- Dalle 10 bits, Full LED avec 512 zones
- Contraste perçu très (très) puissant !
- Local Dimming ultra‑efficace (pas de Blooming)
- Rétroéclairage réglable en mode HDR
- Superbe colorimétrie, trés juste en sortie de carton
- Pic lumineux énorme pour une expérience HDR aboutie
- Possibilités de réglages (ISF), y compris en HDR et Rec.2020
- Excellente gestion réseau (client/serveur)
- Interface sous Firefox très réactive et fournie
- Certifications THX 4K, UHD Premium et ISF
- Pas de gestion du DTS
- Dalle directive
- Rendu « caméscope » avec l'IFC activé
- Prix trop élevé pour un TV LED
C'est reparti pour une nouvelle saison de tests TV avec les gammes 2016 ! Et pour ouvrir le bal, quoi de mieux que le fer de lance Panasonic TX‑58DX900 (également disponible en 65") dont la présentation la veille de l'ouverture du salon CES de Las Vegas en janvier 2016 nous avait largement impressionnés, il faut bien l'avouer. Commercialisé depuis peu au prix indicatif de 3 999 €, ce spécimen apparaît parfaitement armé pour profiter de toutes les nouvelles technologies qui accompagnent l'Ultra HD avec les certifications UHD Premium, THX 4K Display et ISF.
Le Panasonic TX‑58DX900 est équipé d'un rétroéclairage Full LED Local Dimming avec pas moins de 512 zones indépendantes pour optimiser le contraste. Il intègre une nouvelle structure de dalle dite « en nid d'abeille » qui isole totalement les zones les unes des autres. De plus, une grille posée au‑dessus de chacune des alvéoles optimise la répartition de la lumière et limite, voire élimine totalement, les fuites de lumière d'une zone vers une autre. Conséquence directe, le phénomène de Blooming (halo autour des objets lumineux sur fond sombre) est particulièrement bien maîtrisé. S'il est encore présent, comme nous le verrons plus loin, c'est dans des situations bien précises, extrêmement contraignantes pour le TV et très rares en usage quotidien.
Sa dalle 10 bits et 100 Hz est d'obédience VA, contrairement à son prédécesseur AX900 qui utilisait une dalle ISF, promesse d'un excellent contraste. On trouve également une compatibilité 3D active et une compensation de mouvement IFC avec un indice de fluidité BMR 3000. Par contre, aucune paire de lunettes n'est fournie, seules deux télécommandes font partie des accessoires. À ce prix, c'est plutôt maigre, voire mesquin. Nous n'avons d'ailleurs pas pu tester le rendu stéréoscopique de ce téléviseur, les autres paires de lunettes en notre possession se sont avérées, fort étonnamment, incompatibles. On le répète, si les fabricants se détournent de plus en plus de la 3D, c'est incompréhensible de ne pas profiter de cette fonctionnalité du téléviseur dès son installation. Le (heureux) possesseur du Panasonic TX‑58DX900 doit donc acquérir, à ses frais et après avoir signé déjà un joli chèque, l'accessoire adéquat. Voilà qui s'apparente à un manque de savoir‑vivre, voire à un manque de respect du consommateur. Heureusement, sur le front des télécommandes, les deux spécimens fournis sont excellents, modernes avec un joli design. L'une est rétroéclairée avec une surface aluminium brossée, l'autre tactile avec un micro intégré pour faire des recherches et commandes vocales.
Pour reproduire un espace colorimétrique élargi, en conformité avec le label Ultra HD Premium, le DCI‑P3 en l'occurrence (en attendant le Rec.2020 dont la disponibilité n'est pas attendue avant plusieurs années), utilisé par le cinéma 4K tout en offrant un pic lumineux plus élevé (annoncé à plus de 1 000 nits pour exploiter pleinement le HDR), Panasonic utilise des diodes Wide Colour Phosphore (diode LED boostées au phosphore). Bien sûr, nous avons mesuré cette dalle sous toutes les coutures pour en connaître les véritables performances et les réponses sont à découvrir dans le chapitre suivant de ce test (cf. Verdict Technique).
