Spetters
Banlieue de Rotterdam, 1980. Rien (Hans von Tongeren), Eef (Toon Agterberg) et Hans (Martin Spanjer), trois amis d’origine modeste, partagent une passion commune pour le motocross. L’arrivée de Fientje (Renée Soutendijk), une séduisante vendeuse de frites attirée par la vie dorée, va chambouler leur quotidien. Fable sociale sans concession, Spetters scrute les rapports passionnels et d’intérêt entre des hommes de la classe ouvrière et une femme vénale, les précipitant tous vers la désillusion. On participe aussi bien au délitement collectif provoqué par l’irruption d’une femme fatale mais désargentée, qu’aux premiers pas désenchantés dans l’âge adulte. L’insouciance étant amputée par nombre de variations violentes (accident, handicap, rude mise à l’épreuve de l’amitié…), Veroehven n’épargnant ni la jeunesse néerlandaise fascinée par l’endurance sportive, le succès et le paraître, ni son penchant opportuniste. Par ailleurs, le filmage crû et naturaliste entérine la nature subversive du futur réalisateur de Basic Instinct.