirmer que le challenge a été relevé haut la main par les ingénieurs danois. En effet, ces enceintes compactes figurent parmi nos meilleures surprises de ces dernières années avec, compte tenu de leur gabarit, un rendu sonore d’une justesse étonnante qui donne immédiatement envie de parcourir de nombreux morceaux de sa bibliothèque musicale, quelle que soit leur style, sans crainte d’un résultat où le manque d’une partie du spectre sonore apparaît criard.
Cela étant dit, la petite Dali Menuet doit donc ce contenter d’une charge acoustique d’un volume d’à peine quatre litres. Elle est décompressée par un évent, logé sur la face arrière des enceintes (cf. photo ci‑dessous). Il débouche au niveau des bornes de raccordement des enceintes. Son diamètre et sa longueur offrent à cette charge bass‑reflex un accord en fréquence à 63 hertz.
Tweeter et boomer
Côté haut‑parleurs on retrouve une architecture deux voies assez conventionnelles. Elle se base sur un tweeter à dôme en tissu souple de 28 mm de diamètre (cf. photo ci‑dessous) associé à un petit boomer de 110 millimètres.
Ces deux transducteurs bénéficient de la signature typique de Dali puisque la marque produit ses propres haut‑parleurs. De plus, pour garantir une qualité de fabrication irréprochable, chaque haut‑parleur est contrôlé individuellement en sortie de chaîne de production (cf. photo ci‑dessous).
Pour des aigus tout en finesse et sans agressivité, le dôme du tweeter est réalisé en tissage textile souple. Par ailleurs, son diamètre relativement important lui permet de descendre assez bas en fréquence. Ceci explique que Dali ait opté pour une fréquence de transition entre les deux sections calée sur 3 kilohertz. Comme de tradition, le petit boomer bénéficie d’un cône chargé en fibres de bois (cf. photo ci‑dessous).
Une spécificité qui permet a Dali d’offrir aux membranes de ses médiums et de ses boomers un excellent compromis masse/rigidité. Ce point est la clé d’une restitution vive et naturelle même dans les conditions d’écoutes les plus délicates des signaux riches en impulsionnelles ou transitoires. Enfin, en dépit de son faible diamètre, ce boomer bénéficie d’un important débattement, ce qui l’ouvre à la restitution de basses profondes (vous allez le découvrir plus avant dans notre test, c’est là un aspect remarquable des Dali Menuet).
Borniers made in Dali
Pour le raccordement des Menuet, Dali a opté pour une paire de bornes à vis très généreusement dimensionnées et de très belle qualité. Également une réalisation « maison » comme le prouve la signature qu’elles portent (cf. photo ci‑dessous). Ces bornes acceptent tant les câbles de forte section que les fiches banane. En revanche, au nombre de deux seulement, elles ne permettent ni le bi‑câblage ni la bi‑amplification, donc. Cependant, il faut gardez à l’esprit que l’utilisation d’un unique câble de bonne qualité est souvent préférable à un bi‑câblage réalisé à l’aide de câbles de qualité moindre.
Par ailleurs, nous avons pu noter que, fidèle à sa réputation, le constructeur Dali avait particulièrement soigné les finitions de la Menuet. En premier lieu, elle se décline en quatre versions : blanc ou noir laqué, noyer ou merisier rouge. Elles s’intégreront ainsi aussi bien dans les intérieurs à la décoration la plus actuelle que dans des environnements plus traditionnels. La fixation de chaque haut‑parleur est soignée et une pièce en aluminium de fonderie, qui porte également le logo Dali (cf. photo ci‑dessous), vient les cercler avec beaucoup d’élégance.
Signalons au passage que Dali a diminué le plus possible la distance séparant le tweeter du boomer. Cette disposition offre la possibilité de se rapprocher d’une source acoustique « ponctuelle », disposition favorable à une bonne localisation de chaque source sonore au sein de l’espace stéréophonique.
- référence Dali Menuet
- type 2.0
- bibliothèques Menuet (0 € la paire)
- bande passante 59 à 25 000 Hz
- puissance 100 W
- efficacité 105 dB
- boomer 11 cm
- tweeter 28 mm
- dimensions l. 150 x h. 250 x p. 230mm
- poids 4,1kg
Si la Menuet est le modèle le plus compact de la marque, Dali dispose dans sa gamme de la Rubicon 2, une enceinte bibliothèque proposée à 1 880 € la paire. Dotée d’une réponse en fréquence s’étendant de 50 Hz à 26 kHz, elle se base sur une structure deux voies.
