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Que les fans se rassurent : ceux qui redoutaient le passage de la SD à la haute définition, craignant un « lissage » numérique de l’image, seront heureux de constater que la suite signée James Cameron a conservé tout son grain cinéma. À l’instar du film de Ridley Scott, Aliens le retour dévoile ses plus beaux atours. Les couleurs sont plus profondes, notamment la gamme des rouges, et le niveau de piqué atteint son apogée lors des gros plans sur les visages des acteurs, à la peau perlée de gouttes de sueur. Tout comme son prédécesseur, ce chef‑d’œuvre guerrier est bardé d’effets de particules (atmosphère épaisse, volutes de fumée éclairées par des lasers…), parfaitement assurés par le Blu‑Ray. Enfin, on reste sans voix devant les séquences mettant en scène la reine alien, dont le moindre détail est révélé. Comme pour le huis clos de Scott, on a vraiment l’impression de redécouvrir certains passages.
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En lançant le film avec la piste anglaise DTS‑HD Master Audio 5.1, on est abasourdi par la puissance de feu de cette version. Délivrant des voix très naturelles, cette VO, à privilégier parmi toutes les pistes disponibles, crache tout ce que le film a dans le ventre, qu’il s’agisse de l’inoubliable musique aux accents militaires de James Horner, du vent soufflant sur la planète Acheron LV4‑26, parfaitement spatialisé sur l’ensemble des canaux, du crépitement des fusils mitrailleurs ou du cri aigu des xénomorphes, que l’on perçoit avec frayeur sur les enceintes arrière. La séquence des sentinelles automatiques faisant feu sur les aliens approchant le repaire des survivants est d’ailleurs tellement percutante que les dialogues semblent sous‑mixés par moment. Si l’on avait d’ailleurs un léger bémol à émettre, ce serait la différence de niveau entre les dialogues et les bruits d’ambiance. Mais ce n’est que pour mieux profiter au maximum du dynamisme de la bande‑son, aux infrabasses vibrantes à souhait, amplifiant la sensation de menace. La VF DTS 5.1 présente moins de différences de niveau entre les voix et les ambiances, mais s’avère légèrement moins subtile et ample, bien que parfaitement spatialisée. Avec ses doublages très corrects, elle satisfera donc parfaitement les réfractaires aux sous‑titres.
bonus
- Version longue de 1990 avec petite introduction de James Cameron (disque 1) (154')
- Version cinéma de 1986 (disque 1) (137')
- Commentaires audio de 2003, de James Cameron, des acteurs et du reste de l'équipe (disque 1)
- Musique isolée de James Horner, version cinéma finale (film de 1986) (disque 1)
- Musique isolée de James Horner, version originale du compositeur (film de 1986) (disque 1)
- Marqueur de scènes coupées (disque 1)
- Fonction MU-TH-UR (disque 1)
- Mode BD-Live (disque 1)
- Puissance de feu supérieure : création d'Aliens le retour (disque 5) (184')
- Contenus additionnels (disque 5) (59')
- Pré-production (disque 6)
- Production (disque 6)
- Post-production et retombées (disque 6)
- Anthologie (disque 6)
Avant même de détailler les bonus à proprement parler, il s’agit tout d’abord de choisir entre le film dans sa version cinéma de 1986, ou dans sa version longue de 1990. La seconde, celle préférée par Cameron, a le mérite d’ajouter des scènes cruciales, notamment pour la compréhension du personnage de Ripley (qui avait une fille avant son départ pour l’espace), mais peut, pour certains, rompre la montée du suspense, notamment en dévoilant ce qu'il advient aux parents de Newt sur LV4‑26, avant même que les Marines n’atterrissent sur la planète. Chaque version a donc ses points forts.
