- Écoute franche et équilibrée
- Grave profond sans être envahissant
- Ouverture et détail de l’espace stéréophonique
- Dynamique
- Boîtier chargeur avec batterie intégrée
- Jeu d’embouts fourni très complet
- Autonomie élevée
- Pas de chargeur fourni
- Jeu de pression sur les touches pas toujours très convivial
Jusqu’à présent, le constructeur britannique Cambridge Audio était essentiellement réputé pour la qualité de ses amplificateurs stéréophoniques conventionnels. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de tester certaines de ses productions qui font le bonheur des audiophiles exigeants (cf. notre banc d’essai du Cambridge Audio CXA61). En revanche son arrivée dans le monde du casque, et surtout dans celui de l’univers intra‑auriculaires, est un véritable événement.
Approches innovantes
Pour la marque, le défi est de taille donc risqué. Les technologies mises en œuvre dans cette catégorie de matériels n’ont en effet rien à voir avec celles qu’exploitent les amplificateurs, aussi bons soient‑ils. En concevant les Melomania 1, puisque tels est le nom de ses nouveaux‑nés, Cambridge Audio a donc du partir d’une feuille blanche. Une occasion pour ses ingénieurs R&D de pouvoir tester des approches innovantes et de mettre en œuvres de nouvelles solutions.
Un désir d’innovation qui s’exprime pleinement au niveau des transducteurs (mini haut‑parleurs) qui équipent les écouteurs des Melomania 1. S’ils se basent sur une structure électrodynamique de 5,8 mm de diamètre assez classique, leur membrane, en revanche, innove. Elle est renforcée au graphène. Un dérivé du carbone qui possède la particularité de présenter une structure cristalline bidimensionnelle, en opposition aux structures cristallines conventionnelles qui sont obligatoirement tridimensionnelles. Cette particularité offre la possibilité de réaliser des couches ultra‑minces dont la résistance mécanique est dix fois supérieure à celle de l’acier.
Certes, il serait illusoire de vouloir concevoir une membrane d’écouteur réalisée autour d’une couche monoatomique de graphène. En revanche intercaler de telles « feuilles » au sein d’un matériau conventionnel permet d’en accroître considérablement la résistance tout en préservant une faible épaisseur ainsi qu’une masse réduite. Des caractéristiques particulièrement intéressantes pour réaliser une membrane de transducteur. En effet, celle‑ci doit être suffisamment rigide pour répondre aux sollicitations de la bobine mobile sans présenter de déformation ni ondulation de surface et être suffisamment légère pour monter sans perte vers les fréquences les plus élevées. Ces deux conditions sont impératives pour que la restitution soit équilibrée, limpide et exempte de colorations.
Forte capacité de traitement
Reste que si le transducteur est le cœur d’un écouteur intra‑auriculaire, l’électronique qui l’équipe joue également un rôle capital. Signalons au passage que pour son « galop d’essai » Cambridge Audio n’a pas souhaité s’atteler aux problèmes que pose l’insonorisation active. Les Melomania 1 se contentent donc d’une insonorisation passive. La marque a préféré concentrer ses efforts sur la conception d’une chaîne de traitement des données et d’amplification de haute qualité. Elle s’articule autour d’une architecture à processeur triple cœur. Ils travaillent en 32 bits et sous système audio Qualcomm QCC3026 Kalimba cadencé à 120 mégahertz. Une puissance de calcul qui permet d’exploiter au mieux les flux numériques qui lui sont appliqués, notamment au format APT‑X Qualcom.
Bluetooth 5.0 et belle autonomie
Pour la liaison de ses intras, Cambridge Audio a opté pour une liaison Bluetooth 5.0. Outre son débit élevé, elle est moins gourmande en énergie. Un point intéressant sur des intra‑auriculaires puisque le volume dédié à leur batterie est fatalement restreint. De telles batteries ne peuvent donc bénéficier que d’une capacité modeste. Dans le cas des Melomania 1, si Cambridge Audio ne précise pas la capacité des batteries, la marque annonce une autonomie de 9 heures, ce qui est très honorable pour ce type d’équipement (pour notre part, nous avons constaté une autonomie plus faible mais il faut préciser que nous manipulons beaucoup les appareils le temsp de nos banc d'essai, ne serait‑ce que pour appréhender leur maniement, ce qui peut expliquer une consommation accrue par rapport à un usage normal). D’autant plus que le petit coffret livré avec les Melomania 1 dispose aussi d’une batterie interne qui propose quatre recharges. Ces recharges se font sans contact. Il suffit de placer les écouteurs dans le coffret de chargement pour qu’ils viennent s’y « verrouiller » grâce à un système magnétique et que la recharge commence par induction.
