par Paco Altura
28 novembre 2014 - 13h12

The Raid 2

VO
The Raid 2 : Berandal
année
2014
Réalisateur
InterprètesIko Uwais, Julie Estelle, Arifin Putra, Ken'ichi Endo, Yayan Ruhian, Oka Antara
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Rama, jeune policier indonésien tout juste sorti d’une opération catastrophe (The Raid), est récupéré par une équipe anti‑corruption clandestine. Il doit infiltrer l’une des deux familles se partageant le crime à Jakarta en devenant, en prison, l’ami de Uco, fils psychotique d’un des chefs de clan. Pendant ce temps‑là, Bejo, un criminel indépendant, a décidé de provoquer une guerre entre les deux familles pour prendre le contrôle du crime organisé.

Après l'intense choc visuel de The Raid, cette suite était plus qu’attendue. Contrairement à beaucoup de réalisateurs hollywoodiens, Gareth Evans ne s’est ni contenté de remettre le couvert, ni même de juste pousser les curseurs sur les bastons, bien que leur chorégraphie soit fascinante. Il a carrément revu toutes ses ambitions à la hausse en dotant son récit d’un vrai scénario avec de belles scènes de comédie (l’appel clandestin de Rama à sa famille, l’atroce entente entre Uco et Bejo signée dans le sang) et un montage jouant sans arrêt avec le temps et les cadrages savants (parfois aussi inutilement compliqué par des mini‑coups de théâtre brumeux qu’il serait criminel de spoiler).

Même s’il raconte une vraie histoire, The Raid 2 reste avant tout un grand, un très grand film d’action. Rien que ça. Evans explose et réinvente des scènes déjà vues mille fois (incroyable scène d’émeute de prison, stupéfiante poursuite automobile), créé des personnages instantanément iconiques (la tueuse au marteau), offre un monstrueux festival de 19 grandes bagarres toujours parfaitement lisibles, puis achève son récit par ce qui est sans doute la plus tétanisante baston finale (6 minutes) de toute l’histoire du cinéma.

Le brio insensé du réalisateur Gareth Evans, sa hargne, sa méchanceté, sa science quasi surnaturelle du rythme et son extrême violence vont littéralement vous saisir à la gorge, vous plaquer au fond du canapé et vous laisser, au générique final, au moins le souffle coupé mais plus probablement complètement sonné.

On est néanmoins presque rassurés de constater que ce film prodigieux souffre de petites scories (sous‑intrigues confusantes, plans inutiles affaiblissants parfois le rythme), d’hommages pas forcément utiles (la séquence dans le karaoké, évident clin d’œil à l’esthétique de Only God Forgives), d'une complaisance certaine avec l'ultra‑violence et parfois même de vraies pépites de mauvais goût (l’agonie du lieutenant orchestrée avec la sarabande de Haendel). Oui, les défauts de The Raid 2 sont rassurants, car Gareth Evans, diable de Gallois implanté depuis des années en Indonésie, est en train de bouleverser tous les standards du cinéma d’action mondial. Et les imperfections de cet hallucinant The Raid 2 sont simplement le signe que le meilleur reste, encore, à venir.

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dvd
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The Raid 2 : Berandal
- de 16 ans
Prix : 19,99 €
disponibilité
26/11/2014
image
2 DVD-9, 144', zone 2
2.35
SD 576i (Mpeg 2)
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Indonésien/Japonais DTS 5.1
Indonésien/Japonais Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
5
10
image
Les efforts constant du réalisateur pour soigner ses cadrages et doter ses principaux décors de lumières et de couleurs particulières ne sont pas vraiment récompensés sur DVD. Le film est en effet riche en scènes sombres ou basse lumière et l'encodage DVD montre vite ses limites, notamment pour les arrière‑plans foisonnant de détails. Occasionnellement des aplats disgracieux peuvent même apparaitre dans les zones les plus ombrées. Rien de discriminant, mais les beaux efforts images de Gareth Evans seront certainement bien mieux récompensés par l'édition Blu-Ray.
7
10
son
Sans tergiverser, disons tout de go que seule la VOSTF DTS 5.1 comporte suffisamment d'énergie et de mordant sonore pour rendre justice à la violence des bagarres et fusillades du film. La VF est pourtant réalisée avec soin dans le casting voix mais comporte suffisamment de bizarreries pour être évitée : bizarrerie technique (manque très net d'impact, ambiances notamment la pluie sonnant comme de vieux bruitages vintage), bizarrerie aussi dans les traductions. Beaucoup de dialogues sont en effet carrément réécrits pour le français (« T'es un fils à papa » en VO devient en VF « T'es là pour relever les compteurs » !) avec suffisamment de maladresses pour vider les échanges de certaines scènes de leur sens et parfois même de leur intérêt ! VO obligatoire donc, mais on évitera toutefois la 2.0 totalement émasculée.
8
10
bonus
- Scènes coupées (18')
- Tourner une suite (10')
- Réaliser un film d'action (12')
- Making of (18')
- Rencontre avec le réalisateur et l'acteur principal (42')
- Dans le feu de l'action (documentaire) (76')
- Chorégraphie des combats (8')
- Galerie photos
Cette édition double DVD propose un assez extraordinaire corpus de bonus (VOST). On passera vite sur différents featurettes (tourner une suite, réaliser un film d'action), toujours informatives (décors, bagarre, montage commando) mais brouillonnes dans la forme, pour s’intéresser à quelques autres. En ligne de mire, les scènes coupées et particulièrement la première, extraordinaire fusillade dans un escalier. D'autres montrent un curieux mélange violence et sexe ainsi que des tentatives intéressantes de montage du réalisateur pour jouer avec les différentes trames du film. Gareth Evans livre aussi dans le making of une passionnante interview très riche en informations et secrets de fabrication des bagarres, notamment leur rythmique et leur signification particulières. Des bonus savoureux enrichis par un somptueux documentaire (VOST) sur l'histoire surprenante (1926‑2014) du cinéma d'action indonésien qui, des années avant Hollywood, avait compris l'attrait des super‑héros féminins et des comics. Le module chorégraphies des combats est plus frustrant (pas de son) mais permet de voir l'intense travail préalable (chorégraphie, cadrages) qui a présidé aux bagarres du film.
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