Le disque 2 contient en bonus un commentaire audio de 2003, rassemblant James Cameron, ses acteurs et le reste de l’équipe du film (excepté Sigourney Weaver). Seul commentaire disponible, à la différence d’Alien qui en propose deux, celui‑ci s’avère passionnant et permet notamment d’entendre le trublion Bill Paxton (Hudson), Jenette Goldstein (Vasquez) et Michael Biehn (Hicks), trio d’acteurs fétiches de Cameron. Le réalisateur et son ancienne compagne, la productrice Gale Anne Hurd, ne manquent pas d’anecdotes et fournissent des tas d’explications fascinantes sur la conception du film : Cameron raconte notamment son excitation lorsqu’on lui a proposé de réaliser la suite d’Alien, donne un truc efficace pour faire « cracher » un chat (placer un de ses congénères devant lui), révèle que la photo de la fille de Ripley n’est autre que la vraie mère de Sigourney Weaver, aborde le parallèle entre Aliens et la guerre du Vietnam… Toujours sur ce disque, on se réjouit de pouvoir découvrir la musique originale de James Horner en version isolée, le compositeur ayant travaillé dans des conditions très difficiles et ayant manqué de temps pour donner vie au score qu’il souhaitait (il retravaillera malgré tout avec Cameron sur Avatar et Titanic).
À noter, sur ce second disque, se trouve le mode MU‑TH‑UR, qui permet d'afficher plusieurs informations pendant la lecture du film : les sujets abordés par le commentaire audio, des infos type pop‑up et, surtout, une liste constamment actualisée en cours de visionnage des thèmes et des modules de l'interactivité regroupée sur les disques 5 et 6. À vous de marquer les points qui vous intéressent grâce aux signets, et de glisser les disques 5 ou 6, qui se chargeront de retrouver automatiquement les séquences correspondantes dans les nombreux bonus.
Le disque 5 propose un making of composé d’une multitude de modules, tout comme les contenus additionnels. Les points abordés dans le commentaire audio sont développés ici en long et en large. On découvre la rudesse du tournage, le mauvais caractère du réalisateur, la mésentente entre celui‑ci et les techniciens anglais (le film a été tourné à Londres, dans les studios Pinewood), les revendications de ces derniers (la pause thé de l’après‑midi irritait particulièrement Cameron !)… Le compositeur James Horner parle d’un tournage très éprouvant, révélant le caractère autoritaire de la productrice Gale Anne Hurd et les exigences surréalistes de Cameron. Outre la multitude d’images du tournage, d’interviews des acteurs, du travail du regretté maquilleur Stan Winston, le clou du spectacle est bien la conception de la reine alien, sans aucun doute le plus beau monstre jamais vu au cinéma. Travail titanesque, les effets spéciaux plastiques (animatroniques, maquettes, illusions d’optique…) n’ont pas pris une ride.
Le disque 6 offre tout un tas d’archives : le traitement original de Cameron, des prévisualisations Multi‑Angle, de nombreux croquis (dont ceux du cinéaste, aussi doué derrière une caméra que devant une planche à dessin), de nombreuses photos des acteurs, des armes, de l’atelier de Winston… Parmi tout cela, on retiendra une scène coupée inédite, où l’on voit Burke (Paul Reiser) dans un cocon, demandant de l’aide à Ripley, et un module sur l’attraction Aliens : Rides at the Speed of Fright, qui fut proposée à San Francisco en 1996 mais n’existe hélas plus !
Enfin, la partie Anthologie, commune aux quatre films, propose notamment des reportages sur la saga, deux savoureuses parodies (une scène d'un épisode du dessin animé Les Griffin et une séquence du film La folle histoire de l'espace, avec John Hurt). Concernant Aliens le retour, on apprend qu’une autre attraction, intitulée « 3D Aliens » calquée sur le modèle de « Terminator 2 : 3D » du parc Universal Studios de Los Angeles, avait été ébauchée pour un parc coréen, mais n’a jamais vu le jour. Une quantité pantagruélique de suppléments, indispensables pour tout fan qui se respecte.