- Transparence et subtilité de l’écoute
- Remarquable assise
- Ampleur de la restitution
- Très belle image stéréophonique
- Précision de la localisation des « objets sonores »
- Comportement ajustable dans l’aigu
- Qualité de fabrication et des finitions
- Bornes pour bi‑amplification ou bi‑câblage en option
Le constructeur français Atohm ne nous est pas inconnu. Nous suivons régulièrement ses production qui laissent toutes entrevoir la passion que ce concepteur d’enceintes acoustiques entretient pour la restitution sonore. Il y a peu, nous avions déjà été séduits par le comportement des colonnes Atohm GT2 (cliquez pour découvrir le test du produit par la rédaction d’AVCesar.com). C’est donc avec une certaine impatience que nous avons attendue l’arrivée pour test de leurs petites sœurs, les GT1, une version bibliothèque plus compacte mieux adaptées aux espaces restreints que des colonnes. Il est clair que ces deux enceintes, en dépit se leur différence de format, disposent du même ADN.
Vraies petites sœurs des GT2…
En fait, pour créer ses enceintes au format bibliothèque, Atohm a quasiment repris le tiers supérieur des GT2. Leur coffret dispose donc de dimensions identiques en ce qui concerne sa largeur est sa profondeur, seule sa hauteur est différente. Elle passe de 1 085 mm à 330 millimètres. Hormis cette modification majeure, en termes de charge acoustique, la GT1 hérite directement des études menées sur ses grandes sœurs. On retrouve donc un évent orienté vers la base de l’enceinte, en configuration downfire. Il débouche dans l’espace qui sépare le coffret principal de son petit socle. Cette solution lui confère un rayonnement omnidirectionnel. De même, les flancs du coffret conservent leur forme galbée. Outre l’aspect esthétique de ce choix, rappelons qu’il contribue à limiter l’apparition de résonances internes. En effet, il faut que la charge acoustique soit pourvue de faces plane et parallèles pour que puissent se former des ondes stationnaires responsable de leur apparition. Cette configuration à flancs galbés minimise ainsi les risques de coloration du message sonore dans le bas médium ou d’apparitions de basses manquant de « franchise » ou tournant au « ronflant ».
Zoom sur les haut-parleurs
Côté haut‑parleurs on retrouve également ceux mis en œuvres sur la série GT. Ici, un unique boomer prend en charge le registre grave. Comme sur la GT2, il s’agit d’un haut‑parleur à très fort débattement, de 150 mm de diamètre. Rappelons qu’il s’agit d’une « production maison ». Ce dernier est en effet le fruit d’études approfondies, combinant modélisation des états vibratoires de la membrane et validation par mesure de capteur laser. De plus, chaque élément a été validé pour optimiser le comportement global du boomer. Pour réaliser son cône, de nombreux matériaux ont été expérimentés afin de déterminer le meilleur compromis masse‑rigidité. Il est en effet capital d’éviter l’apparition de phénomènes dits de fractionnement du cône. En d’autre termes, l’apparition d’ondulations de surface de la membrane. Elles sont génératrices de distorsion. Autre phénomène mécanique : le couplage entre la bobine mobile et le cône peut être source d’anomalies. La constitution du support de bobine, un cylindre, mais aussi son collage sur le cône, doivent assurer fidèlement la transmission des vibrations. Par ailleurs, sur un boomer, plus encore que sur un tweeter, en raison du débattement plus important, le comportement du couple suspension périphérique/spider est primordial. Il doit supporter les excursions de membrane les plus importantes tout en préservant un bon guidage de l’équipage mobile. Enfin, il faut que ce couple exerce une force de rappel symétrique de la membrane dès qu’elle s’écarte de sa position de repos. Un équilibre plus délicat à réaliser qu’il n'y semble en raison de la dissymétrie de déformation de la suspension périphérique : on tend à la « dérouler » dans des directions opposées suivant que la membrane avance ou recule. Un travail important a donc été réalisé sur cet élément pour que les forces mises en jeu soient aussi symétriques que possible.
En raison de l’adoption d’un unique boomer, l’architecture deux voies et demi de la GT2 est abandonnée pour faire place à une configuration deux voies, plus traditionnelle. Pour l’aigu, on retrouve le tweeter à dôme en soie traitée de 28 millimètres. Un diamètre plus important que celui de la plupart des tweeters à dôme conventionnels, traditionnellement 25 mm, qui offre à ce tweeter la possibilité de descendre relativement bas. Atohm a donc retenu la valeur de 2,5 kHz comme fréquence de raccordement entre la section basses et la section aigus de la GT1. Ici encore, une valeur identique à celle que mettait en œuvre la GT2 pour sa fréquence de transition la plus élevée.
