The Limits of Control
Réalisé juste après Broken Flowers, film qui lui valut le Grand Prix du jury au Festival de Cannes, mais aussi une critique de la part de ceux qui pensaient qu’il avait cédé aux sirènes du système hollywoodien (Bill Murray était la star du film), The Limits of Control témoigne de la capacité de Jim Jarmusch (Dead Man, Ghost Dog) à toujours changer de direction, à s’engouffrer là où on ne l’attend pas.
Ici, Jarmusch cale son pas sur celui d'un tueur à gages mutique (Isaac de Bankolé) et sur lequel on ne saura rien, accepté une mission énigmatique qui le conduira dans le Sud de l’Espagne.
Voici sans doute l’un des plus beaux films de son auteur, qui confie à Isaach de Bankolé, second rôle récurrent des films de Jarmusch, un personnage sur mesure, athlétique, charismatique. Comme toujours, Jarmusch reprend et détourne les codes du film de genre. Autrefois le western avec Dead Man, ici celui du film noir. Mais loin de convoquer l’attirail du film de mafieux, The Limits of Control explore l’intériorité de son héros et transforme le monde en une tapisserie de micro‑signes à déchiffrer (une boîte d’allumettes, un vendeur à la sauvette, une lumière). L’un des musts du moment.