Gestion automatique de la liaison Bluetooth
Ce coffret porte une prise mini‑USB (cf. photo ci‑dessous) afin de le raccorder à un chargeur. Signalons que si Cambridge Audio, comme la plupart des constructeurs, ne le fournit pas, tout port USB convient pour garantir une recharge rapide des Melomania 1 car leur consommation en charge reste faible. Par ailleurs, le coffret chargeur dispose aussi d’une batterie interne. Elle est conçue pour assurer jusqu’à quatre recharges des oreillettes de manière totalement autonome. Sur la façade du coffret un bandeau de cinq LED blanches précise l’état de charge de sa batterie interne. À signaler enfin, le fait de ranger les oreillettes dans le coffret interrompt automatiquement la liaison Bluetooth. Elle se réactive, également automatiquement, dès que les oreillettes sont déconnectées de ce support de recharge.
- référence Cambridge Audio Melomania 1
- Transducteurs électrodynamiques
- Diaphragme 5,8 mm renforcé au graphène
- Réponse en fréquence 20 Hz à 20 kHz
- Distorsion harmonique totale < 0,04% à 1 kHz et 1 mW
- Liaison Bluetooth 5.0
- Profils A2DP, AVRCP, HFP
- Codecs pris en charge APT-X, AAC, SBC
- Autonomie 9 h + 36 h (4 recharges depuis l’étui)
- Dimensions 27 x 15 mm (écouteurs), 59 x 50 x 22 mm (étui)
- Poids 4,6 g (écouteur), 37 g (étui)
Klipsch propose les T5 True Wireless (99 €), version sans‑fil des traditionnels T5. Ils disposent d’une autonomie de 8 heures plus trois recharges dans leur coffret de rangement pour un total de 24 heures.
Avec les T120 TWS (99 €), JBL présente des intras compatibles Google Assistant et Siri. Il est ainsi possible de modifier le volume d’écoute ou le changement de plage par commande vocale. Autonomie de 4 heures plus trois recharges dans leur coffret de rangement.
Les Sony WF‑XB700 (109 €) gèrent Google Assistant. Ces intras sont compatibles avec la pratique d’un sport. Ils disposent d’une autonomie de 9 heures plus une recharge dans leur coffret de rangement.
- référence Cambridge Audio Melomania 1
- Transducteurs électrodynamiques
- Diaphragme 5,8 mm renforcé au graphène
- Réponse en fréquence 20 Hz à 20 kHz
- Distorsion harmonique totale < 0,04% à 1 kHz et 1 mW
- Liaison Bluetooth 5.0
- Profils A2DP, AVRCP, HFP
- Codecs pris en charge APT-X, AAC, SBC
- Autonomie 9 h + 36 h (4 recharges depuis l’étui)
- Dimensions 27 x 15 mm (écouteurs), 59 x 50 x 22 mm (étui)
- Poids 4,6 g (écouteur), 37 g (étui)
Avant toute utilisation, afin d’exploiter les différentes batteries de manière optimale, il est recommandé de placer les deux petits intras dans le coffret de transport puis de le raccorder durant au moins une demi‑heure à une source USB (chargeur, ordinateur ou tout autre équipement capable de délivrer le courant de charge). Pour notre part nous avons poursuivi la charge jusqu’à l’illumination des cinq LED du coffret de rangement, preuve de la charge maximale des différentes batteries.
Jumelage…
Le premier jumelage de ces intras avec un smartphone, ou tout autre appareil Bluetooth, se fait de manière très simple. Dès que les intras sont sortis de leur cavité de chargement ils se mettent automatiquement en recherche de source Bluetooth. Il suffit de les sélectionner dans la liste des périphériques Bluetooth au niveau du smartphone pour que la liaison s’établisse. Souvent, mais aux dires de Cambridge Audio ce n’est pas systématique, les deux intras apparaissent dans la liste. Dès que le premier est sélectionné le jumelage se fait. Dans ce cas toute tentative de jumelage du deuxième intra se solde par un échec de connexion, ce qui est normal puisque, à ce niveau pour restituer la stéréo, le dialogue s’établit directement entre les deux intras.
