The Pacific
Après Band of Brothers, Tom Hanks et Steven Spielberg relèvent un défi encore plus grand : raconter en dix épisodes ultra‑réalistes la guerre du Pacifique durant la Seconde guerre mondiale. Comme pour leur première mini‑série commune (ils sont à l'origine des projets et aussi producteurs), ils s'appuient sur une base historique solide et s’inspirent principalement des récits de deux vétérans : With the Old Breed d’Eugène B. Sledge et Helmet for my Pillow de Robert Leckie.
À travers le parcours de trois marines américains, Robert Leckie (James Badge Dale), Eugène B. Sledge (Joseph Mazzello) et John Basilone (Jon Seda), ces dix épisodes d’environ une heure chacun (3 millions de téléspectateurs américains ont suivi le premier épisode) retracent l’enfer quotidien vécu par des milliers de soldats embourbés dans les batailles fratricides sur le front du Pacifique. Face à eux, les troupes japonaises, aussi résistantes que déterminées. De la bataille de Guadalcanal en 1942 en passant par la Nouvelle‑Angleterre, l’île de Peleliu, les plages d’Iwo Jima, les événements tragiques d’Okinawa jusqu’au retour des survivants aux États‑Unis, The Pacific met en exergue le destin de plusieurs hommes au sein de la grande Histoire.
Dès les premières images, on comprend où sont passés les 200 millions de dollars de budget. Les décors sont somptueux (tournage en Australie) et les reconstitutions de batailles dans la plus pure tradition spielbergienne (Il faut sauver et le soldat Ryan, Bands of Brothers). Quant aux comédiens pour la plupart inconnus (sauf James Badge Dale qui incarne Robert Leckie, aussi à l'affiche de la série US à succès Rubicon), ils facilitent grandement le transfert et l'identification. Ces gars‑là, ce sont nos frères, nos pères, nos fils, semble nous dire la série.
Si l'ensemble peut paraître parfois didactique et un poil trop spectaculaire, notamment dans sa première moitié, le récit finit par reprendre une dimension plus humaine lors des derniers épisodes, et réserve même quelques moments d’émotion rares. En tout cas, c’est largement suffisant pour faire de The Pacific un des moments cathodiques incontournables de ces dernières années. On attend donc avec impatience un nouvel opus sur la guerre signé du même duo, sans doute déjà en préparation…