- Compatibilités Dolby Atmos, DTS:X et Hi‑Res Audio
- HDMI 2.0a/HDCP 2.2
- Convertisseur ESS Sabre ES9016 192 kHz/32 bits
- Calibrage automatique YPAO R.C.S 3D
- 32 modes DSP, dont Cinema DSP HD3
- Compatible Wi-Fi, Bluetooth, AirPlay et DLNA
- Accès aux Webradios
- Upscaling vidéo Ultra HD
- Entrée Phono
- Prises XLR pour Subwoofer
- Câblage de l’installation complexe
- Cout global de l’installation pour exploiter pleinement le CX‑A5100
Plus qu’un nouvel équipement, le préamplificateur CX‑A5100 est une refonte du CX‑A5000, un maillon que nous avions très largement présenté, et testé, dans nos colonnes en 2013 (cliquez sur la référence pour découvrir le test du produit par la rédaction d'AVCesar.com). En effet, les puristes avaient reproché au CX‑A5000 l’absence de sorties XLR pour le raccordement des subwoofers. Autre petit reproche : l’obligation de passer par un dongle pour accéder au réseau domestique en Wi‑Fi. Par ailleurs, depuis 2013, date d’apparition sur le marché du CX‑A5000, les formats sonores et codages des fichiers audio ont fortement évolué. Ainsi, si le CX‑A5100 reprend beaucoup de son prédécesseur, demandes des utilisateurs et évolution des formats ont été largement prises en compte. Côté « hardware » les prises XLR dédiées aux subwoofers ont donc fait leur apparition sur la face arrière du boîtier et le transmetteur Wi‑Fi a été intégré. L'occasion pour nous de mettre notre banc d'essai à niveau et de voir comment se comporte le porte étendard Yamaha avec les nouveaux formats sonores 3D.
Côté soft, l’évolution la plus visible est probablement la gestion du Dolby Atmos et du DTS:X. Grâce à ses onze canaux réels, le Yamaha X‑A5100 propose d’exploiter pleinement ces nouveaux formats pour une sensation d’immersion sonore totale. Reste qu’il sera fortement conseillé de dédier une pièce spécifique à l’installation sous peine de devoir accepter une déferlante d’enceintes dans son salon. Rappelons que disposer de onze canaux implique d’utiliser onze enceintes : une centrale, deux pour les voies principales stéréo, deux latérales pour une première restitution des bruits d’ambiance, deux arrières pour les sons provenant du fond de la scène sonore et, enfin, quatre au plafond pour les bruits « tombés du ciel » qu’offrent maintenant le Dolby Atmos et le DTS:X. Reconnaissons‑le, peu d’aménagements d’intérieur sont compatibles avec de telles exigences.
Toujours en ce qui concerne l’audio, le CX‑A5100 doté d'un convertisseur 192 kHz/32 bits ESS Sabre ES9016 sur tous les canaux s’est très largement ouvert au Hi‑Res Audio. Outre les flux PCM 192 kHz/24 bits, dont le Flac, l’AIFF ou l’Alac, il gère aussi le DSD 2,8/5,6 MHz, sauf en Wi‑Fi où, faute de débit, les flux DSD sont systématiquement convertis en PCM. En revanche, si les fichiers DSD sont stockés sur un disque dur relié en USB, un ordinateur ou même un serveur Nas connecté en Ethernet, la lecture du DSD sera bien entendu native. À noter, cette restriction liée au Wi‑Fi est essentiellement à prendre en compte lors de l’utilisation du CX‑A5100 en mode MusicCast, fonction multiroom de Yamaha, qu’il gère également. Ici encore une amélioration par rapport à son prédécesseur.
Côté vidéo, le CX-A5100 reprend l’Upscalling Ultra HD de son prédécesseur ainsi que l’intégralité des excellents traitements que pratiquait son processeur d’images. Signalons toutefois deux évolutions, majeures pour l’arrivée des sources Ultra HD/4K : l'évolution HDMI 2.0a pour la compatibilité HDR et la gestion du protocole HDCP 2.2. La seconde est indispensable pour que la source Ultra HD/4K identifie le système vidéo à qui est destiné le contenu comme disposant bien des « autorisations d’accès » à une restitution Ultra HD. Ce protocole destiné à bloquer les copies pirates « plombe » en effet les flux UHD/4K en les limitant à de la HD 1 080p si l’appareil de restitution, téléviseur, vidéoprojecteur, etc., ne gère par le HDCP 2.2. À ce propos, si tous les téléviseurs Ultra HD actuels sont compatibles HDCP 2.2, ce n’est pas systématique pour les amplificateurs audio‑vidéo. Si, comme c’est normalement le cas sur une installation Home Cinéma, l’amplificateur dépourvu de ce protocole centralise les connexions et fait office de sélecteur de source, le téléviseur UHD peut alors « perdre son droit d’accès » et ne plus recevoir que des flux HD, même si la source est officiellement 4K/Ultra HD.
