- Écoute fine et détaillée
- Grave ample et très profond
- Détail de l’image stéréophonique
- Dynamique et impact
- Boîtier chargeur avec batterie intégrée
- Jeu d’embouts fourni très complet
- Autonomie élevée (en mode Faible puissance)
- Léger manque de brillance dans l’aigu (compensable par l’égaliseur de l’application)
- Passage d’un mode d’écoute à l’autre très long
Dans sa recherche permanente d’excellence, Cambridge Audio n’hésite pas à élaborer de nouveaux concepts pour offrir aux amateurs exigeants la « signature sonore » qui a fait son succès. Les Melomania Touch, derniers nés des écouteurs intra‑auriculaires de la marque, sont l’illustration de cette démarche. Ils reprennent une structure proche de celle des Melomania 1, que nous avons récemment testé, tout en lui apportant des évolutions intéressantes. La première concerne leur structure interne. Pour un meilleur comportement dans le grave profond, Cambridge Audio les a équipés de transducteurs au diamètre accru. Il passe de 5,8 mm à 7 millimètres. En revanche, ils sont toujours équipés de membranes renforcées au graphène, un choix technologique qui a fait ses preuves, pour leur garantir un excellent comportement dans l’aigu.
Membrane au graphène
Rappelons que le graphène, dérivé du carbone, possède la particularité de présenter une structure cristalline bidimensionnelle, en opposition aux structures cristallines conventionnelles qui sont obligatoirement tridimensionnelles. Cette particularité offre la possibilité de réaliser des couches ultra‑minces dont la résistance mécanique est dix fois supérieure à celle de l’acier. Certes, il serait illusoire de vouloir réaliser une membrane d’écouteur réalisée autour d’une couche monoatomique de graphène. En revanche intercaler de telles « feuilles » au sein d’un matériau conventionnel permet d’en accroître considérablement la résistance tout en préservant une très faible masse.
Alimentation Class D ou Class AB
Mais il ne s’agit là que d’une modification mineure. L’innovation technologique majeure que présente les Melomania Touch réside dans leur double mode de fonctionnement. Ils disposent en effet d’un mode Faible puissance et d’un mode Haute performance. On peut légitimement s’interroger sur la nécessité de doter ces intra‑auriculaires d’un double mode au lieu de leur attribuer d’office un fonctionnement en mode haute performance. En fait, si le mode conventionnel garantit aux Melomania Touch une bonne autonomie, le mode haute performance est beaucoup plus énergivore et la réduit assez sensiblement. Ce point s’explique par deux modifications du fonctionnement des écouteurs en fonction du mode retenu. En mode standard (Faible puissance), les codecs mis en œuvre pour la transmission Bluetooth consomment relativement peu. De même, les petits amplificateurs chargés de piloter les transducteurs travaillent en Class D et disposent ainsi d’un excellent rendement énergétique. Malheureusement, ces technologies ne permettent pas à la finesse du message sonore de s’exprimer pleinement et certains artefacts, liés tant à la transmission Bluetooth qu’a l’amplification Class D, peuvent se faire ressentir.
Le passage en mode Haute performance bouleverse fondamentalement l’intégralité de la chaîne de traitement du message sonore des Melomania Touch. En premier lieu, la liaison Bluetooth se fait en mode APT‑X (cf. captures ci‑dessous). Elle fait appel à un codec, certes plus efficace et plus respectueux du message sonore, mais qui consomme déjà plus. L’autre modification de fonctionnement importante concerne l’amplification finale. Ces étages abandonnent la Class D pour travailler en Class AB, comme les meilleurs amplificateurs de la marque. Ici encore, si un tel fonctionnement offre beaucoup plus de finesse à la restitution, la consommation électrique se trouve fortement accrue. Pour rappel, si le rendement d’un amplificateur travaillant en Class D dépasse sans problème 90%, son équivalent en Class AB plafonne péniblement sous la barrière des 60%. À capacité de batterie identique, il n’est donc pas surprenant que l’autonomie pâtisse de ce changement de mode.
Précisons que ce changement de mode n’est pas qu’une simple commutation. En effet, il s’agit d’une véritable refonte de la structure interne des Melomania Touch mais aussi de leur Firmware. Passer d’un mode à l’autre ne se fait donc pas d’une simple pression sur une touche. Il ne peut se faire que depuis l’application de gestion de ces intra‑auriculaires. L’opération est assez longue et requiert plusieurs minutes. Chaque oreillette est reconfigurée individuellement et un affichage spécifique permet de vérifier la bonne progression de cette opération (cf. captures ci‑dessous).
