par Carole Lépinay
24 novembre 2009 - 13h41

La dernière maison sur la gauche

VO
The Last House on the Left
année
2009
Réalisateur
InterprètesTony Goldwyn, Monica Potter, Garret Dillahunt, Aaron Paul, Spencer Treat Clark, Riki Lindhome
éditeur
genre
notes
critique
2
10
A

Avec l’aide de ses complices, Krug (Garret Dillahunt), qui s’apprêtait à passer le restant de ses jours en prison, parvient à s’échapper. Ensemble, ils se réfugient dans un motel paumé situé dans un endroit isolé des États-Unis. Profitant de leur absence, Justin (Spencer Treat Clark), le fils de Krug, invite deux adolescentes, qu’il vient de rencontrer à la superette du coin, à fumer des joints.

La jeune Paige (Martha MacIsaac) accepte d’emblée, tandis que Mari (Sara Paxton), en vacances avec ses parents, hésite et finit malgré tout par céder. Malheureusement pour elles, la bande de Krug débarque subitement. Elles s’apprêtent à vivre les pires horreurs.

Remake insipide du petit chef-d’œuvre dérangeant de Wes Craven réalisé en 1972, cette Dernière maison sur la gauche prend une direction opposée et démontre l’incompréhension totale de la dynamique chaotique propre à l’original.

Dans les années 70, l’énergie noire qui émane des psychopathes au cinéma ne trouve aucune origine : elle est tout juste démotivée, instinctive et violente. Ici, la torture devient davantage une nécessité qu’une pure pulsion (et quand bien même, les personnages détiennent un fond mauvais), elle doit pouvoir se justifier d’une façon ou d’une autre. Krug est recherché par toutes les polices du conté, il se doit alors d’éliminer des témoins potentiels.

Première faille scénaristique agrémentée d’un virage qui finit par tout faire rater : Mari survit à la barbarie de ses tortionnaires. Désormais, la vengeance enragée de ses parents vient épouser l’espoir d’un retour à l’ordre et d’une restructuration (malgré ce qui est advenu) du cocon familial.

On est bien loin de cette énergie qui tournait à vide mais fondamentale pour le cinéma américain des Seventies en période de chaos. Comment défigurer un film d’horreur post-Viêtnam, désespéré et critique envers l’establishment en une fable conservatrice hantée par le fantôme du puritanisme ? Voici la réponse.

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dvd
cover
The Last House on the Left
- de 16 ans
Prix : 19,99 €
disponibilité
20/10/2009
image
DVD-9, 109', zone 2
1.85
SD 576i (Mpeg 2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais
8
10
image
Dans le fond, on peut reprocher bien des choses à ce remake, mais dans la forme, difficile de se plaindre. On a bien compris qu'une belle image ne fait pas un bon film, mais force est de constater que de ce côté-là, c'est une réussite. Solaire, dense, colorée, travaillée, joliment teintée, profonde et corsée en noir, cette image passe admirablement bien sur DVD.
7
10
son
Nous passerons sur la VF et ses doublages peu convaincants (ne rajoutons pas de boulets aux pieds de ce remake déjà bancal) qui, pourtant, fait preuve d'autant de charisme et de présence que la VO. Sur les deux pistes, la spatialisation fait son œuvre, tout comme la bande originale, les bruitages et les effets (peu de graves en revanche). De petits artifices assez efficaces qui pourront aider à faire passer la pilule.
2
10
bonus
- Scènes coupées (9')
- Un regard en coulisses (3')
Wes Craven commente brièvement les grandes lignes directives du remake. On peut reprocher à l'auteur du film original son manque d'esprit critique face au travail insipide de Dennis Iliadis (et ce malgré toutes les raisons commerciales qui le motivent). Lorsqu'il ose dire : « Je crois que ce sera un classique autant que l'original, et bien meilleur encore », ça se passe définitivement de commentaires...
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