Prince of Persia, les sables du temps
Passé de Quatre mariages et un enterrement à Harry Potter et la coupe de feu via Donnie Brasco (son seul bon fait d’armes), Mike Newell adapte ici le jeu vidéo éponyme sur grand écran et dans les paysages sablonneux du Maroc.
L’histoire ? Rastan, un prince rebelle interprété par l’inattendu Jake Gyllenhaal (Donnie Darko, Zodiac), unit ses forces avec celles de la princesse d’Almamut (Gemma Arterton, récemment vue dans Tamara Drew de Mike Leigh et Le choc des titans) afin d’affronter les puissances du Mal et protéger une dague antique capable de provoquer l’inversion du temps. Et c’est Ben Kingsley qui cachetonne ici dans le rôle du très méchant homme qui veut devenir le maître absolu du monde.
Film de commande assourdissant et dénué de la moindre poésie, Prince of Persia ne sait pas sur quel pied danser, ou sauter, puisqu’ici on passe beaucoup de temps à caracoler sur les toits des anciennes cités perses, à mi‑chemin du Parkour (pratique consistant à transformer des éléments du milieu urbain en obstacles à franchir par des sauts, cf. Banlieue 13) et du jeu vidéo Assassin’s Creed.
Noyés sous un déluge d’effets numériques, nos deux héros tentent de lier l’ironie (mais tous les jokes tombent à plat) et le cahier des charges d’un film d’action que l’on peut regarder d’un œil, une main dans un saut de pop‑corn et l’autre sur le cadran de sa montre. Des clichés à la pelle (le Iago de service avec son crâne chauve et son nez pointu, des frères benêts aussi clairvoyants qu’une tortue aveugle, de terribles assassins échappés de La momie, etc.), un puritanisme ambiant (la princesse dévoile à peine son nombril) et un blockbuster convenu comme il s’en tourne des dizaines chaque année.