Nous avons récemment testé les Demand D9, proposées par Definitive Technology au prix de 899 € la paire. Leur large radiateur passif leur offre une très belle assise dans les basses pour des enceintes de ce gabarit.
Bowers & Wilkins a également consacré de nombreuses recherches au tweeter qui équipe ses petites bibliothèques 706 S2 (1 449 € la paire). Bénéficiant des études des célèbres enceintes Nautilus de la marque, il est associé à une charge acoustique spécifique. De forme exponentielle, elle assure un amortissement parfait de l’onde arrière du dôme du tweeter garantissant ainsi beaucoup de précision et de limpidité à l’aigu.
Cabasse pour sa part propose la Bora (1 490 € la paire). Ici, c’est la section médium/aigu qui est particulièrement travaillée. Elle adopte un médium/tweeter coaxial favorisant le relief de l’image sonore avec une excellente localisation spatiale des différents « objets » de la scène sonore.
- référence Dali Menuet
- type 2.0
- bibliothèques Menuet (0 € la paire)
- bande passante 59 à 25 000 Hz
- puissance 100 W
- efficacité 105 dB
- boomer 11 cm
- tweeter 28 mm
- dimensions l. 150 x h. 250 x p. 230mm
- poids 4,1kg
Dali recommande un rodage d’au minimum 50 heures avant de pouvoir exploiter pleinement les ressources des Menuet. Comme la paire que nous avons reçue pour test était directement sortie d’usine. Nous avons donc effectué avec minutie ce rodage avant nos écoutes.
Procédure de rodage
L’opération est assez simple. Il suffit de faire diffuser de la musique, si possible à niveau relativement soutenu durant toute la période de rodage. Pour notre part, c’est une webradio que nous avons retenue comme source. Précisons qu’une « petite astuce » offre la possibilité de réaliser le rodage tout en réduisant notablement le volume sonore, essentiellement dans le grave. Pour cela, il suffit de placer les deux enceintes en vis‑à‑vis, aussi proche l’une de l’autre que possible et d’inverser volontairement la polarité du raccordement de l’une d’elles. En d’autres termes, l’une est câblée en respectant la polarité, fiche rouge sur borne rouge, fiche noire sur borne noire, tandis que le câblage de la seconde est « croisé » : fiche rouge sur borne noire et fiche noire sur borne rouge. Ceci a pour effet de faire travailler les enceintes en opposition de phase. Les ondes sonores qu’elles produisent s’annulent ainsi mutuellement, ce qui a pour effet de diminuer le niveau sonore qu'elles diffusent en faisant tout autant « travailler » les haut‑parleurs (cf. photo ci‑dessous).
À savoir, le rodage est indispensable pour des enceintes neuves. Dans notre cas, dès une quinzaine d’heures, le grave commence à s’installer pour s’exprimer réellement et devenir profond au bout d’une quarantaine d’heures. À l’issue de ce rodage, une dizaine d’heures plus tard après avoir rétabli le câblage normal des enceintes, nous avons débuté nos écoutes.
Comme les petites Menuet ne disposent que d’une unique paire de borniers, leur raccordement s’est fait en mono câblage. Aucun risque, dans ce cas, de tenter des configurations hasardeuses pour leur raccordement. Deux câbles de forte section ont donc suffi pour les connecter à l’amplificateur qui avait pour mission de les piloter. Cette simplification de câblage n’est pas, à notre point de vue, une aberration. En effet, gérer correctement un bi‑câblage, voire une bi‑amplification, est moins simple qu’il n’y paraît et les résultats peuvent parfois s’avérer très décevants.
Positionnement des enceintes Dali Menuet
En ce qui concerne leur positionnement, le fait que les Dali Menuet disposent d’un évent arrière modifie, comme toujours, légèrement le comportement des enceintes dans le grave en fonction de la proximité des angles de la pièce d’écoute. Cependant, Dali annonce qu’un espacement de deux centimètres par rapport au mur suffit pour que l’évent travaille correctement. Pour notre part, lors des écoutes, nous les avons placées sur des socles à une quarantaine de centimètres du mur arrière de la pièce d’écoute. Une localisation qui nous est apparue comme assez naturelle pour ce type d’enceinte et apte à les laisser s’exprimer pleinement.