Au menu des autres nouveautés, la toute nouvelle puce Studio Master HCX+ Processor, évolution de la 4K Studio Master Pro apparue l'année dernière, puisant sa force de calcul et sa puissance de traitement dans l'immense expertise de la technologie plasma de la marque et dans son expérience acquise via le Panasonic Hollywood Laboratory pour afficher des images conformes à la vision des réalisateurs. Ce dernier intègre une table de couleurs (Look‑Up Table) avec 8 000 points de mesure, le tout associé à un inédit algorithme de compensation colorimétrique pour un résultat à l'écran carrément bluffant. De même, l'Upscaling Ultra HD a également progressé avec des résultats étonnants y compris avec le chaînes de qualité standard.
Au déballage, nous avons découvert un téléviseur massif, digne représentant de la qualité de construction signée Panasonic. Le châssis est solide, le coffre en PVC épais, et le pied pèse à lui tout seul cinq bons kilos ! Il s'agit d'un pied fixe, qui prend malheureusement toute la largeur de la dalle et qui nécessite un grand meuble pour l'accueillir, de préférence assez bas puisque l'écran est incliné vers l'arrière à environ 6°, pour orienter l'image dans l'axe de nos yeux. On le constate d'emblée, cette dalle est assez directive avec une rapide perte de couleur et de contraste dès qu'on se déplace sur les côtés (c'est également visible un poil en hauteur). En dehors de cette remarque, le filtre anti‑reflet est efficace.
Un mot sur le système audio de bonne qualité, capable d'offrir de très bons dialogues intelligibles, chaleureux, mais qui manque un peu de puissance malgré les 40 W RMS annoncés (deux haut‑parleurs et deux boomers de 10 W chacun avec un quadruple radiateur passif). On retrouve, par rapport aux téléviseurs de la marque des précédents millésimes) les mêmes processeurs et réglages avec un traitement VR‑Audio Master Surround 2.1, un EQ 8 bandes et un régulateur de volume pour égaliser le niveau en passant d'une chaîne à l'autre. Il manque tout de même une sortie pour caisson de grave qui aurait pu être intéressante.
La connectique est assez riche, comme souvent chez le fabricant nippon. En dehors de la disparition regrettable du connecteur DisplayPort, nous remarquons la connectique habituelle avec quatre entrées HDMI 2.0a compatibles Rec.2020, HDR, 2 160p/60, 3D 1 080p/24, CEC, ARC, Deep Color, HDCP 2.2, MHL 3.0 et YCbCR 4:4:4 10 bits. Le reste regroupe trois ports USB Host dont un USB 3.0, un lecteur de cartes mémoire SD, une sortie casque mini‑Jack 3,5 mm, une sortie optique, une entrée YUV, un port Ethernet et un double tuners DVB‑T2, DVB‑C et DVB‑S2 avec fonction PVR, PIP et Time Shifting. Plus fort encore, il est possible de lancer un enregistrement à distance via son périphérique mobile. Sans oublier la nouvelle fonction Send to TV pour partager facilement le contenu web d'un browser Firefox Android (ça fonctionne aussi avec Chrome et Safari) sur l'écran du TV à partir d'un smartphone ou d'une tablette, à partir l'application TV Remote 2. Plus, bien sûr, la possibilité d'enregistrer ses programmes favoris sur une clé USB ou un HDD avec gestion du Time Shifting.
À noter encore, la fonction HBBTV et le mode TV Anywhere autorisant le visionnage sur un smartphone/tablette des programmes TV ou enregistré, via le Cloud et les serveurs Panasonic. Présente également, la fonction Info Frame (qui remplace l'Info Bar) pour obtenir toutes sortes d'informations sur la météo, les programmes… Rien de plus simple : en pressant le bouton Home de la télécommande durant quelques secondes, quatre barres de couleur font irruption sur les quatre côtés de l'écran. Une fois l'une d'entre elles sélectionnées, les informations apparaissent dans un bandeau en haut en surimpression.
