Machete
Machete, déluge de cinéma kitsch et stèle pop‑corn dressée en mémoire des films Grindhouse des Seventies.
Robert Rodriguez, ex‑compagnon de route de Tarantino et réalisateur de Planet Terror, orchestre autour d’un ouvrier mexicain ex‑agent fédéral, injustement accusé de tentative d’assassinat à l'encontre d’un sénateur républicain (De Niro, parfait) qui ferait passer Sarah Palin pour une progressiste patentée, un ballet gore et truculent, truffé de private jokes (Lindsay Lohan qui s’amuse de ses déboires avec la poudre blanche) et de séquences d’action poisseuses.
Mais au‑delà du savoir‑faire indéniable de Rodriguez et des citations dont son film abonde (la relation entre Machete et son prêtre de frère, directement empruntée au Bon, la brute et le truand), Machete vaut surtout pour le choix de Dany Trejo, acteur mexicain jusque‑là cantonné aux seconds rôles (même géniaux : se souvenir de son rôle dans Heat de Mann), qui accède enfin aux feux de la rampe. Soit l’occasion de vérifier son incroyable magnétisme, une gueule cassée et mutique qui évoque la minéralité du Bronson des années 1970 (celui des Collines de la terreur de Michael Winner surtout).