par Laurence Mijoin
03 novembre 2017 - 15h31

Le pont de la rivière Kwaï

VO
The Bridge on the River Kwai
année
1957
Réalisateur
InterprètesWilliam Holden, Alec Guinness, Sessue Hayakawa, Jack Hawkins, Geoffrey Horne, Ann Sears
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

1943, quelque part dans la jungle birmane. Un régiment anglais est fait prisonnier par l'armée japonaise, en manque de main‑d’œuvre pour la construction d’un pont qui permettrait de relier Bangkok à Rangoon. Le colonel Nicholson s’oppose aux demandes du colonel Saito, qui exige que les officiers britanniques mettent la main à la pâte. Refusant de se plier à ses ordres, invoquant le respect de la Convention de Genève, Nicholson est emprisonné, tout comme ses officiers, dans des « fours », petites baraques en tôle sous un soleil brûlant. Pendant ce temps, un soldat américain, Shears (William Holden), lui aussi captif, a réussi à s’échapper de cet enfer vert et a regagné la côte…

Chef‑d’œuvre impérissable aux sept Oscars (dont celui du Meilleur film), film d’aventures captivant de bout en bout, Le pont de la rivière Kwaï est surtout la plus grande charge jamais faite à l’encontre de la guerre et de l’armée. Les deux colonels britannique et japonais, brillamment interprétés par Alec Guinness (Obi‑Wan Kenobi !) et Sessue Hayakawa, vont camper sur leur position pour une question d’honneur, jusqu’à ce que l’un ravale sa fierté et cède, versant des larmes de honte.

Le film de David Lean (Lawrence d'Arabie, Le docteur Jivago) se garde bien de verser dans le manichéisme ou la dénonciation d’un camp, montrant l’absurdité universelle de la guerre. Qu’il s’agisse du pont, que l’on construit par vanité et qui finira détruit, des blessés que l’on soigne pour mieux les envoyer au charbon, ou des évadés que l’on accueille uniquement pour les expédier de force en mission commando, tout n’est que folie, comme le répète inlassablement l'un des personnages sages du film, le médecin : « madness, madness, madness »… Et la nature, qui reprend ses droits, contemple de haut le massacre et le sang versé pour rien.

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The Bridge on the River Kwai
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
20/10/2017
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 161', toutes zones
2.55
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Hongrois Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Japonais Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
Russe Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, allemand, arabe, chinois, coréen, danois, espagnol, finnois, grec, hébreu, hongrois, indonésien, italien, japonais, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, slovaque, suédois, tchèque, thaïlandais, turc
7
10
image

Déjà restauré en 4K précédemment en 2011, puis remasterisé (selon toute vraisemblance) et réétalonné en HDR pour cette édition 4K Ultra HD Blu‑Ray, Le pont de la rivière Kwaï bénéfice du beau format respecté 2.55 Cinémascope d'origine, doublé d'un Technicolor qui fit date.

 

Après des débuts difficiles, hyper‑saturés et granuleux (les corps sont rougis à l'extrême, comme cramés par le soleil), la copie s'améliore sensiblement pour parfois atteindre l'extase (surtout quand on connaît les soucis techniques et d'optique survenus durant le tournage). Les cas les plus frappants étant les plans de jungle verdoyante rehaussée de fleurs exotiques gorgées de couleurs (on ne les a même jamais vues comme ça) et de contrastes profonds. Les nuances de vert explosent, les textures fibreuses des bambous sont palpables, le tout inondé d'une belle lumière tropicale. 

 

Alors que l'on pourrait croire que la définition est à la traîne sur les premières minutes du film avec un piqué très aléatoire, on s'aperçoit peu à peu du véritable gain opéré et du détail enfin retrouvé. Même les scènes de nuit, autrefois fades en Blu‑Ray, apparaissent ici brillantes et soutenues.

 

Alors certes, certains flous et le grain plus ou moins présent, parfois les deux en même temps, se voient largement, qui plus est encore grossis à la loupe de l'Ultra HD/4K, mais la comparaison avec le Blu‑Ray du film (intégré au boîtier) est sans appel et donne l'édition 4K Ultra HD grand vainqueur. À côté, le Blu‑Ray du film se montre terne, délavé, triste. Nous tenons donc entre nos mains la meilleure copie du film disponible à ce jour malgré, sans doute, des zones de l'image encore perfectibles (travail zone par zone de la colorimétrie, sur les corps des soldats notamment).

 

Une copie qui fait honneur à Jack Hildyard, le grand directeur de la photographie du film.

7
10
son

On perd en VF le DTS‑HD Master Audio 5.1 du précédent Blu‑Ray. Soit. Direction la VO Dolby Atmos donc et son « remixage ». Certes, on est loin du rendu des meilleures et récentes pistes Atmos, mais là encore, la différence est notable avec les pistes multicanales du Blu‑Ray.

 

L'ambiance de la jungle est bien plus appuyée (les oiseaux et insectes fournissent même un brouhaha continu, excellent pour l'immersion !), les dialogues sont aussi moins sourds et les fréquences graves largement plus « velues ». Le bruit des tirs, du tonnerre, l'explosion du pont, le vrombissement du train, bref, tous les effets sonores accèdent à une autre dimension et plongent encore plus le spectateur dans l'histoire.

 

Pour ce qui est du choix d'une piste Atmos, il faut cependant préciser que rien de tapageur n'apparaît dans la spatialisation. La bande‑son privilégie un rendu très naturel parsemé de quelques effets hauteur bienvenus pour créer une bulle sonore dans laquelle baigne la pièce Home Cinéma. La partie « aventure » du film prend du muscle, notamment lorsque le commando pénètre dans la jungle.

8
10
bonus
- La traversée du pont (mode de lecture avec incrustation d'images et de graphiques) (161')
- La réalisation du Pont de la rivière Kwaï (53')
- Court métrage d'USC présenté par William Holden (16')
- Une appréciation du réalisateur John Milius (8')
- William Holden et Alec Guinness au Steve Allen Show (7')
- Galerie de photos (7')
- Gloire et chute d'un géant dans la jungle (6')
- Archives audio exclusives : William Holden raconte l'avant-première du Pont de la rivière Kwaï (2')
- Bandes-annonces (3')
- Blu-Ray simple du film et copie digitale

L'interactivité reprend les bonus de la précédente édition Blu‑Ray, reprenant elle‑même les bonus de l'édition DVD Collector upgradée de nouveaux suppléments. On retrouve donc l'excellent making of intitulé « La réalisation du Pont de la rivière Kwaï », où différents intervenants reviennent avec force anecdotes sur la genèse du film, le travail d'adaptation du roman de Pierre Boulle et le tournage épique de ce monument du 7e art. On y apprend que le réalisateur, David Lean, malmenait ses acteurs pour obtenir d'eux le meilleur. On comprend également toutes les difficultés du tournage de la séquence finale, une prouesse technique pour l'époque qui nécessita huit mois pour la construction du pont.


D'intéressants courts modules également, comme l'intervention de John Milius qui vante les qualités du chef‑d’œuvre de Lean, l'un de ses films de chevet. La galerie de photos permet de découvrir une sélection de magnifiques affiches de différents pays. Enfin, pour approfondir la découverte historique et artistique du film, le mode de lecture « La traversée du pont » fournit tout un tas d'informations simultanément au visionnage.

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