En analyse saison 3
Après un divorce douloureux, le thérapeute Paul Weston (Gabriel Byrne) a quitté Baltimore pour revenir s’installer à Brooklyn, la ville qui marqua ses débuts dans la profession. Dans son cabinet à l’atmosphère morose, trois de ses patients circulent, captent son attention et lui font part de leurs névroses, attentes et souvenirs les plus enracinés.
Sunil (Irrfan Khan), d’origine indienne, est hébergé contre son gré par son fils et entretient un rapport conflictuel avec sa belle‑fille. Jesse (Dane DeHaan), adolescent rebelle et perturbé, est tiraillé entre sa condition d’enfant adopté et la crainte d’être confronté à ses parents biologiques. Frances (Debra Winger), actrice cinquantenaire et narcissique, dont la sœur est atteinte d’un cancer, doit surmonter cette épreuve ainsi que le rapport conflictuel qu’elle entretient avec sa fille.
Comble du psychanalyste en proie à ses propres traumas, Paul a besoin de séances d’introspection dans un autre cabinet, comme pour mieux ingérer et aussitôt régurgiter les fêlures de ses propres patients ‑ou pire encore, leurs crevasses béantes et intimes qui le renvoient finalement au bilan de sa propre existence‑. À travers leurs monologues blessés ou leurs confidences angoissées, les patients ‑pourtant bien différents‑, finissent par partager des névroses similaires, si ce n’est que l’on passe du point de vue d’une mère à celui d’un fils abandonné, ou d’un veuf désaxé.
L’impossible filiation, thématique phare de cette troisième saison, s’enchevêtre ici avec la difficulté de vieillir et de trouver son propre chemin de miséricorde. Plombant mais toujours captivant.