Le dernier exorcisme
Depuis L’exorciste et ses suites (voir celle de John Boorman en 1977), peu de cinéastes ont osé s’attaquer de front à un thème que le chef‑d’œuvre de William Friedkin semblait avoir épuisé. Pourtant, c’est ce que vient de faire Daniel Stamm, en modernisant une banale histoire d’exorcisme grâce à une structure et une mise en scène directement inspirées du docu‑fiction.
Après les zombies (Rec, Diary of the Dead), les fantômes (Paranormal Activity) et les monstres reptiliens (Cloverfield), c’est donc au tour des possédés de subir ce traitement réaliste, devenu une marque de fabrique du cinéma d’horreur des années 2000.
Film malin et plutôt prenant, Le dernier exorcisme suit donc un prédicateur repenti spécialisé dans les exorcismes. Un jour, afin de démystifier sa propre pratique, il propose à une équipe de télévision de le suivre dans une ferme de Louisiane, afin d’aider un homme convaincu que sa fille est possédée par le démon. Mais évidemment, rien ne se déroule comme prévu.
Caméra à l’épaule et visions subjectives suffisent à porter sur ce sujet tant rebattu un regard neuf. Mais Le dernier exorcisme fonctionne surtout comme une métaphore du rapport du spectateur d’aujourd’hui avec le cinéma. Après des décennies de films d’horreur et de trouille, est‑il encore capable de croire ? Et donc d’avoir peur ? À ces questions, le film de Stamm répond par l’affirmative. À voir les yeux grand fermés.