par Carole Lépinay
20 juin 2011 - 15h27

Xanadu

année
2011
Créateur
InterprètesJean-Baptiste Malartre, Julien Boisselier, Nathalie Blanc, Swann Arlaud, Nora Arnezeder, Judith Henry
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Un empire : Xanadu. Une famille : les Valadine. À la tête de ce royaume de la pornographie, le patriarche vieillissant Alex Valadine (Jean-Baptiste Malartre) qui, dépassé par l’avènement de nouveaux supports de communication, peine à retrouver l’étincelle des années 80 et décide de passer (non sans conflits) le flambeau à ses enfants.

Laurent (Julien Boisselier), l’aîné, tente de maintenir Xanadu hors de l’eau mais souffre de ne pouvoir s’émanciper du joug familial. Et puis il y a Sarah (Nathalie Blanc), sa sœur fraîchement débarquée de Montréal, et son frère cadet, Lapo (Swann Arlaud), individu marginal toujours en quête de nouvelles expérimentations pour une pornographie underground.

Au cœur de cet empire du sexe tentant de renaître difficilement de ses cendres, fantômes et fêlures affleurent pour exhumer une image obsédante, récurrente dans chaque épisode, l’unique égérie de Xanadu, Élise Jess (Gaia Bermani Amaral), épouse d’Alex et mère de ses trois enfants, disparue dans des conditions mystérieuses.

Xanadu, création originale au titre équivoque, est une série française qui se distingue facilement des autres, tant elle emprunte une voie subversive et des thématiques singulières. Lâchés dans l’arène impardonnable d’un nouveau millénaire qui a fini par tuer les heures glorieuses de la pornographie en studio, hardeurs et hardeuses triment pour sauver leur renommée, à la manière du Boogie Nights de Paul Thomas Anderson, la référence évidente de la série.

Les membres de la famille Valadine et ceux qui gravitent autour d’eux semblent finalement faits les uns pour les autres : enclavés dans un passé traumatique et ténébreux, ils donnent toujours l’impression de bombes défaillantes à retardement. Xanadu révèle aussi, non sans crudité, les rouages cruels du métier et la part sombre des personnages dès lors que les rapports d’intérêt, l’impitoyable conjoncture et les contraintes économiques, entachent durement leur éthique.

Dans Xanadu, l’innocence est éteinte depuis longtemps et le trou béant qu’elle laisse s’exprime lors de chaque séquence d’ouverture, introduisant Élise en star pimpante, bientôt décadente. Juste pour que le ton de la série entière soit donné. À ne pas rater.

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dvd
cover
- de 16 ans
Prix : 25 €
disponibilité
01/06/2011
image
3 DVD-9, 52' x 8, zone 2
1.77
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Aucun
7
10
image
Produite par Haut et Court, Xanadu parvient la plupart du temps à s'émanciper du rendu vidéo des séries françaises, et parfois même US, avec une image instaurant peu à peu une ambiance à la fois marquante et sombre. Atmosphère pesante mais aucun défaut à l'horizon.
7
10
son
Avec sa scène sonore solide et ses dialogues feutrés, parfois chuchotés (on peine parfois à entendre la fin des mots…), la piste stéréo est amplement suffisante pour profiter de la série dans de bonnes conditions.
5
10
bonus
- Confessions des personnages (13')
- Bande-annonce (2')
- Espace découverte Koba (5')
Tour à tour, les personnages principaux s'exposent et tentent de brosser brièvement leur profil. Les acteurs jouent alors le jeu de l'interprétation et de la symbiose jusqu'au bout. Fascinant.
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