Rendez-vous en terre inconnue : Marianne James chez les Bajaus
L’émission Rendez-vous en terre inconnue, présentée par Frédéric Lopez, repose sur un concept en or : conjuguer le portrait d’un people et celui d’une peuplade inconnue, la mise en situation de personnalités inadaptées à un milieu spécifique ayant rencontré beaucoup de succès ces derniers temps (les stars à la ferme, les stars s’essayant à des métiers incongrus…).
Également à l’origine du projet, le journaliste, passionné de documentaires et de voyages, a imaginé ce programme atypique afin de susciter de l’empathie chez le téléspectateur, alors plus prompt à s’identifier à une célébrité immergée en milieu souvent hostile (Frédéric Lopez rêve d'inviter Leonardo DiCaprio…), révélant toutes ses faiblesses et ses émotions. Au-delà du simple documentaire distant et didactique, Rendez-vous en terre inconnue capture véritablement la chaleur humaine qui se dégage de ce choc des civilisations où règnent bienveillance et compassion.
Si le côté impudique peut gêner ‑les caméras n’hésitant pas à se coller au plus près des larmes des protagonistes‑, force est de constater que l’émission permet de découvrir de l’intérieur des peuples inaccessibles, qui n'hésitent pas à se confier à leurs invités, revenant sur leur histoire, leur passé, leurs coutumes, leurs rêves, leur respect pour leur terre.
La découverte des Bajaus, peuple d’Indonésie surnommé les « Nomades de la mer », en compagnie de la musicienne et ex‑juré de la Nouvelle star Marianne James, est en cela à la fois édifiante et émouvante. On part ainsi à la rencontre d’une ethnie qui a élu résidence au cœur d’un magnifique récif corallien, où les familles vivent dans des maisons sur pilotis. Au milieu de nulle part, entre ciel et mer, et surtout, loin de la terre ferme qui leur fournit une fois par semaine de l’eau potable, pour boire et laver le sel collé à leur peau. Malgré la beauté des paysages, la vision est loin d’être idyllique : pauvres, sans accès aux soins médicaux, ils restent sur ces baraquements précaires pour être au plus près de leur seule ressource, le poisson. Pourtant, tous ont fait le choix de rester, ou même de revenir après avoir vécu sur le continent.
Marianne James, fidèle à sa réputation d’émotive, conclut joliment en expliquant qu’elle est revenue sur ses idées préconçues, elle qui voyait au départ en l’obligation de perpétuer une tradition séculaire une privation de liberté. Personnalité expansive, intrinsèquement liée au foisonnement de la vie culturelle et du monde du spectacle, elle pensait ne pas supporter « l’enfermement » au milieu de l’océan. Finalement, elle reste émerveillée par la beauté inouïe des lieux (magnifiés par les plans aériens survolant les récifs), et estomaquée par la bonté de ce petit peuple, bien plus libre qu’il en a l’air.