Zoom sur le filtre
Le filtrage des GT1 reprend les particularités des filtres conçus pour l’intégralité de la gamme GT. L’un de ses atouts réside dans la présence d’un dispositif de compensation de phase entre le boomer et le tweeter. En effet, pour préserver la cohérence de phase entre le tweeter et le boomer, il est important que le dôme du tweeter se trouve dans le même plan que le centre du woofer. Or, Atohm a opté pour un montage en façade de ces deux éléments, ce qui ne respecte pas cet impératif. Pour compenser ce problème, le filtre introduit un très léger retard aux signaux appliqués au tweeter. Un procédé baptisé TCC, pour Time Coherent Crossover, basé sur des lignes à retard prend en charge cette opération. Enfin, comme pour toutes les enceintes de la gamme GT, le filtre dispose d’une réponse en fréquence ajustable. La face arrière de l’enceinte porte un gros bouton de sélection doté de trois positions : Smooth, Linear et High Def. Il modifie la réponse en fréquence du système dans l’aigu. Il concerne les fréquences comprises entre 2 500 Hz et 30 kilohertz. La position Smooth offre une écoute plus feutrée en réduisant de 2 dB les fréquences les plus élevées tandis que, comme son nom l’indique, la position Linear garantit une écoute linéaire et que la position High Def remonte de 3 dB cette même plage de fréquences pour une restitution légèrement plus brillante.
- référence Atohm GT1
- type 2.0
- bibliothèques GT1 (2500 € la paire)
- bande passante 45 à 30 000 Hz
- puissance 100 W
- efficacité 89 dB
- boomer 15 cm
- tweeter 28 mm
- dimensions l. 330 x h. 200 x p. 265mm
- poids 12kg
Dali dispose dans sa gamme de la Rubicon 2, une petite enceinte bibliothèque que la marque danoise propose à 1 799 € la paire. Dotée d’une réponse en fréquence s’étendant de 50 Hz à 26 kHz, elle se base sur une structure deux voies. De même, contrairement à ses habitudes de ses productions haut de gamme, Dali a ici laissé de côté son tweeter à ruban pour le remplacer par un dôme de 29 millimètres.
En format bibliothèque deux voies, Triangle dispose de sa petite Signature Theta commercialisée au prix de 2 899 € la paire. Elle séduira les inconditionnels de restitution assez brillante, comportement qui constitue la signature de la marque, essentiellement lié à son tweeter à pavillon TZ2550.
Bowers & Wilkins a également consacré de nombreuses études au tweeter qui équipe ses petites bibliothèques CM5 S2 (1 300 € la paire). Bénéficiant du développement des célèbres enceintes Nautilus de la marque, il est associé à une charge acoustique spécifique. De forme exponentielle, elle assure un amortissement parfait de l’onde arrière du dôme du tweeter garantissant ainsi beaucoup de précision et de limpidité à l’aigu.
Cabasse, pour sa part, propose la Bora (2 500 € la paire). Ici, c’est la section médium‑aigu qui est particulièrement travaillée. Elle adopte un médium‑tweeter coaxial favorisant le relief de l’image audio et une excellente localisation spatiale des différents « objets » de la scène sonore.
- référence Atohm GT1
- type 2.0
- bibliothèques GT1 (2500 € la paire)
- bande passante 45 à 30 000 Hz
- puissance 100 W
- efficacité 89 dB
- boomer 15 cm
- tweeter 28 mm
- dimensions l. 330 x h. 200 x p. 265mm
- poids 12kg
Comme pour les autres enceintes de la série GT, de base Atohm n’a doté les GT1 que d’une unique paire de bornes. Aucun risque donc de tenter des configurations hasardeuses pour leur câblage. Deux câbles de forte section ont donc suffit pour les connecter à l’amplificateur qui avait pour mission de les piloter. Cette simplification de câblage n’est pas, à notre point de vue, une aberration. En effet, gérer correctement un bi‑câblage, voire une bi‑ampification, est moins simple qu’il y paraît et les résultats peuvent parfois s’avérer très décevants. En somme, mieux vaut un unique câble de raccordement, mais de qualité, que deux câbles de qualité médiocre. Néanmoins, pour les inconditionnels de bi‑amplification, Atohm propose en option un bornier doté de quatre généreuses bornes à vis.
