Beyoncé : I Am… World Tour
108 shows, 78 villes, 32 pays, 6 continents, 1,1 million de spectateurs, c'est le tour de force réalisé par cette jeune artiste accomplie de 29 ans, « B » pour les intimes. Après avoir été à la tête d'un des groupes féminins ayant vendu le plus de disques dans le monde avec les Destiny's Child, elle est devenue l'interprète N°1 dans l'univers du R'n'B et de la pop. À son actif, un capital de fans immense à travers la planète, une voix et un groove en acier trempé, une plastique à tomber, le record du nombre de Grammy Awards remportés par une artiste féminine en une seule cérémonie (six pour son troisième album solo I Am... Sasha Fierce sorti en novembre 2008, dont est issue cette tournée), cinq singles N°1 inscrits au Billboard Hot 100 en tant qu'artiste solo, 35 millions d'albums et de singles écoulés aux États‑Unis pour des ventes totales de 100 millions de disques, etc. Ses faits d'armes sont hallucinants pour son jeune âge, que ce soit derrière un micro, une caméra (Dreamgirls) ou un objectif comme égérie…
Ce double DVD/CD propose de revivre cette incroyable tournée que Beyoncé et son équipe ont mis plus de deux ans à préparer. Un spectacle à l'image de l'interprète, à la fois intime et gigantesque. Un mix des 108 dates de concerts (on est donc entre le doc et le concert pur), entrecoupées de petites séquences tournées par Beyoncé elle‑même, face caméra en noir et blanc, chez elle à la veille de débuter la tournée, seule dans les chambres d'hôtel, pleurant ‑la fatigue aidant‑ sur son sort, sa vie, l'absence de son mari rappeur Jay Z (elle égraine le décompte des jours restant avant leurs retrouvailles), mais remerciant aussi Dieu pour ce don merveilleux et le rêve qu'elle vit éveillée jour après jour. Une dualité qui s'exprime aussi sur scène où la petite fille se transforme en Sasha Fierce, vampe sexy et débridée qui ose tout, harangue les hommes, se déhanche comme le faisait une certaine Tina Turner avant elle et électrise les foules.
Car il faut bien l'avouer, Beyoncé est une « performeuse », un phénomène qui mène de bout en bout son groupe exclusivement féminin, danse comme une déesse tout en délivrant une voix impeccable et live. Alors oui, tout a été calculé au millimètre (trop ?) et ça manque parfois de spontanéité (après chaque performance vocale, quelques pas de danse pour se reposer, et inversement), mais elle tient son public entre ses mains et supporte sur ses épaules, en vraie pro, une machinerie énorme. Un show à l'américaine dont ne pourront pas se passer ses fans, mais qui n'émeut vraiment que sur les dernières chansons, lorsque Sacha tombe l'armure et laisse Beyoncé s'exprimer enfin.