Les connexions sans‑fil sont également nombreuses avec le Wi‑Fi Direct, Bluetooth APT‑X, Easy Mirroring pour partager le contenu d'un smartphone sur l'écran du téléviseur. D'autre part, ce téléviseur propose une gestion réseau assez intéressante avec la gestion des protocoles DLNA, UPnP, SMB et une fonction multiroom (client/serveur) qui permet de partager les contenus connectés au Panasonic TX‑58DX900 sur le réseau personnel. Plus fort encore, avec un second Smart TV Panasonic, il est possible de partager les tuners. Idéal si ce téléviseur est éloigné d'une prise antenne. On trouve même une application permettant d'accéder aux contenus Smart TV depuis son mobile, contrôler le téléviseur ou encore calibrer l'image du téléviseur.
Côté Smart TV, le Panasonic TX‑58DX900 est basé sur un OS Firefox avec la toute nouvelle version de l'interface My Home Screen 2.0 boostée par un Quad Core Pro plus puissant, rapide et moins gourmand. L'interface est d'ailleurs ultra‑rapide, réagit au quart de tour, sans bug, et s'avère vraiment agréable à utiliser au quotidien. Évidemment, des centaines d'applications sont proposées avec quelques services de VOD et musique à la demande intéressants comme les incontournables Netflix, AUPEO!, Youtube, Dailymotion Viewster ou Deezer et évidemment le navigateur internet Mozilla. On trouve enfin plusieurs services de Catch‑Up TV (TV de rattrapage).
De nombreux formats sont lus dont les vidéos Ultra HD HDR, le MKV, l'AVI, l'AVC‑HD 2D et 3D, l'AVC/H.264, le HEVC, le TS, le M2TS, le VC‑1, le Vob, le WMV HD, le MP4, le DivX HD, le Flac, l'Alac, le WMA Pro, le MP3, l'AAC, le Wav/LPCM, le FLV, l'AC3 et le Dolby Digital Plus. Par contre, il est étonnant de ne pas trouver dans ce listing la gestion du VP9 (alors que le TV le supporte parfaitement) ou pire, le DTS qui interdit la lecture des films avec pistes DTS. Dommage car, en dehors de ces manques, la lecture multimédia est intéressante avec la gestion des sous‑titres et chapitres, l'affichage des pochettes d'albums, les tags, la visualisation des films dans une petite fenêtre, et une lecture de qualité, parfaitement fluide avec la possibilité d'appliquer les réglages ISF.
Après cette présentation et ces mises en bouches, il est temps de passer au vif du sujet. Qu'est ce que ce téléviseur haut de gamme a dans le ventre ? S'agit‑il l'écran parfait pour profiter des Ultra HD Blu‑Ray annoncés dans les bacs dans quelques jours ? Les réponses dans notre verdict technique après avoir calibré, mesuré et surtout visionné de longues heures ce fameux Panasonic TX‑58DX900...
- référence Panasonic TX-58DX900
- diagonale de l'image 146
- standard Ultra[s]HD et 3D Ready
- résolution native 3 840 x 2 160 pixels
- 100 Hz oui
- contraste 600 000
- 100 Hz oui
- réception télétexte, PAT, PIP, PAP, EPG, TNT (double tuner SD et HD, chaînes payantes via CI+), SAT (double tuner SD et HD, chaînes payantes via CI+), Câble (double tuner SD et HD, chaînes payantes via CI+)
- connectique 4 entrées HDMI (v 2.0, dont 2 arrières et 2 latérales), 1 entrée YUV (RCA), 1 entrée Stéréo (arrière), 1 sortie casque (latérale), 1 sortie audio numérique (optique), 1 port CI+, lecteur de cartes mémoire (SD/MMC), 3 ports USB Host (latéral) , 1 port Ethernet, Wi‑Fi (b/g/n)
- compatibilité NTSC (480i, 480p), Pal (576i, 576p), HD (720p/50, 720p/60, 1 080i/50, 1 080i/60), Full HD (1 080p/24, 1 080p/50, 1 080p/60), Ultra HD (2 160p/24), 3D (côte à côte, dessus/dessous, frame packing), conversion 2D/3D
