Once
Une fois, une rencontre. Dans les rues de Dublin, un chanteur réparateur d'aspirateur à la voix d'or se fait aborder par une jeune femme esseulée d'origine tchèque, musicienne à ses heures, jonglant entre les petits boulots et sa fille de 5 ans qu'elle élève seule. Ils échangent quelques mots. Puis se retrouvent le lendemain. Et ainsi de suite jusqu'à l'enregistrement d'une maquette qui permettra à celui dont on ne connaît même pas le nom de vivre son rêve et tenter sa chance à Londres.
Une fois, un gars et une fille. Deux âmes en peine (de cœur) qui se retrouvent autour de la musique, des petits plaisirs entre amis (forcément musiciens) ou devant le piano prêté par un marchand d'instruments de musique. Chevillé à ses personnages qu'il filme en live sous toutes les coutures en défiant les lois élémentaires du parfait cadrage cinéma, John Carney réussit la symbiose parfaite entre comédie romantique et film musical.
Sans jamais tomber dans l'amourette facile (c'est l'anti-Come-back avec Hugh Grant), jouer sur le pathos (sans argent pas d'espoir) ou céder aux sirènes de la success story (galère et gloire d'un groupe de musique), Carney signe une petite perle d'optimisme, de naturel, de débrouille et de bonheur, portée par une BO folk à souhait composée par les deux interprètes principaux, Glen Hansard et Markéta Irglová du groupe The Frames, auquel appartenait John Carney avant d'enfourcher sa caméra DV et de lancer un pavé irlandais dans la marre des films musicaux criards et survoltés.
John Carney n'ajoute rien d'inutile. Ni pesticides ni engrais ni paillettes artificielles. Juste du naturel, du vrai, du bio. Et c'est bon sacrément bon pour la santé.