Le masque de la mort rouge
Après avoir été informé d’une épidémie de peste sévissant dans le village voisin, Prospero (Vincent Price), un prince sataniste, décide de vivre reclus dans son château en compagnie de ses fidèles sujets. Là, il mène une existence de débauche, uniquement motivée par des meurtres et un goût extrême de la cruauté. À ses côtés, la jeune Francesca (Jane Asher) est retenue prisonnière, tandis que son père et son fiancé risquent la mort. Mais les excès diaboliques de Prospero résisteront‑ils à l’arrivée d’un mystérieux étranger, vêtu de rouge ?
Classique incontournable du cinéma fantastique, Le masque de la mort rouge, auréolé de son imagerie gothique, place la décadence aux côtés de la thématique du travestissement et de la difformité. Ainsi, les nains se confondent aux convives déguisés dans un ballet de déchéance, lors d’une séquence ultime et effroyable où le rouge se propage pour s’imposer comme dominante esthétique des plans.
Difficile de ne pas assimiler la Mort et ses habits pourpres au gnome vêtu d’un ciré écarlate de Don’t Look Now de Nicolas Roeg, alors directeur de la photographie sur le film, ou encore à la mise en scène de Dario Argento, avec ses portes communicantes ouvrant sur des espaces de couleurs, propices au secret et à l’horreur.