Enfin, pour optimiser le fonctionnement de l’installation, le CX‑A5100 conserve le dispositif d’auto‑calibrage YPAO R.S.C. 3D capable de prendre en charge 24 points de mesure à partir de trois positions.
- référence Yamaha CX-A5100
- Réponse en fréquence 10 Hz à 100 kHz à -3dB
- Rapport signal/bruit > 112 dB
- Entrées 8 HDMI (une en façade), 7 RCA stéréo, 1 XLR, 3 optiques, 3 coaxiales, 1 multicanal 5.1, 4 Composite (une en façade), 3 YUV, 1 port USB Host 2.0, 1 port Ethernet
- Sorties 2 HDMI, 1 Pre-Out 11.2 (XLR et RCA), 1 Composite, 1 YUV, zone 2 RCA, zone 3 RCA, sortie casque
- Connectivité Wi-Fi et Bluetooth intégrés, AirPlay, UPnP (DLNA) audio
- Formats de décodage gérés Dolby Atmos, Dolby TrueHD, Dolby Digital Plus, Dolby Digital EX, DTS-HD, DTS Express, DTS 96/24, DTS-ES, DTS-ES, DTS
- Flux vidéo jusqu’en Ultra HD/60p
- Hi-Res audio Flac, AIFF, Alac, DSD 2,8/5,6 MHz
- Consommation 260 W (0,1 W en veille, réseau Off)
- Dimensions 435 x 192 x 474 mm
- Poids 13,5 kg
Assez peu de concurrents sont présents sur le marché. C’est probablement le côté « installation lourde » qui limite leur nombre. En effet, comme nous l’avons dit, peu de salons supportent l’installation d’un système 11.2, d’où le côté « marché restreint » de tels équipements.
Le compétiteur le plus direct du CX-A5100 reste cependant le Marantz AV8802. Également compatible Dolby Atmos et DTS:X, il dispose d’une riche connectique XLR et d’un upscaller intégré Ultra HD. Côté prix, il faudra débourser 3 990 € pour l’acquérir.
- référence Yamaha CX-A5100
- Réponse en fréquence 10 Hz à 100 kHz à -3dB
- Rapport signal/bruit > 112 dB
- Entrées 8 HDMI (une en façade), 7 RCA stéréo, 1 XLR, 3 optiques, 3 coaxiales, 1 multicanal 5.1, 4 Composite (une en façade), 3 YUV, 1 port USB Host 2.0, 1 port Ethernet
- Sorties 2 HDMI, 1 Pre-Out 11.2 (XLR et RCA), 1 Composite, 1 YUV, zone 2 RCA, zone 3 RCA, sortie casque
- Connectivité Wi-Fi et Bluetooth intégrés, AirPlay, UPnP (DLNA) audio
- Formats de décodage gérés Dolby Atmos, Dolby TrueHD, Dolby Digital Plus, Dolby Digital EX, DTS-HD, DTS Express, DTS 96/24, DTS-ES, DTS-ES, DTS
- Flux vidéo jusqu’en Ultra HD/60p
- Hi-Res audio Flac, AIFF, Alac, DSD 2,8/5,6 MHz
- Consommation 260 W (0,1 W en veille, réseau Off)
- Dimensions 435 x 192 x 474 mm
- Poids 13,5 kg
Votre serviteur n'étant pas encore équipé d'une configuration Atmos avec quatre enceintes dédiées aux effets sonore 3D (seulement deux…), nous avons demandé à Yamaha de bien vouloir nous confier les clés de son auditorium de Marne la Vallée. Tout naturellement, le CX‑A5100 a été associé au bloc de puissance onze canaux MX‑A5000. Cet amplificateur étant inchangé depuis notre précédent test (cliquez sur le lien suivant, Yamaha CX/MX‑A5000, pour découvrir en détail notre banc d'essai), nous ne reviendrons pas dessus.
De même pour la section traitement vidéo de cet ensemble, reprenant celle mise en œuvre sur le CX‑A5000, elle‑même dérivée de la solution développée et intégrée par la marque sur les amplificateurs Home Cinéma Yamaha RX‑Axx30, en 2014. Ce dernier, satisfaisant, permet un Upscaling de l’ensemble des sources SD analogiques ou numériques vers le Full HD 1 080p et des Blu‑Ray en Ultra HD. Pour le reste, le Yamaha CX‑A5100 propose de nombreux filtres et réglages pour améliorer l’image qu'il est possible de stocker dans l’une de ses six mémoires afin de s’adapter à chaque source du système. Toutefois, les défauts relevés précédemment sont toujours de mise, à savoir une accentuation des contours et des détails peu probante. Il faut le savoir, des platines Blu‑Ray font mieux dans le domaine, celles signées Oppo ou Pioneer par exemple. De même, les TV huppés des grandes marques font aussi mieux, désormais. Il est donc plus judicieux de confier ce « travail » à la source ou au diffuseur et laisser le binôme Yamaha prendre en charge l'aspect sonore des choses.