Primordial choix des embouts
Avant de parler des écoutes, rappelons que pour une qualité optimale les embouts des intras doivent être parfaitement adaptés au conduit auditif de l’utilisateur. Une spécificité qui est commune à tous les systèmes intra‑auriculaires et qui peut affecter considérablement la restitution. En premier lieu, si l’étanchéité n’est pas parfaite, les bruits provenant du monde extérieur ne sont plus bloqués. Cela pourrait être un moindre mal si le comportement global des écouteurs ne s’en trouvait pas profondément affecté. Malheureusement, toute perte d’étanchéité occasionne aussi une très forte perte dans le grave. L’importance des embouts est donc capitale. C’est pour cela que Cambridge Audio accompagne les Melomania 1, en plus de ceux qui l’équipe d’origine, de trois embouts de diamètre différents dont un à mémoire de forme. Il ne faut pas hésiter à tester différentes configurations afin de trouver la plus confortable.
Une fois inséré dans le conduit auditif, l’atténuation des bruits extérieurs est bien présente. Même s’il ne dispose pas d’insonorisation active, le Melomania 1 garantit ainsi un confort d’écoute satisfaisant même en milieu relativement bruyant tel que les transports en commun, voire en avion. L’effet de « bouchon d’oreille », qui peut déplaire à certains utilisateurs, est bien présent.
Commandes essentielles
En ce qui concerne les commandes, elles se résument à un poussoir logé à l’extrémité de chaque intra (cf. photo ci‑dessus). En fait leur « dos » fait office de bouton de commande. Une courte pression provoque la mise en pause, ou la reprise, de la lecture. Une pression prolongée sur l’oreillette droite monte le volume alors que la même action sur l’oreillette gauche baisse le son. De même, deux brèves pression provoquent le saut de plage ou le retour en arrière en fonction de l’oreillette sollicitée, etc. (cf. le tableau ci‑dessous). Toujours en jouant sur le nombre et la durée des impulsions il est possible d’accepter un appel téléphonique, de raccrocher ou même de déclencher l’assistant vocal, soit Google Assistant soit Siri en fonction de l’OS du téléphone.
Surprenantes et plaisantes écoutes
Dès les premiers instants de l’écoute, les Melomania 1 surprennent par leur finesse et leur équilibre pour un équipement de cette gamme de prix. Le grave est d’une grande profondeur sans être envahissant ou pâteux. L’écoute de Rafales de Bernard Lavillier nous a permis de vérifier ce point. Volontairement à l’avant scène dans cet enregistrement, la guitare basse est restituée avec beaucoup de précision et de franchise, ce qui est loin d’être le cas sur tous les intras ou même de nombreux casques. Dans le même esprit, la voix du chanteur dispose d’une remarquable présence. Sur des enregistrements plus conventionnels, voire de la musique classique, les Melomania 1 surprennent aussi par l’ampleur de la scène sonore qu’il offre. L’aigu, pour sa part, est limpide et détaillé. Il semble présenter une légère remontée dans les fréquences les plus extrêmes, mais cette légère mise en avant offre beaucoup de « lumière » à la restitution et s’avère assez flatteuse.
Un comportement probablement lié à l’utilisation des membranes renforcées au graphène qu’exploitent les transducteurs. Autre atout de ces intras, ils offrent aux attaques beaucoup de franchise. Associé à la précision de l’aigu, ces spécificités nous ont permit d’apprécier pleinement la dynamique des percussions lors de l’écoute du solo de batterie de Take Five de Dave Brubeck. Enfin, le niveau d’écoute que sont capables de délivrer les Melomania 1 est assez impressionnant. Certes, si des écoutes à niveau excessif sont vivement déconseillés, disposer d’une certaine réserve de puissance est néanmoins appréciable pour affronter sereinement les envolées de dynamique, ce qu’assurent les Melomania 1 avec beaucoup d’aisance.
Conclusion
En conclusion, ces intra‑auriculaires nous ont séduit tant par leur comportement que par leur excellent rapport qualité‑prix. Visiblement, Cambridge Audio a su les faire bénéficier de tout son savoir‑faire et de sa maîtrise en matière de restitution sonore, une réussite sur le plan de la qualité d’écoute. En revanche, nous ne les conseillerons pas pour la pratique du sport où ils ont tendance à s’échapper du conduit auditif. Une remarque qui vaut d’ailleurs pour beaucoup d’intras non équipés d’un dispositif de renfort de fixation spécifique.
Mais on l'affirme, les écouteurs Cambridge Audio Melomania 1 sont la vraie surprise de cette fin d’année sur le marché des True Wireless. À ce prix, il n’y a pas à hésiter, vous en aurez largement plus que pour votre argent. Il n’existe en effet pas mieux à ce prix. Et il faut débourser sensiblement plus pour profiter de performances accrues. Pour une première signée Cambridge Audio, c’est donc un coup de maître !