- Relief de l’image sonore
- Finesse de l’aigu et transparence
- Belle dynamique
- Bonne assise
- Prix contenu
- Possibilité de bi‑câblage ou bi‑amplification
- Qualité de fabrication
- Évent arrière sur les enceintes
- Design assez banal
Après avoir testé l’enceinte Bowers & Wilkins 606 qui nous avais laissé un souvenir impérissable, nous nous intéresserons ici à sa petite sœur la B&W 607. Elle aussi est à ranger dans la catégorie des enceintes bibliothèque deux voies de faible encombrement. Dotée de dimensions encore plus réduites et d’un prix encore plus serré, elle est parfaite pour sonoriser les petits volumes. De plus, bien qu’il s’agisse d’éléments de haute qualité, ces enceintes ne mettent pas le budget de leur acquéreur en péril. Même si les B&W 607 font office de modèles entrée de gamme pour le constructeur britannique Bowers & Wilkins, elles n’en bénéficient pas moins de tout son savoir‑faire. Et plusieurs éléments témoignent des transferts de technologie conçue pour les productions les plus évoluées de B&W vers ces petits coffrets.
En fait, c’est essentiellement au niveau des éléments « annexes » que Bowers & Wilkins a compressé ses coûts de production afin de préserver l’essentiel. Par exemple, les ébénisteries adoptent une finition vinyle et ne font plus appels aux plaquages en bois véritable verni. Néanmoins, leur finition en blanc satiné, assez élégante, possède au moins l’avantage de s’accommoder de tout type de décoration d’intérieur.
Tweeter à charge Nautilus, signature de la marque
Preuve que B&W a préservé l’essentiel pour que les 607 héritent de son âme, elles se dotent du célèbre tweeter à charge Nautilus. Comme pour tous les éléments de la gamme 600, il se base sur un dôme en aluminium 25 mm en lieu et place du dôme diamant des enceintes de la série 800. Certes, si le comportement du tweeter dans l’extrême aigu s’en trouve légèrement modifié, ce choix reste indispensable pour serrer le coût de production des 607. Si opter pour l’aluminium peut sembler être un choix banal, B&W n’a pas manqué d’offrir à son tweeter une structure particulière. Pour rappel, outre le fait qu’il est couplé à une charge Nautilus dédiée à amortir totalement l’onde arrière du dôme, ce dernier adopte une structure dite « double dôme découplé ».
Cette solution offre à l’équipage mobile un excellent rapport masse/rigidité. Il est ainsi capable de répondre aux moindres sollicitations comme aux impulsions les plus rapides avec une forte réactivité et sans déformations de surface qui pourraient être à l’origine de coloration, ou de distorsion, du message sonore. Autre point important pour la fluidité de l’aigu, cette configuration repousse la fréquence de résonance du tweeter à 38 kHz, donc au delà du spectre audible, ce qui procure à l’aigu une transparence et une clarté exemplaire. Les petites B&W 607 seront ainsi parfaitement capables de restituer toutes les subtilités des meilleurs fichiers Audio">Hi‑Res Audio, entre autres.
Cône FST Continuum pour le boomer
Comme pour les 606, B&W a opté pour un boomer à fort débattement pour la restitution du bas du spectre. Réduction de taille oblige, son diamètre passe de 165 mm sur la 606, à 130 mm sur la 607. Il se base également sur les fibres tissées chères à la marque. Ce nouveau matériau, baptisé FST Continuum, est aussi exploité pour la fabrication du haut‑parleur de médium des enceintes colonnes de la série 800. Bien que la marque tienne sa composition confidentielle, son aspect métallique évoque du Mylar tissé.
Cependant il est difficile d’en dire plus sur sa composition exacte. Par ailleurs, il dispose d’une très grande stabilité dans le temps. Un point qu’il faut effectivement prendre en compte, les vibrations et autres sollicitations mécaniques mettant bien des matériaux à rude épreuve. L’atout majeur de la technologie FST Continuum réside dans l’excellent rapport rigidité/masse qu’elle confère à l’équipage mobile du boomer. Sa faible masse lui permet d’être vif, franc et réactif tandis que sa forte rigidité évite l’apparition d’ondulations de surface lors des sollicitations de la bobine mobile logée au centre du haut‑parleur.
