Still Walking
Une famille traditionnelle japonaise se réunit pour passer la journée ensemble, autour d’un repas. Soit l’occasion de se revoir, de replonger dans des souvenirs communs ou de ne pas communiquer du tout.
En effet, partagés entre une mère loquace, hantés par la mort accidentelle de l'aîné et un père ancien médecin abrupt et peu bavard, les enfants, désormais adultes, doivent surmonter leurs différences de point de vue et tenter de faire accepter leur manière de vivre plus évoluée.
Après Nobody Knows (2004), Kore-Eda Hirozaku dresse ici le portrait d’une famille japonaise moyenne, à travers trois générations tiraillées entre tradition et modernité. Une synthèse du changement des mentalités, des petites tensions latentes et quelques divergences d’opinion qui ne se révèlent jamais réellement. Juste par à-coups, le temps d’une après-midi, entre pudeur et sobriété.
Une certaine retenue dont les longs plans-séquences -comme sabliers mélancoliques du temps qui s’écoule- rappellent Un été chez grand-père (1988) de Hou-Hsio-Hsien. Un beau tableau qui évoque aussi le cinéma de Mikio Naruse, la référence avouée de Hirozaku.