- usage télécommande simple, capteur de luminosité, CEC, Auto Lipsync, xvYCC, Deep Color, Super 4/3, 4/3, 14/9, 16/9, Zoom Letterbox, Zoom Letterbox sous-titres, Zoom 2.35 (4/3, 16/9, HD), Overscan
- réglage température de couleur (paramétrable (RVB)), balance des blancs paramétrable (RVB), réglage de gamma (paramétrable), rétroéclairage (dynamique par zone), renforcement du contraste (dynamique), désentrelacement (vidéo/film) automatique
- réducteur de bruit D NR, Mpeg NR, Mosquito NR
- optimisation de la netteté dans les mouvements en SD (480i/576i), en ED (480p/576p), en HD (720p/1 080i), en Full HD (1 080p/24, 1 080p/50, 1 080p/60), en Ultra HD (2 160p/24)
- compensation de mouvement en SD (480i/576i), en ED (480p/576p), en HD (720p/1 080i), en Full HD (1 080p/24, 1 080p/50, 1 080p/60), en Ultra HD (2 160p/24), 3D
- son puissance (2 x 10 W), caisson (20 W), décodeur (PCM, Dolby Digital, HE-AAC), ARC, eARC, processeur surround (VR-Audio Master Surround 2.1), traitement audio (), égaliseur, AVL, mode voie centrale
- consommation 180 W(0,5 W en veille)
- dimensions l. 1 297 x h. 804 x p. 334 mm
- poids 32,5kg
Même si les concurrents directs ne sont pas encore commercialisés au moment de rédiger ce test, le Panasonic TX‑58DX900 peut compter sur de sérieux rivaux comme le Samsung KS9500, un téléviseur UHD également doté d'un rétroéclairage Full LED avec de nombreuses zones, compatible HDR, doté d'un pic lumineux annoncé à 1 250 nits, une dalle 10 bits, la fonction Q.Dot et des diodes au phosphore. Il est lui aussi certifié UHD Premium avec une dalle incurvée et un Auto Motion Plus avec un indice de fluidité PQI 2700. Samsung annonce un DCI couvert à 97%.
On peut également signaler le Sony XD93, même si ce dernier ne dispose que d'un rétroéclairage LED Edge, il propose une nouvelle gestion Local Dimming très prometteuse avec une technologie de rétroéclairage appelée Slim Backlight Drive et un MotionFlow XR1000. Ce téléviseur propose également une interface Android TV avec des possibilités énormes.
Par contre, du côté de LG ou Philips, leurs modèles haut de gamme seront des TV Oled cette année, une technologie bien différente, mais des téléviseurs qui s'annoncent également comme de sérieux concurrents.
- référence Panasonic TX-58DX900
- diagonale de l'image 146
- standard Ultra[s]HD et 3D Ready
- résolution native 3 840 x 2 160 pixels
- 100 Hz oui
- contraste 600 000
- 100 Hz oui
- réception télétexte, PAT, PIP, PAP, EPG, TNT (double tuner SD et HD, chaînes payantes via CI+), SAT (double tuner SD et HD, chaînes payantes via CI+), Câble (double tuner SD et HD, chaînes payantes via CI+)
- connectique 4 entrées HDMI (v 2.0, dont 2 arrières et 2 latérales), 1 entrée YUV (RCA), 1 entrée Stéréo (arrière), 1 sortie casque (latérale), 1 sortie audio numérique (optique), 1 port CI+, lecteur de cartes mémoire (SD/MMC), 3 ports USB Host (latéral) , 1 port Ethernet, Wi‑Fi (b/g/n)
- compatibilité NTSC (480i, 480p), Pal (576i, 576p), HD (720p/50, 720p/60, 1 080i/50, 1 080i/60), Full HD (1 080p/24, 1 080p/50, 1 080p/60), Ultra HD (2 160p/24), 3D (côte à côte, dessus/dessous, frame packing), conversion 2D/3D
- usage télécommande simple, capteur de luminosité, CEC, Auto Lipsync, xvYCC, Deep Color, Super 4/3, 4/3, 14/9, 16/9, Zoom Letterbox, Zoom Letterbox sous-titres, Zoom 2.35 (4/3, 16/9, HD), Overscan