En raison même du principe de fonctionnement d’un haut‑parleur, il est évident que ces ondulations ne s’exercent qu’au centre de la membrane. Sur un haut‑parleur idéal, le cône doit se déplacer sans déformation, depuis son centre jusqu’à la suspension périphérique, tel un piston. Mais il ne s’agit là que d’une vision théorique et idéale du comportement dynamique de la membrane. Dans les faits des ondulations tendent à se former sur la surface du cône. Elles sont à l’origine de coloration du message sonore et accroissent fortement la distorsion. Minimiser et maîtriser ces phénomènes ondulatoires indésirables est capital pour une restitution franche, limpide et naturelle.
Évent bass-reflex
Enfin, tout haut‑parleur doit être associé à une charge acoustique adaptée à ses caractéristiques électromécaniques pour s’exprimer pleinement. Comme nous l’avons vu, le tweeter dispose de sa propre charge, fruit d’études approfondies. Pour le boomer c’est l’intégralité du volume interne de l’ébénisterie de l’enceinte qui lui est dédiée. Comme de tradition sur la plupart des enceintes de petit format, cette charge est de type bass‑reflex. Un évent, doté d’une texture rappelant le revêtement d'une balle de golf destinée à fendre l'air, qui a pour vocation d’éliminer les bruits d’air, la décompresse. Il débouche à l’arrière des 607. Il ne sera donc déconseillé de les plaquer contre un mur, sous peine de dégrader fortement leur comportement dans le grave. Comme souvent chez B&W, des mousses sont fournies pour obstruer partiellement, ou totalement, l’évent en fonctions des spécificités acoustiques de la pièce d’écoute ou de la disposition des 607 par rapport aux murs et angles.
- référence Bower & Wilkins 607
- type 2.0
- bibliothèques 607 (0 € la paire)
- bande passante 52 à 28 000 Hz
- puissance 100 W
- efficacité 84 dB
- boomer 130 cm
- tweeter 25 mm
- dimensions l. 165 x h. 300 x p. 207mm
- poids 4,7kg
Rega propose ses petites RX1 (1 079 € la paire). Elles sont bien adaptées aux petits volumes et leur « logeabilité » est excellente. Comme toujours sur ces petits coffrets, il faut veiller à ne pas obstruer leur évent logé sur leur face arrière.
Davis dispose dans sa gamme des Acoustics Olympia One Master (749 €). En dépit de leur boomer de diamètre modeste, 130 mm, elles disposent d’un comportement satisfaisant dans le grave.
Tannoy reste fidèle à son architecture coaxiale sur ses Revolution XT Mini proposée à 449 euros. Une spécificité qui offrent à l’image stéréophonique une précision et un relief impressionnants.
- référence Bower & Wilkins 607
- type 2.0
- bibliothèques 607 (0 € la paire)
- bande passante 52 à 28 000 Hz
- puissance 100 W
- efficacité 84 dB
- boomer 130 cm
- tweeter 25 mm
- dimensions l. 165 x h. 300 x p. 207mm
- poids 4,7kg
La mise en service des B&W 607, à l’instar des B&W 606 (cliquez sur le lien pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d'AVCesar.com), est simple. Leur bornier, de belle qualité, accepte les fiches bananes comme les fourchettes ou même les câbles de forte section. Leur raccordement peut se faire soit de manière conventionnelle, en conservant les straps d’origine, soit en bi‑câblage, voire en bi‑amplification. On retrouve chez les B&W 607 le tempérament naturel et fluide coutumier de la marque. Si le grave descend avec une belle aisance, il reste propre et bien charpenté. Jamais envahissant, il se garde de « polluer » la franchise du message sonore. Il est conseillé de réaliser différentes écoutes en utilisant, ou non, les mousses d’occultation d’évent.
Mousses pour modifier le rendu des basses fréquences
En l’obstruant partiellement ou totalement, elles modifient de manière très significative le comportement des 607 dans le grave. Ici, il ne s’agit pas exclusivement de considérations de localisations des enceintes au sein de la pièce. Une bonne dose de subjectivité est à prendre en compte, chacun disposant de sa propre « vision » de ce que doit être la restitution. Mais ces réglages jouent essentiellement sur le grave profond et donc l’assise de la restitution. Par ailleurs, nous avons pu constater que la transition vers le médium puis l’aigu se fait avec une très grande douceur. Aucun « trou » n’est décelable et, sur cette portion du spectre, le comportement des 607 est d’un excellent niveau. L’aigu, enfin, bénéficie de toute la pureté qu’apporte la charge acoustique type « Nautilus » associée au tweeter. Autant de spécificités qui garantissent aux enceintes B&W 607 beaucoup de naturel et de vie. Ainsi, elles s’adaptent sans rechigner à tout type de musique. Nous avons pu vérifier cette aisance lors de nos différentes écoutes.