Équilibre parfait
L’élément le plus surprenant des Menuet est l’incroyable assise qu’elles offrent à la restitution sonore. Le grave est d’une profondeur remarquable de la part d’enceintes d’aussi petit gabarit (vous pouvez apprécier le gabarit de l'enceinte Dali Menuet par rapport à un CD audio sur la photo ci‑dessous). C’est vraiment bluffant. Pour le reste du spectre, leur comportement est parfaitement équilibré. Ces enceintes disposent de beaucoup d’aisance dans le médium et un détail dans l’aigu sachant allier précision, transparence et douceur. Le choix du dôme textile pour le tweeter est probablement la clé de ce comportement. Même à niveau d’écoute soutenu, la restitution ne donne jamais dans l’agressif. Globalement l’écoute bénéficie d’une très belle finesse offrant une sensation de naturel que seuls les meilleurs maillons d’un système audio sont capables de procurer.
Image stéréophonique exceptionnelle
Un autre point fort des Dali Menuet est la précision de l’image stéréophonique qu’elles délivrent. Un point qui s’explique probablement par la faible distance qui sépare le tweeter du boomer. Elle tend ainsi à transformer ces deux transducteurs en source ponctuelle. Un effet qui est recherché sur les systèmes à structure coaxiale et dont on se rapproche ici.
Nous avons pu mettre en évidence cette ouverture de la scène sonore et son relief durant l’écoute de Requiem pour un con (version remix 91) de Serge Gainsbourg. La voix du chanteur trône au centre et en avant‑plan de l’image sonore tandis que les cœurs semblent venir de très loin, depuis les fins fonds, tout en bénéficiant, en dépit de cette position reculée, d’une excellente présence. De même, sur nos plages tests live, les applaudissements et claquements de mains qui accompagnent l’enregistrement live, remastérisé, de Johnny Rivers au Wisky a Go‑Go, sont restitués avec beaucoup de réalisme et se répartissent avec naturel sur l’espace stéréophonique. Une autre écoute réalisée sur l’enregistrement live de François Feldman à Bercy nous a permis de retrouver l’ambiance acoustique difficile de cette salle. À noter que les Dali Menuet tirent aussi leur épingle du jeu pour ce qui est de la restitution des musiques les plus actuelles et, notamment, de l’électro. Ici, pourtant, les extrémités du spectre audible ne sont pas épargnées et c’est avec beaucoup d’aisance que les Menuet ont affronté les basses, comme les aiguës, les plus extrêmes.
Dynamique bluffante
Enfin, si le rendement des Menuet n’a rien d’exceptionnel, elles acceptent néanmoins de restituer un niveau d’écoute élevé avec beaucoup d’aisance et sans la moindre difficulté. Il ne faudra donc pas hésiter à leur offrir un amplificateur de qualité, doté d’une puissance généreuse pour tirer pleinement parti de leurs capacités de restitution. Correctement pilotées, elles offrent même une dynamique que ne laisse pas supposer leur gabarit. Dans la pratique, une puissance de 2 x 60 W à 2 x 100 W est parfaite. C’est d’ailleurs la puissance des deux amplificateurs que nous avons utilisés lors de nos écoutes, Le premier de marque Luxman, le second d’origine Yamaha. Deux électroniques au tempérament fondamentalement différent qu’ont su respecter les Menuet. Des amplificateurs aux puissances respectives qui n’ont plus rien d’exceptionnel, du moins sur les amplificateurs Hi‑Fi actuels dotés d’étages de puissance à transistors, voire numériques.
Conclusion
Au final, les enceintes Dali Menuet proposent un spectacle aussi grandiose que leur gabarit est compact. Et c'est bien, avec l'équilibre de la restitution sonore proposée, le plus impressionnant lors des écoutes. Si le rock, la pop, la variété, le Hip Hop, le classique lui sied à merveille, l'électro avec ses morceaux chargés en basses ne lui pose pas plus de problèmes avec une assise dans le bas du spectre digne d'enceintes largement plus volumineuses. Ces enceintes ont définitivement de la présence.
D'ailleurs, lors de séances à l'aveugle avec des « cobayes » de passage, il leur a été impossible d'imaginer que le son provenait d'enceintes au gabarit si modeste. Jusqu'à ce qu'ils comprennent que les autres enceintes de la salle n'étaient pas raccordées et que seules les Dali Menuet étaient branchées à l'amplificateur (cf. photo ci‑dessus).
Bref, les Dali Menuet ont tout pour plaire, une relative discrétion pour une intégration aisée dans tous les intérieurs, une mise en œuvre extrêmement aisée et des performances hors du commun dignes de modèles largement plus imposantes, et onéreuses. À écouter d'urgence.