- réglage température de couleur (paramétrable (RVB)), balance des blancs paramétrable (RVB), réglage de gamma (paramétrable), rétroéclairage (dynamique par zone), renforcement du contraste (dynamique), désentrelacement (vidéo/film) automatique
- réducteur de bruit D NR, Mpeg NR, Mosquito NR
- optimisation de la netteté dans les mouvements en SD (480i/576i), en ED (480p/576p), en HD (720p/1 080i), en Full HD (1 080p/24, 1 080p/50, 1 080p/60), en Ultra HD (2 160p/24)
- compensation de mouvement en SD (480i/576i), en ED (480p/576p), en HD (720p/1 080i), en Full HD (1 080p/24, 1 080p/50, 1 080p/60), en Ultra HD (2 160p/24), 3D
- son puissance (2 x 10 W), caisson (20 W), décodeur (PCM, Dolby Digital, HE-AAC), ARC, eARC, processeur surround (VR-Audio Master Surround 2.1), traitement audio (), égaliseur, AVL, mode voie centrale
- consommation 180 W(0,5 W en veille)
- dimensions l. 1 297 x h. 804 x p. 334 mm
- poids 32,5kg
On ressent tout de suite une grande expertise au niveau de la gestion colorimétrique. Que ce soit l'espace couleur ou la balance des blancs, tout est d'une justesse rarement observée sur un téléviseur ! En sortie de carton, quel que soit le mode utilisé dédié au cinéma (THX, Vrai Cinema ou Professionnel) la température de couleur est relevée à 6 650 K, soit quasi‑parfaite, très proche de la colorimétrie utilisée au cinéma (6 500 K) et un Delta E inférieur à 1 pour l'ensemble des mesures colorimétrique (échelle de gris et espace colorimétrique). En mode HDR, toujours en sortie de carton, le Delta E mesuré s'établit aux alentours de 2,5, soit très bon également. En revanche, la balance des blancs est plus discutable. Mais dans l'ensemble, et pour dire vrai, à part ajuster le rétroéclairage et procéder à quelques réglages d'optimisation vidéo, un calibrage n'est pas vraiment nécessaire à moins d'être à la recherche de la perfection.
Si c'est votre cas, aucun souci, pour les plus exigeants, ce téléviseur propose tous les paramétrages nécessaires pour un calibrage très fin, avec possibilité de régler les couleurs primaires et secondaires, la balance des blancs sur 10 points, ou même éditer le gamma. Plus intéressant, il est également possible d'opter pour différents gamuts comme le DCI, Rec.2020, EBU, Rec.709 ou Rec.609, ou encore de sélectionner un gamma standard ou ST.2084 (OTF) utilisé par les vidéos HDR.
Une chose est certaine, les calibrages Rec.709 et DCI‑P3 (ce dernier gamut utilisé lors de la réception d'un signal HDR) du Panasonic TX‑58DX900 ne nous auront pas pris beaucoup de temps ! Après avoir appliqué quelques réglages rapides, nous avons pu constater une colorimétrie particulièrement riche avec des tonalités de rouge ou de bleu très intenses tout en restant parfaitement naturelle. Le téléviseur est capable de couvrir 93% du gamut DCI ce qui est évidemment important pour exploiter la colorimétrie des contenus Ultra HD, mais on trouve également un mode qui remastérise les couleurs en Rec.2020. Ce mode particulièrement efficace permet de convertir un contenu Rec.709 ou 601 en Wide Gamut sans saturer les couleurs. Si la couverture du DCI n'est pas totale, la justesse colorimétrique est tout de même bien là, ce gamut est également très juste en sortie de carton. Par contre, comme tous les diffuseurs actuels, le Panasonic TX‑58DX900 est encore loin de pouvoir couvrir le Rec.2020 qu'il affiche seulement à 73%.