Magnifique restitution des voix
C’est sur les voix que le comportement des B&W 607 nous a particulièrement séduit. On le répète, les enregistrements dépouillés sont souvent difficiles à reproduire avec naturel. En effet, tout ajout, réverbération ou traîne indésirable est beaucoup plus facilement décelable que lorsque de tels phénomènes sont noyés dans une orchestration plus riche. L’écoute de Dans ma Rue de Zaz, sur ce plan, s’est avérée être la plus intéressante. En effet, seul un piano accompagne la chanteuse. Les B&W 607 ont su offrir à sa voix une belle présence, associant un phrasé ciselé au respect de son timbre tout en laissant le piano habiller cette atmosphère sobre et pleine d’émotion. Dans le même esprit, ces enceintes ont aussi déjoué les pièges de Fever d’Elvis Presley. Ici c’est toute la rondeur du jeu de la contrebasse associée à la chaleur de la voix du chanteur qu’ont su pleinement exploiter les 607. Enfin elles font aussi preuve d’une belle rapidité dès qu’il s’agit de restituer sans la moindre traîne les claquements de doigt.
En ce qui concerne l’image stéréophonique, les B&W 607 sont également plus que satisfaisantes. L’écoute de Requiem pour un con (version remix 91) de Serges Gainsbourg leur a permis de le prouver. La voie du chanteur trône au centre et en avant‑plan de la scène tandis que les cœurs semblent venir de très loin, du plus profond de l’image sonore tout en bénéficiant, en dépit de cette position reculée, d’un très beau relief. L’orchestration, pour sa part, s’ouvre telle une vision panoramique pour encadre ces voix. Chaque instrument est parfaitement localisable. En somme, une image sonore ample, qui fourmille de détails et, qui plus est, bénéficie d’une dynamique surprenante pour d’aussi petits coffrets.
Sur un registre plus classique les B&W 607 tirent aussi plutôt bien leur épingle du jeu. La dynamique dont elles font preuve leur permet de répondre à bien des situations. Un comportement illustré par l’écoute de notre habituelle plage de test : Three pièces for Blues and Symphony Orchestra de William Russo exécuté par l’orchestre symphonique de San Francisco sous la direction de Seiji Osawa. Restituer la réverbération qu’induit la salle de l’opéra de San Francisco sans brouiller le message sonore n’est pas à la portée de toute enceinte. Les B&W 607 s’en sont sorti de manière plutôt satisfaisante pour offrir à cette prestation une ampleur et un relief digne d’équipements nettement plus coûteux.
B&W 607 polyvalentes
Enfin, les styles musicaux les plus récents ne les rebutent pas non plus. L’écoute de plages de reggae, comme Dis‑Le de Baz Baz ou Rafales de Bernard Lavilliers, nous a aussi prouvé que les 607 ne baissaient pas les bras devant certaines déferlantes de basses, du moins tant que l’écoute se fait à niveau raisonnable, plus que suffisant pour les pièces de surface modeste auxquelles elles sont plus particulièrement destinées. Des petites enceintes qui, en dépit de leur prix serré, sauront se faire apprécier des amateurs de musique exigeants. Idéales pour les pièces d’une surface d’une vingtaine de mètres carrés, elle sauront se faire oublier et méritent d’être associées à des électroniques de qualité.
Conclusion
Bref, vous l’aurez compris, le bilan de notre « bout de chemin » avec cette paire de Bower & Wilkins est extrêmement positif. Elles ont su déjouer les pièges de nos plages tests et se sortir de situations délicates en affrontant avec brio les morceaux musicaux les plus ardus à restituer. Le rendu sonore proposé est même bluffant avec une belle présence, largement avantageuse comparé à l’encombrement de nombreuses bibliothèques plus volumineuses incapables de faire mieux. Au final, les Bowers & Wilkins 607 qui ont tout (ou presque) des grandes conviendront à l’immense majorité des mélomanes. Que du bonheur !