par Cédric Melon
14 septembre 2010 - 11h00

L'élite de Brooklyn

VO
Brooklyn's Finest
année
2009
Réalisateur
InterprètesRichard Gere, Don Cheadle, Ethan Hawke, Wesley Snipes, Vincent d’Onofrio, Brian F. O’Byrne, Will Patton
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

En proie à leurs propres démons, Eddie, Sal et Tango, trois flics, officient dans le 65e district, l'un des plus dangereux du nord de Brooklyn. Dans une semaine, Eddie, la cinquantaine, sera à la retraite. Déprimé et désabusé, il tente de retrouver du réconfort dans l'alcool et auprès d'une jeune prostituée, Chantel. Sal travaille à la brigade des stups et a du mal à joindre les deux bouts. Sa femme enceinte a des problèmes de santé et leur maison est trop petite. Ils attendent des jumeaux, leur famille va passer de cinq à sept personnes. Tango voudrait quant à lui désespérément revenir en arrière. Depuis plusieurs années, il travaille sous couverture et se fait passer pour un trafiquant de drogue, ce qui lui a valu une année de prison. Sa femme a demandé le divorce. Ces trois flics n'auraient jamais dû se croiser, jusqu'à cette nuit où l'enfer s'est déchaîné à Brooklyn...

Opéra noir et tragique, L’élite de Brooklyn s’inscrit dans la tradition américaine du polar brut. À travers le destin croisé de trois flics qui arpentent sans illusions les trottoirs usés, les planques insalubres et les cités délabrées de Brooklyn, Antoine Fuqua retrouve les inspirations premières de son cinéma, celle de Training Day. Une réalisation fluide et inventive, sublimée par un montage sans faille, une musique au diapason et un chef‑opérateur inspiré. Les unes après les autres, L’élite de Brooklyn délivre des scènes d’une beauté tragique, presque transcendantale.

Habilement construite, l’intrigue puise dans les classiques du cinéma sans jamais copier. Écrit par un jeune scénariste (dont c’est le premier travail), L'élite de Brooklyn articule son récit autour de personnages incarnés dès les premiers plans. Richard Gere est tout simplement extraordinaire dans la peau d’un flic désabusé et Wesley Snipes transcendé dans celle d’un parrain de quartier. Si le reste de la distribution est à la hauteur, le travail de Gere et de Snipes laisse pantois d’admiration.

Au final, L'élite de Brooklyn est un film prenant, saisissant et opératique. Une véritable tragédie moderne qui donne l’occasion d’appréhender autrement Antoine Fuqua, capable du pire (The Shooter), comme du meilleur avec ce polar qui restera comme un des meilleurs exercices du genre de ces dix dernières années.

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Brooklyn's Finest
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
22/09/2010
image
BD-50, 132', zone B
2.35
HD 1 080p (VC-1)
16/9 natif
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
La qualité de cette image repose avant tout sur le soin apporté à la profondeur des noirs, présents tout au long du film. Les contrastes sont habilement gérés et proposent une palette colorimétrique très impressionnante. On est littéralement bluffés par certaines images, qui mettent en perspective plusieurs niveaux de détails. La texture de la peau est admirable et l’alternance de séquences de jour et de nuit n’est jamais le signe de la moindre altération. Sans atteindre la perfection, la clarté et la brillance d'un The Dark Knight, on apprécie la beauté noire du film du début à la fin.
8
10
son
Les deux pistes DTS‑HD Master Audio 5.1 offrent un rendu sonore quasi identique. Les dialogues se détachent parfaitement bien et les ambiances se montrent solides, réparties à la perfection pour créer des environnements très enveloppants. La précision des effets est redoutable. La multiplication des scènes de boîte de nuit favorise quant à elle une sollicitation efficace et fréquente du caisson de basses. Un mot sur la musique, toujours judicieusement mise en valeur et habilement répartie. Il nous manque juste un surcroît de puissance pour accéder au nirvana.
10
10
bonus
- Commentaire audio d’Antoine Fuqua
- Scènes coupées (31')
- Making of (43')
- Bandes-annonces
Une interactivité remarquable qui s’inscrit dans le prolongement direct du film : sans fioritures. Le commentaire audio du réalisateur Antoine Fuqua est passionnant. Disert sur les anecdotes, le metteur en scène livre toutes ses ambitions, ses intentions, les raisons de telle ou telle scène… Le discours est clair, net et précis. Jusqu’à ses derniers mots à la fin du générique, le réalisateur réussit à capter notre attention. Les scènes coupées donnent un ton sensiblement différent de celui du film. Notamment celles qui le prolongent de 5 minutes après le dernier plan retenu. Intéressantes mais pas indispensables, ces scènes noircissent encore un peu plus le propos du film et gomment l’ultime touche d’espoir du long métrage ! Le making of est pour sa part fort complet avec ses nombreuses images du tournage et les interventions intéressantes et passionnées des comédiens. Il ne manque rien à un ensemble de suppléments professionnels, complets et passionnant.
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