L'amour c'est mieux à deux
À la recherche de l’étincelle qui fera vibrer son cœur, le romantique Michel (Clovis Cornillac) vient de divorcer : pour lui, une grande histoire d’amour ne peut fonctionner que si la rencontre est entièrement le fruit du hasard. Son meilleur pote, incorrigible séducteur obnubilé par le sexe (Manu Payet), lui organise alors une rencontre avec la jolie Angèle (Virginie Efira), manigancée dans le secret le plus complet. Michel tombe éperdument amoureux de la jeune femme. Mais tout cela n’est pas dû au hasard…
Sans prétention aucune, et se frayant un chemin jusque dans les salles obscures de manière moins tonitruante qu’un Arnacœur au plan médiatique de compétition, L’amour c’est mieux à deux se révèle être une comédie romantique certes moins originale dans son concept, mais plus efficace que le film précédemment cité, principalement porté par le duo Paradis/Duris.
Taxée de vulgaire par une certaine frange de la critique, cette « romcom » coécrite par Franck Dubosc et Arnaud Lemort, et coréalisée par Lemort et Dominique Farrugia, repose certes sur des clichés grossiers et des personnages souvent caricaturaux, mais a le bon goût de conserver son second degré de A à Z. Ainsi, ce qui importe vraiment ici, ce n’est pas tant l’idylle que la recherche du gag, à grand renfort de quiproquos, de burlesque et de discussions grivoises.
Moins lisse que le tout‑venant de la comédie à la française (où l’on entend habituellement peu de gros mots), L’amour c’est mieux à deux semble lorgner vers la comédie américaine, rappelant parfois les films des frères Farrelly (Mary à tout prix). Tout cela manque sans doute de finesse. Mais tout le monde en prend pour son grade, et les acteurs s’en donnent à cœur joie dans la surenchère, notamment Clovis Cornillac, complètement libre dans son jeu lunaire et maladroit. Manu Payet est toujours aussi à l’aise devant la caméra, tout comme l’excellent Jonathan Lambert. Enfin, on prend plaisir à découvrir le talent de comédienne de Virginie Efira, LA « girl next door » du cinéma francophone. Un joli essai à transformer, notamment en termes de mise en scène.