Autonomie et activation/désactivation automatique des oreillettes
Enfin, comme de tradition, les Melomania Touch sont livrés accompagnés d’un coffret de rangement. Celui‑ci contient également une batterie. Ainsi, dès que les oreillettes sont rangées, elles se rechargent automatiquement. Au total, il est possible de disposer de 50 heures d’écoute en mode Faible puissance, 40 heures en mode Haute performance, sans qu’il soit nécessaire de recharger le boîtier de rangement. Ici encore, très classiquement, ce coffret porte une prise mini USB‑C afin de le raccorder à un chargeur standard. Signalons que si Cambridge Audio, comme la plupart des constructeurs, ne le fournit pas, tout port USB convient pour garantir une recharge rapide car leur consommation en charge reste faible. Sur la façade du coffret un bandeau de cinq LED blanches précise l’état de charge de sa batterie interne. À signaler enfin que le fait de ranger les oreillettes dans le coffret interrompt automatiquement la liaison Bluetooth. Elle se réactive, également automatiquement, dès que les oreillettes sont déconnectées de ce support de recharge.
- référence Cambridge Audio Melomania Touch
- Transducteurs électrodynamiques
- Diaphragme 7 mm renforcé au graphène
- Réponse en fréquence 20 Hz - 20 kHz
- Distorsion harmonique totale < 0,04% à 1 kHz et 1 mW
- Liaison Bluetooth 5.0 classe 2
- Profils A2DP, AVRCP, HFP, HSP
- Codecs pris en charge APT-X, AAC, SBC
- Processeur architecture triple cœur (sous-système d’application de processeur double cœur 32 bits et sous-système audio Qualcomm QCC3020 DSP Kalimba simple cœur, 120 MHz)
- Assistants vocaux compatible Google Assistant et Siri
- Autonomie 9 h + 41 h (recharges depuis l’étui) en mode Faible puissance
- Dimensions 23 x 24 mm (écouteurs), 30 x 72 x 44 mm (coffret de rangement)
- Poids 5,9 g (chaque écouteur), 55,6 g (coffret de rangement)
Les JBL Reflect Flow (130 €) disposent d’un tempérament flatteur assez séduisant sur les musiques actuelles.
Les Sony WF‑1000XM3 (109 €) disposent d’un dispositif de réduction de bruit actif particulièrement efficace. Ils disposent également d’une bonne ergonomie.
Yamaha propose les TW‑E3A (129 €). Leur insonorisation active est un atout en milieu bruyant.
Bang & Olufsen est un précurseur en matière d’écouteurs wireless. Les Beoplay E8 2.0 (139 €) bénéficient de l’expérience de la marque dans ce domaine.
- référence Cambridge Audio Melomania Touch
- Transducteurs électrodynamiques
- Diaphragme 7 mm renforcé au graphène
- Réponse en fréquence 20 Hz - 20 kHz
- Distorsion harmonique totale < 0,04% à 1 kHz et 1 mW
- Liaison Bluetooth 5.0 classe 2
- Profils A2DP, AVRCP, HFP, HSP
- Codecs pris en charge APT-X, AAC, SBC
- Processeur architecture triple cœur (sous-système d’application de processeur double cœur 32 bits et sous-système audio Qualcomm QCC3020 DSP Kalimba simple cœur, 120 MHz)
- Assistants vocaux compatible Google Assistant et Siri
- Autonomie 9 h + 41 h (recharges depuis l’étui) en mode Faible puissance
- Dimensions 23 x 24 mm (écouteurs), 30 x 72 x 44 mm (coffret de rangement)
- Poids 5,9 g (chaque écouteur), 55,6 g (coffret de rangement)
Avant toute utilisation, afin d’exploiter les différentes batteries de manière optimale, il est recommandé de mettre en charge les deux petites oreillettes dans le coffret de transport puis de le raccorder durant au moins une demi‑heure à une source USB (chargeur, ordinateur ou tout autre équipement capable de délivrer le courant de charge). Pour notre part nous avons poursuivi la charge jusqu’à l’illumination des cinq LED du coffret de rangement, preuve de la charge maximale des différentes batteries. Le jumelage des Melomania Touch avec un smartphone, ou tout autre appareil Bluetooth, se fait de manière très simple. Dès que les intras sont sortis de leur cavité de chargement, ils se mettent automatiquement en recherche de source Bluetooth. Il suffit de les sélectionner dans la liste des périphériques Bluetooth au niveau du smartphone pour que la liaison s’établisse.
Le bon choix d'embout
Avant de parler des écoutes, rappelons que pour une qualité optimale les embouts souples que portent les oreillettes doivent être parfaitement adaptés au conduit auditif de l’utilisateur. Une spécificité commune à tous les systèmes intra‑auriculaires et qui peut affecter considérablement la restitution. En premier lieu, si l’étanchéité n’est pas parfaite, les bruits provenant du monde extérieur ne sont plus bloqués. Cela pourrait être un moindre mal si le comportement global des écouteurs ne s’en trouvait pas profondément affecté. Malheureusement, toute perte d’étanchéité occasionne aussi une très forte perte dans le grave. L’importance des embouts est donc capitale. C’est pour cela que Cambridge Audio accompagne les Melomania Touch, en plus de ceux dont il est équipé d’origine, de cinq jeux d’embouts de diamètre différents. Il ne faut pas hésiter à tester différentes configurations afin de trouver la plus confortable. De même, pour un meilleur maintient des oreillettes sur le pavillon de l’oreille, quatre paires d’« ergots » sont également fournies. Il faut déterminer ceux qui offrent le meilleur blocage des oreillettes pour un confort d’utilisation optimal.