D'autre part, le Panasonic TX‑58DX900 affiche un contraste perçu très puissant ! Probablement le téléviseur LED le plus contrasté à être passé dans notre laboratoire. Même si le contraste Ansi n'a été mesuré « qu'à » 6 000:1, ce qui est tout de même un taux déjà très élevé avec des noirs à 0,02 cd/m², lorsqu'on active le Local Dimming le contraste perçu est alors très, (mais alors très !) impressionnant avec un noir abyssal ! Visuellement, ce n'est pas un TV Oled, mais ça s'en rapproche furieusement, avec en plus une luminosité bien plus puissante. Visiblement, les 512 zones Local Dimming font leur travail à la perfection et la nouvelle structure en nid d'abeille est efficace. Même avec des films comme //www.avcesar.com/test/bluray/id-2791/interstellar.html:Interstellar, les scènes avec vue sur l'espace affichent un noir profond et un contraste saisissant.
Lorsque nous avons découvert les premières images HDR sur cet écran, toute la rédaction est restée pantoise devant une image d'une telle dynamique avec un résultat largement supérieur à celui de tous les téléviseurs que nous avons pu tester en HDR (pour le moment). Avec une mire HDR, nous avons mesuré le pic lumineux à plus de 1 200 nits, ce qui est particulièrement puissant, trop même, puisque le HDR10 est basé sur un pic lumineux à 1 000 nits. Inutile de préciser qu'en dehors des vidéos HDR, il est totalement déconseillé de monter le rétroéclairage à fond, c'est beaucoup trop lumineux.
Mais avec les démos HDR, c'est d'une beauté à couper le souffle ! Le plus impressionnant, c'est que le Panasonic TX‑58DX900 arrive à conserver un noir profond sur la grande majorité des scènes en HDR. Le contraste perçu est alors énorme ! L'extrait UHD HDR de Mad Max fourni par Panasonic est particulièrement intéressant ! Les flammes qui sortent des pots d'échappement sont ultra‑lumineuses, plus réalistes, le soleil éblouit et nous fait presque plisser les yeux. Les reflets sur les chromes des véhicules, les explosions, tout gagne en réalisme et en dynamique. Magnifique ! Par contre, il est évident que l'Oled propose des scènes sombres bien plus contrastées et lisibles en mode HDR. Malgré son contraste puissant et son Local Dimming très efficace, les noirs deviennent un peu gris autour des objets les plus lumineux sur fond noir. Cela dit, cette puissante luminosité occulte un peu le noir qui reste toutefois très correct visuellement.
D'un point de vue réglage, avec les vidéos HDR que nous avons regardées via USB, le mode Image bascule automatiquement en mode HDR, donc aucun réglage important n'est à faire en particulier, il suffit de choisir le mode de son choix et ajuster les réglages pour avoir une image à son goût. À savoir, en mode HDR, il est possible de régler le niveau de rétroéclairage ce qui n'est pas le cas des autres TV passés entre nos mains jusqu'à présent. À savoir, cette impossibilité sur ces TV dégrade largement la qualité de l'image en présence par exemple d'un spécimen LED Edge ou d'une vidéo HDR mal maîtrisée. Par contre, pour lire les Ultra HD Blu‑Ray HDR, il ne faudra pas oublier d'activer le mode HDR via HDMI ce qui permet de gérer le gamma ST.2084 (OTF) utilisé en HDR, le gamut Rec.2020 (en fait le mode DCI‑P3). Ne pas oublier également d'utiliser une plage dynamique étendue en sélectionnant RGB Étendu, 0‑255 au lieu du traditionnel 16‑235, RGB limité. En effet, en enclenchant la gamme étendue, les scènes sombres sont bien plus nuancées et lisibles, c'est à notre sens l'un des principaux avantages du HDR dont le but n'est pas uniquement de proposer des pics lumineux très élevés, mais de proposer une lisibilité inédite des noirs avec une richesse de textures et de détails jusqu'alors invisible. Croyez‑nous cela change tout lors du visionnage, cette qualité des noirs prend d'ailleurs le pas sur le pic lumineux qui brûle bon nombre de détails de l'image.
Au final, avec les améliorations de gradation due à l'encodage 10 bits par couleur, des couleurs plus riches grâce au gamut étendu, une meilleure lisibilité dans les scènes sombres, une luminosité plus puissante, un contraste énorme, et évidemment une définition UHD qui apporte plus de profondeur de champ, de détails, le bond en qualité est vraiment stupéfiant. Quel spectacle !
