Ray Donovan saison 7
Alors qu’il fait d’énormes progrès avec le Dr Amiot (Alan Alda) pour devenir un véritable soutien pour sa famille et notamment sa fille Bridget, Ray Donovan (Liev Schreiber) voit surgir de son passé un élément gênant. Quant à Mickey (Jon Voight), Bunchy (Dash Mihok), Terry (Eddie Marsan) et Daryll (Pooch Hall), tous cherchent à leur manière une juste place dans le clan Donovan. Mais rien n’est simple dans un monde où passé rime avec violence, mort et vengeance…
Après sept saisons remarquables, la série Ray Donovan tire sa révérence, certes avec panache mais non sans une certaine amertume : la série n’aura jamais la conclusion qu’elle (et ses fans) méritai(en)t. La décision de Showtime, la chaîne américaine qui produit et diffuse Ray Donovan, est désormais irrévocable, même si certaines rumeurs et pétitions en ligne ont un temps laissé planer l'espoir. Cette fois, et contrairement à ce qui a pu se faire ailleurs en de pareilles circonstances, les auteurs n’ont même pas eu le temps de réécrire la fin de la série, qui se termine sur un cliffhanger dont on ne connaîtra jamais les tenants ni les aboutissants.
C'est d’autant plus dommage que jusqu’au bout, la trajectoire des personnages aura été exemplaire, se bonifiant même avec le temps en privilégiant autant l'aspect émotionnel que les péripéties badass de cette famille de gangsters irlandais hautement dysfonctionnelle. Encore une fois, Liev Schreiber fait des étincelles dans son costard sur mesure taché de sang, parvenant à donner une épaisseur et une âme à un personnage insaisissable aussi puissant que fragile, capable de tout, mû par son instinct et son propre codeur d'honneur, dont on a appris à connaître et comprendre le fonctionnement au fil du temps.
Après l'extraordinaire saison 6, ce chant du cygne ne déçoit pas une seule seconde. L'arc narratif du personnage de Ray Donovan, particulièrement bien écrit, ne manque pas de surprises, de scènes cathartiques mais aussi et surtout d’émotion. Un scénario noir mais brillant encore une fois soutenu par une mise en scène épurée et virile au plus près des visages et des regards, transcendant les personnages et ceux qui les incarnent.
Jusqu’au bout malmenés, les membres du clan Donovan, comme dans une tragédie shakespearienne implacable, auront vu planer au‑dessus d'eux un nuage noir prêt à déverser ses trombes de violence mais aussi quelques traits d'humour décalé, trop conscients de leur propre destinée. Ainsi se termine ce petit chef‑d’œuvre sériel, dans l'indifférence presque générale et sans entente possible entre une chaîne et des auteurs qui ont fini par ne plus se comprendre. On se consolera en se disant que le dernier épisode effectif de la série a été écrit par David Hollander, showrunner, et Liev Schreiber lui‑même. Il se termine (ATTENTION SPOILER) sur un dernier plan de Ray Donovan donnant une dernière pelletée sur une tombe qu’il a lui‑même creusée, un peu comme si la série était enterrée avec tout le reste. On aurait volontiers rempilé pour quelques années de plus.