L'agence tous risques
Rappelez‑vous, la série TV L'agence tous risques n’était déjà pas un modèle de finesse et de subtilité (dans le paysage cathodique actuel, elle ne serait peut‑être même pas produite par un Network américain) : les personnages étaient sacrément stéréotypés, le scénario réduit à sa portion congrue et chaque intrigue prétexte à enchaîner les scènes d’action, toujours filmées de la même façon. Le tout saupoudré de dialogues d’une banalité affligeante, où émergeaient de temps en temps quelques répliques devenues cultes depuis.
Au‑delà du désir des producteurs de choisir cette série plutôt qu’une autre (qui restera probablement un mystère pour longtemps), on se demande comment son adaptation cinématographique va bien pourvoir combler les vides. Et dès les premières minutes, la réponse est limpide : par rien.
On comprend très vite que l’ambition des auteurs n’est pas de révolutionner le genre (le film d'action), ni même de revenir aux origines du « mythe » (retrouver le côté cradingue de la série), mais de s’en servir comme base d’une farce décontractée destinée à se reposer les neurones. De ce côté‑là, la mission est réussie.
Dans ce maelström d’effets numériques assez moches, les acteurs cabotinent, le scénario patine et les méchants sont pathétiques. Mêmes les scènes d’action, totalement invraisemblables, ne relèvent pas le niveau. Le film se termine alors dans un binz sans nom à la limite du cartoonesque. Une blague immédiatement oubliée après son visionnage, qui a tout de même coûté 165 millions de dollars.