Seven
En 1992, Jonathan Demne propulse le film de serial‑killer au premier plan avec Le silence des agneaux (auréolé de cinq Oscars). Trois ans plus tard, David Fincher (Zodiac), jeune espoir hollywoodien (il n’a que 32 ans à l’époque), réalisateur de nombreuses publicités, clips et auteur d’Alien 3, signe Seven et donne ses lettres de noblesse au genre.
Plongés dans une atmosphère putride et sous une pluie diluvienne, deux inspecteurs (Sommerset le blasé et Mills le bleu) tentent de mettre la main sur un tueur en série qui s’inspire des sept péchés capitaux. Intelligent, remarquablement bien écrit (le générique d'ouverture et la séquence de fin sont anthologiques), Seven tire avant tout sa force du soin visuel apporté aux décors, déliquescents, à la lumière, délavée, et au duo campé par Brad Pitt et Morgan Freeman.
C’est Andrew Kevin Walker qui est à l’origine du scénario, alors qu’il n’était pourtant que chef de rayon dans un magasin Tower Records de New York. Au départ, Fincher voulait en faire un petit film d’ambiance bien ficelé, pas une grosse machine, affirmait‑il : « Nous avions des délais de tournage très courts à cause des acteurs. J’ai donc pensé que s’il pleuvait tout au long du film, nous n’aurions pas de problèmes de raccord, ni de retard à cause des conditions atmosphériques. Cette pluie continuelle donne aussi une ambiance encore plus glauque aux scènes extérieures ».
Seven a véritablement donné à son réalisateur et à son scénariste la dimension qu’ils méritaient. Andrew Kevin Walker a d’ailleurs signé ensuite les scénarios de 8 MM, Sleepy Hollow de Tim Burton et retrouva Fincher peu de temps après avec Rendez-vous with Rama. Culte.