En ce qui concerne les enceintes, si la configuration testée était de qualité, elle n’était pas non plus totalement irréaliste et correspondait assez bien à ce que pourrait être une installation haut de gamme type Dolby Atmos en 7.4.2 chez un utilisateur particulier. Bien entendu, l’intégralité du matériel était d’origine Yamaha. Ainsi, six enceintes type bibliothèque Soavo BS‑B951 (2 100 € pièce) avaient pour mission de restituer tant les canaux stéréos principaux que les voies d’ambiance. Pour les dialogues, c’est une enceinte centrale à configuration d’Appollito Soavo NS‑C901 (750 €) qui était mise à contribution tandis que quatre enceintes NS‑IC800 (199 € pièce) encastrées dans le plafond prenaient en charge la restitution des effets sonores Atmos. Enfin, deux caissons NS‑SW1000 (1 700 € pièce) assuraient la restitution du bas du spectre et des effets spéciaux. Un jeu d’enceintes tout de même assez couteux puisque pour acquérir une telle configuration il faut débourser plus de 17 000 euros ! Précisons toutefois que si l’utilisation des excellentes bibliothèques Soavo BS‑B951 se justifie pleinement pour les voies principales, il sera possible de doter les canaux d’ambiance d’enceintes de qualité moindre sans que cela n’affecte trop le comportement global de l’installation.
Comme de tradition, nous avons débuté nos essais par des écoutes en stéréophonie conventionnelle. Bien évidemment, nous avons retrouvé le tempérament dynamique et plein d’énergie que nous avons apprécié lors de nos précédentes écoutes. À noter, les flux Hi‑Res Audio bénéficient de beaucoup de détails et de subtilité. L’ensemble est aussi à l’aise dans la restitution d’un orchestre symphonique, où il sait détailler chaque instrument, que sur des ambiances plus jazz ou même électro qui n’hésitent pas à jouer avec les plages de fréquences les plus extrêmes du spectre audible.
Bonne nouvelle, la musicalité observée sur les amplificateurs Yamaha depuis la série Axx20 est toujours au rendez‑vous, à savoir une dynamique jamais prise en défaut associée à une musicalité largement plus ronde qu'auparavant et une précision toujours extrême. À ce titre, le mode Pure Direct fait des merveilles. Et même si un système Hi‑Fi haut de gamme fait mieux, rien de plus normal, avec des fichiers Hi‑Res Audio le résultat est vraiment jubilatoire pour un système Home Cinéma.
Cependant, le but de l’opération consistait bien à évaluer le comportement du CX‑A5100 sur des flux Dolby Atmos (nous n'avions pas de disques DTS:X à disposition lors de notre essai). C’est donc sur des extraits de Game Of Thrones, Mad Max : Fury Road ou Transformers : Age of Extinction que nous avons pu évaluer l’efficacité de sensation d’immersion sonore.
Sans surprise, c’est sur l’axe vertical que l’apport du Dolby Atmos se fait le plus ressentir. Jusqu’alors, les éléments de la scène audio se répartissaient sur un disque entourant l’auditeur. Ici la troisième dimension fait son apparition et, grâce au quatre enceintes encastrées dans le plafond, les effets sonores se répartissent aussi en hauteur. Et pour être précis, certains gimmicks sonores sont même dédiés à ces canaux hauteur. L’auditeur se trouve ainsi placé au centre d’une « sphère sonore ». Une particularité qui reproduit beaucoup plus fidèlement une sensation d’immersion sonore réelle que la restitution « plane » qu’offrent les systèmes multicanaux conventionnels. Alors, même si tous les mixages Dolby Atmos ne se valent pas (cette remarque peut facilement être étendue aux mixages DTS:X), l'apport des canaux hauteur à l'expérience Home Cinéma n'en reste pas moins sensible pour un spectacle toujours plus exceptionnel et spatialisé. À ce titre, si vous n'avez jamais profité de Gravity en Dolby Atmos, vous ratez indéniablement quelque chose… Il suffit de quelques secondes, les premières du film, pour comprendre l'apport du format audio 3D.
Quelques mots sur une autre évolution majeure du CX‑A5100 comparé au CX‑A5000, l'ajout de prises XLR pour le raccordement de caissons de basses haut de gamme. Si la justification première est de préserver l'intégralité du signal LFE pour jouir d'une meilleure dynamique et d'un rapport signal/bruit plus favorable (la différence, réelle, s'avère néanmoins ténue sur ces points par rapport à une connexion RCA), sa présence autorise surtout de rallonger les distances entre les caissons de basses et le pré‑amplificateur. Voilà une possibilité bienvenue dans l'optique d'une salle dédiée où un second caisson, parfois éloigné du premier, à toute raison d'être.
Reste que, si une telle configuration propose de disposer à domicile d’une qualité de restitution à faire pâlir les meilleures salles de cinéma, lui offrir une pièce permettant de l’exploiter pleinement n’est pas à la porté de tous. Un équipement de passionnés, donc, qui constitue aussi une véritable vitrine technologique pour Yamaha en présentant un concentré du savoir‑faire de la marque tant en matière de traitement numérique audio que vidéo. En un mot comme un cent, un must !