2012
Il est devenu depuis Independence Day en 1997 le chantre de la catastrophe pelliculée, le gourou des chaos monstres, celui qui, à chacun de ses films, détruit le monde et l’humanité à coups d’extraterrestres, de vagues glaciaires (Le jour d’après) ou de bestioles géantes (Godzilla, son navet).
Avec 2012, Roland Emmerich remettait le couvert et signait en 2009 encore et toujours le même film : comment un groupe d’humains (un romancier interprété par John Cusak et sa petite famille) tente de survivre à la destruction de la Terre, ici annoncée par une prédiction Maya dont le calendrier prend fin en 2012.
Passons rapidement sur les effets grossiers du scénario, le sentiment constant de déjà‑vu (le chien‑chien sera‑t‑il sauvé des fissures béantes ?), la morale puritaine du film (punition, déluge divin et rédemption des innocents), la vision bas de plafond du monde et le pathos des situations, pour se concentrer sur les séquences de destruction proprement dites.
Car après tout, c’est pour cela que l’on aime voir un film d’Emmerich : jouir du complexe de Néron et voir notre bonne veille planète s’éteindre en grande pompe, du parc de Yellowstone à l’Himalaya en passant la chapelle Sixtine. De ce point de vue, 2012 remplit parfaitement son contrat : les effets spéciaux sont impeccables, les séquences de chaos souvent impressionnantes et certaines références à l’actualité de l'époque et clins d'œil plutôt bienvenus (cet avion qui fonce vers deux tours en train de s’effondrer, le « It's over » du Gouverneur Schwarzie ou encore le porte‑avions John Fitzgerald Kennedy renversé par un tsunami…).
Un bon frisson pachydermique, à condition de ne pas y chercher autre chose.