par Jean-Baptiste Thoret
05 juillet 2010 - 19h02

Shutter Island

année
2010
Réalisateur
InterprètesLeonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams, Emily Mortimer, Max von Sydow
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Nulle part. Image blanche comme neige. Un ferry sort lentement du brouillard. À son bord, Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) et Chuck son assistant, deux marshalls en route pour Shutter Island, l’île des fous et asile pénitentiaire, s'apprêtent à enquêter sur la disparition d’une patiente.

Ambiance L’île noire de Hergé revisitée par L’île des morts du peintre Böcklin. Le décor est planté, véritable coup de génie du film. À peine débarqués sur les lieux, les deux hommes croisent la faune locale : des malades terrifiants, des matons qui rappellent les heures sombres de la Gestapo et des scientifiques (Max von Sydow et Ben Kingsley) dont on ne serait pas étonnés d’apprendre qu’ils sont aussi (ou furent ?) des tortionnaires. Et puis, il y a ces orages, ces éclairs qui zèbrent le ciel, ces bâtiments inquiétants, ces cryptes, ces indices que l’on peine à interpréter, ces flash‑back d’une mère et de ses enfants noyés, et même une reconstitution de la libération du camp de Dachau.

Adapté d’un roman de Dennis Lehane (Mystic River, Sliver), Shutter Island tient tout entier dans son twist final qui séduira les amateurs du Sixième sens et laissera les autres sur le carreau. Scorsese, en plein trip gothico‑baroque, en profite surtout pour rendre hommage à son cinéaste de chevet, Michael Powell, le réalisateur de Narcisse noir et des Chaussons rouges, dont on trouve ici partout des traces.

Ben Kingsley et Leonardo DiCaprio, dont la prise de poids commence à inquiéter, cabotinent à l’envi et l’ensemble, en dépit d’une somptueuse photographie et d’une séquence d’ouverture à tomber, ressemble à un pudding kitsch et pluvieux. L’histoire, aux mille tiroirs, évoque enfin ces films fantastiques espagnols (L’orphelinat) qui, à force de coups de théâtre et de détails très importants mais indéchiffrables, finissent par lâsser. Un tout petit Scorsese.

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test
blu-ray
cover
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
24/06/2010
image
BD-50, 104', zone B
2.35
HD 1 080p (Mpeg4 AVC)
16/9 natif
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Audio Description Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, néerlandais, norvégien, danois, finnois, suédois
10
10
image

Gros points forts du film, sa photographie et ses décors qui nous embarquent en une fraction de seconde sur cette île mystérieuse et lugubre. Le rendu est d'une précision d'enfer, dense, épais, intense, voire imposant. Un tour de force dans la mesure où l'île n'a que son relief escarpé et ses bâtiments sombres et humides à offrir. Autre élément de surprise pour l'amateur de belle image HD : les contrastes. Saisissants et performants en toutes circonstances, ils ne sont jamais pris en défaut, même lors des très nombreuses séquences extérieures tournées de nuit ou dans les intérieurs faiblement éclairés. Zéro défaut. Même la compression fait des miracles sur les volutes de fumée et les nappes de brouillard. Du Scorsese tout craché de ce côté‑là.

10
10
son

Faites le test vous-même, l'intonation, l'attaque des mots et l'ambiance sont plus intenses en VO. On gagne aussi en précision, en dynamisme et en spatialisation. Tout cela est très logique. L'inverse aurait même été étonnant. Ici, les basses s'en donnent à cœur joie tout en restant dans la subtilité et le suspense. Une bande-son qui certes ne peut se mesurer à celle de The Dark Knight ou King Kong, mais qui, dans son genre, sait se montrer efficace.

5
10
bonus
- Les mystères de l'île en HD (17')
- Le phare en HD (21')

Deux bonus qui nous entraînent au cœur des secrets de l'île, entre coulisses du tournage et psychologie de ses habitants. C'est bien fait, carré et légèrement promo. On aurait aimé plus de séquences live pour assister au tournage en guest star.

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