Le point le plus surprenant des petites GT1 est l’incroyable assise qu’elle offrent à la restitution. Le grave est d’une ampleur et d’une profondeur surprenante, surtout de la part d’enceintes d’aussi petite taille. Pour le reste du spectre, leur comportement est extrêmement proche de celui des GT2. On retrouve la même aisance dans le médium et un détail dans l’aigu sachant allier précision, transparence et douceur. Même à niveau soutenu, la restitution ne donne jamais dans l’agressif ou l’excès de brillance. Globalement l’écoute bénéficie d’une remarquable finesse offrant une sensation de réalisme que seuls les meilleurs matériels sont capable d’offrir.
Image stéréo étonnante
Un autre atout des GT1 concerne la précision de l’image stéréophonique qu’elles sont en mesure de délivrer. Un point qui s’explique probablement par la faible distance qui sépare le tweeter du boomer, conséquence de la modeste surface de la façade de l’enceinte. Elle tend à transformer ces deux transducteurs en source ponctuelle. Un effet qui est recherché sur les systèmes à structure coaxiale et dont on se rapproche ici. Ce comportement est favorable à la précision de la localisation de chaque source sonore au sein de l’image stéréophonique. Nous avons pu mettre cette spécificité en évidence durant l’écoute de Requiem pour un con (version remix 91) de Serge Gainsbourg. La voie du chanteur trône au centre et en avant‑plan de la scène tandis que les cœurs semblent venir de très loin dans l’arrière plan sonore tout en bénéficiant, en dépit de cette position éloignée, d’une présence parfaite. Sur nos plages tests enregistrées en public, les applaudissements et claquements de mains qui accompagnent l’enregistrement live, remasterisé, de Johnny Rivers au Wisky a Go‑Go, sont restitués avec beaucoup de réalisme et se répartissent avec beaucoup de naturel sur l’intégralité de l’espace sonore. À noter, les petites GT1 se tirent aussi avec aisance de la restitution des musiques les plus actuelles et, notamment, de l’électro. Ici, pourtant, les extrémités du spectre audible ne sont pas épargnées et s’est avec beaucoup de naturel que les GT1 on su gérer les basses, comme les aigus, les plus extrêmes.
Les réglage du filtre
Pour estimer leur « malléabilité acoustique », nous avons évalué l’impact du réglage du filtre sur le comportement des GT1. Pour l’aigu, la position Smooth leur confère beaucoup de douceur. Elles se dotent alors d’un tempérament très sage et « soyeux ». L’écoute est reposante et convient bien à la restitution de petites formations de musique classique ou du piano, par exemple. Mais elle pourra sembler manquer légèrement de lumière pour la reproduction d’un quartet de jazz ou tendra à trop « domestiquer » un live. La position Linear, en revanche, est assez « passe‑partout » et adaptée aux écoutes standard. La position High Def, enfin, offre à l’écoute une légère brillance assez flatteuse que nous avons appréciée. Elle permet aussi de mettre en avant les subtilités des fichiers Hi‑Res Audio. En revanche, le live peut devenir légèrement agressif avec ce réglage. Le choix de tempérament que propose Atohm avec ce réglage est donc loin d’être inutile. Il permettra d’adapter le comportement des GT1 en fonction des goûts de chacun et des types de musiques écoutés.
Enfin, si le rendement des GT1 n’a rien d’exceptionnel, elles acceptent néanmoins de restituer un niveau d’écoute élevé sans la moindre difficulté. Il ne faudra donc pas hésiter à leur offrir un amplificateur de qualité, doté d’une puissance conséquente pour tirer pleinement parti de leurs possibilités et de la dynamique qu’elles sont capables d’exprimer. Dans la pratique, une puissance de 2 x 60 W à 2 x 100 W est parfaite. Des valeurs qui n’ont plus rien d’exceptionnel, du moins sur les amplificateurs Hi‑Fi actuels dotés d’étages de puissance à transistors.
En un mot comme en cent, nous avons une nouvelle fois été bluffé par la qualité de la reproduction sonore des enceintes Atohms GT1. Polyvalentes mais en même temps extrêmement performante sur tout le spectre sonore, elles encaissent tout sans rechigner même à fort niveau. Le résultat, au regard de leur gabarit, est véritablement spectaculaire. À tel point que les GT1 sont parfaitement capables de remplacer avantageusement bon nombre de modèles colonnes chez d’autres marques. Un sans‑faute, un vrai. On adore !