Une fois les oreillettes insérées dans le conduit auditif, l’atténuation des bruits extérieurs est bien présente. Même s’ils ne disposent pas d’insonorisation active, les Melomania Touch garantissent ainsi un confort d’écoute satisfaisant même en milieu relativement bruyant tel que transports en commun, voire avion. L’effet « bouchon d’oreille », qui peut déplaire à certains utilisateurs, est bien présent.
Tableau des commandes
En ce qui concerne les commandes, elles se résument à une zone tactile logée au dos de chaque écouteur. Un choix à l’origine d’ailleurs de quelques petits soucis lors de l’insertion des écouteurs. Il est bien difficile de les insérer correctement dans le conduit auditif sans déclencher involontairement quelques actions comme Mise en pause, Saut de plage, Retour arrière, etc. Nous avons apprécié l’ergonomie du réglage de volume. Il suffit d’appuyer de manière prolongée sur l’écouteur de droite pour qu’il augmente progressivement et, inversement d’exercer une pression prolongée sur l’écouteur de gauche pour qu’il baisse en douceur. Pour les autres commandes, tout se passe de manière assez conventionnelle. Une courte pression provoque la mise en pause, ou la reprise, de la lecture. De même, deux brèves pressions provoquent le saut de plage ou le retour en arrière en fonction de l’oreillette sollicitée, etc. Toujours en jouant sur le nombre et la durée des impulsions il est possible d’accepter un appel téléphonique, de raccrocher ou même de déclencher l’assistant vocal, soit Google Assistant soit Siri en fonction de l’OS du téléphone.
Égalisation pour gérer les hautes fréquences
La restitution que proposent les Melomania Touch est assez proche de celle des Melomania 1 que nous avons testé il y a quelques mois. Cependant, l’accroissement de la taille des transducteurs offre aux derniers‑nés de la marque encore plus de profondeur dans l’extrême grave. L’aigu, pour sa part, est particulièrement doux et feutré. Ici encore c’est une différence de comportement par rapport au modèle précédent qui tendait parfois à placer l’aigu en avant‑plan. Aucune agressivité ne se manifeste sur cette zone du spectre audible. Parfois on pourra même trouver que l’écoute manque un peu d’éclat. Néanmoins ce point est à pondérer par la présence de l’égaliseur que propose l’application. Il permet de compenser de manière assez satisfaisante ce tempérament un peu timide dans l’aigu pour lui offrir la brillance éventuellement souhaitée.
Mode Faible puissance et mode Haute performance
Précisons que l’utilisation de l’application est indispensable pour exploiter pleinement les possibilités du Melomania Touch. Outre l’égaliseur et le téléchargement de mises à jour Firmware, c’est par son intermédiaire que le changement de mode est accessible. Son impact sur l’écoute se manifeste essentiellement au niveau des détails que sont capables de restituer les oreillettes. Si le mode Standard accroît leur autonomie, la restitution est plus « grossière ». Le mode Haute performance apporte à l’image sonore un bien meilleur piqué. C’est donc ce dernier que nous avons privilégié lors de nos écoutes, d’autant plus qu’il confère au Melomania Touch une autonomie tout à fait correcte. Précisons que la différence de finesse de restitution n’est sensible que sur des fichiers audio de bonne qualité, si possible encodés en Hi‑Res Audio. Les fichiers MP3 conventionnels ne permettront guère d’apprécier les subtilités du mode Haute performance. Évident mais ça va mieux en l’écrivant… Plus anecdotique, c’est aussi à travers l’application qu’il est possible de repérer le dernier endroit où ont été utilisés les écouteurs (fonction Trouver mes écouteurs) pour les retrouver s’ils étaient égarés (cf. capture ci‑dessous).
Enfin, nous avons été séduits par la dynamique dont dispose le Melomania Touch. Quel que soit le mode sélectionné il est capable de délivrer un niveau d’écoute élevé sans baisser les bras lors de la survenue de pics de dynamique. Globalement son comportement est ainsi plutôt séduisant, quel que soit le type de musique écouté.
Conclusion
Bref, les écouteurs Melomania Touch s’avèrent donc une évolution notable des Melomania 1 avec une expérience sonore proposée réellement un cran au‑dessus. Encore une fois, à l’instar des Melomania 1, le rapport qualité‑prix des Melomania Touch est tout bonnement exceptionnel. Certes, le constructeur Cambridge Audio n’est pas le plus en vogue sur le marché des écouteurs True Wireless, mais il prouve une fois de plus qu’il gagne à être connu.