D'autre part, la compensation de mouvement offre un gain en fluidité patent, voire même trop fluide, avec un rendu « caméscope », ce qui n'est pas apprécié par tout le monde. Toutefois, le rendu est fluide et sans saccades, sans artefacts, que ce soit avec les contenus en 24p, 50p ou 60 images par seconde. De son côté, le traitement vidéo fait un travail formidable avec des algorithmes comme Remasterisation Mpeg, Plage de Dynamique ou Resolution qui permettent de corriger les artefacts de compression Mpeg, apporter un gain au niveau des détails, ou apporter plus de dynamique avec des vidéos encodées sur une plage dynamique standard. Que ce soit avec les contenus HD ou SD les résultats sont très convaincants. Les réducteurs de bruit peuvent également corriger un peu plus les artefacts de compression ou le fourmillement, mais font perdre un peu le piqué et donnent une image très lisse.
Pour être complet sur le traitement vidéo, il faut néanmoins souligner que le Panasonic TX‑58DX900 éprouve des difficultés avec les contenus de faible qualité, fortement compressés en provenance du net par exemple. Sur ce point, les modèles Sony font largement mieux.
Au final, ce téléviseur est très performant sur de nombreux secteurs tels que le contraste, la colorimétrie (quel que soit le gamut), la profondeur des noirs, le pic lumineux, le traitement vidéo, le rendu avec les contenus HDR, ou Ultra HD plus généralement, absolument magnifique, et une homogénéité parfaite (pas de Banding, Clouding, Blooming, ou autres « ing »). Les seuls points perfectibles concernent la directivité de ce téléviseur verticale et surtout horizontale qui est bien en dessous de la moyenne et la compensation de mouvement qui ne plaira pas à tout le monde. On peut également regretter l'absence de compatibilité DTS, très étonnante en 2016, qui réduit considérablement l'intérêt de la lecture multimédia. Les plus exigeants regretteront aussi l'absence de certification Dolby Vision, une technologie HDR très prometteuse qui utilise des métadonnées dynamiques et non statiques comme le HDR10.
Vous l'aurez compris, le bilan reste extrêmement positif. Ce téléviseur d'exception nous a délivré des images d'une beauté exceptionnelle avec un contraste encore jamais vu sur un TV LED. Devant un tel spectacle, nous sommes d'autant plus impatients de découvrir les premiers Ultra HD Blu‑Ray dont le spectacle sur le Panasonic TX‑58DX900 devrait être magnifié. Bref, nous sommes en présence d'un téléviseur résolument haut de gamme et très abouti. Sans aucun doute le meilleur TV LED jamais proposé, et d'assez loin il faut bien le reconnaître. À tel point que, d'un coup d'un seul, Panasonic devient la nouvelle référence qualité en matière de téléviseurs. Une bien belle façon de reprendre la parole et l'offensive après quelques années, il faut l'avouer, délicates pour le constructeur nippon suite à l'arrêt du plasma. Il s'agit désormais pour les concurrents de remettre leur ouvrage sur l'établi afin de prouver que, eux aussi, sont capables du meilleur avec leur modèle haut de gamme cuvée 2016.
Comme quoi, la technologie LCD est surprenante de vitalité et nous prouve une fois de plus son incroyable capacité d'évolution. Reste à voir si ce niveau de qualité d'image deviendra la norme et surtout, ensuite, si les marques seront capables de la proposer à un prix concurrentiel. Face à l'Oled notamment dont le tarif est appelé, de manière certaine, à se démocratiser dans les années à venir. Nous devrions avoir un début de réponse à la rentrée prochaine lors du salon IFA de Berlin avec des propositions concurrentes annoncées (spécifiquement chez Sony) qui pourraient nous réserver également quelques surprises ! En attendant, une conclusion s'impose, « Welcome back » Panasonic !
MAJ : après avoir échangé avec Panasonic France cet après‑midi, il apparaît que le Panasonic TX‑58DX900 gère bien le VP9, ce que nous n'avions pas pu vérifier lors du test pour des raisons logistiques. Le test a été complété dans ce sens. En revanche, pour la 3D et pour répondre à vos questions, elle n'est toujours pas fonctionnelle malgré une mise à jour Firmware ce week‑end.