The Hole
C’est en 2009 que Joe Dante, le réalisateur de Gremlins, décide de se frotter à cette technique, la 3D, qui est en train aujourd'hui de fasciner Hollywood.
Tourné pour un budget de 12 millions de dollars, The Hole suit les aventures de deux frères qui, au fond de la cave de la maison de banlieue dans laquelle ils viennent d’emménager, découvrent une étrange trappe. Un trou sans fond, tout noir, dont sortiront bientôt les peurs incarnées de tous ceux qui ont la mauvaise (ou bonne) idée d’y jeter un coup d’œil.
Film volontiers old school, qui réactive toute l’esthétique du Joe Dante des années 80 (maisons proprettes de banlieue, Dick Miller et Bruce Dern pour les fidèles de la bande de Dante, ambiance à la Chucky, Poltergeist, Small Soldiers and Co), The Hole peut d’abord se voir comme un prolongement, à l’échelle d’un long métrage, du formidable segment It’s a Wonderfull Life, que Dante avait réalisé en 1984 pour le film à épisodes The Twilight Zone.
Le « trou » du film constitue une idée théorique géniale puisqu’il est à la fois le lieu du regard du spectateur qui y voit ses propres désirs de cinéphiles, et notre réserve d’imaginaire et de peurs forcément impossible à sceller : ici, le cadenas ne sert jamais à rien et, que l’on soit enfant ou adulte (c’est l’une des belles idées du film), la fascination pour la peur demeure.
Resté inédit en France, The Hole illustre enfin un paradoxe : pourquoi, à l’heure où les années 1980 hantent une large part du cinéma hollywoodien contemporain, l’un des cinéastes qui aura le mieux incarné l’esprit de cette époque en demeure exclu ?