300
En 480 avant Jésus‑Christ, les Perses convoitent la Grèce et tentent de convaincre les Spartiates de faire allégeance à Xerxès et de déposer les armes. « Plutôt mourir ! », rétorque Léonidas, en précipitant le messager dans un puits sans fond. Contre l’avis du pouvoir politique et religieux en place à Sparte, il mobilise trois cents de ses plus valeureux guerriers et part à la rencontre des armées perses.
Tourné intégralement sur fond bleu en 2006, 300 est avant tout un ovni technique. Les décors numériques démesurés et le travail sur la lumière et les couleurs façonnent un spectacle visuel unique. Montagnes fumantes, forêts enneigées d’où sortent des loups fantomatiques aux crocs acérés, soleil brunâtre constamment voilé, terre ravagée par les flammes : l’ambiance du film est à couper le souffle et retranscrit fidèlement celle de la BD originale. Chaque case du comic est ainsi transposée à l’écran de manière extrêmement précise et rigoureuse.
Quant aux Spartiates, colosses sculptés dans le bronze, ils sont plus beaux, plus musclés et plus féroces les uns que les autres. L’adversaire est mis en charpie pendant près de deux heures et chaque attaque est prétexte à une nouvelle démonstration de force de l’art de la guerre grec. Bras, jambes et têtes tranchées voltigent dans les airs au ralenti dans un flot de sang numérique qui éclabousse l’objectif de la caméra. C’est barbare, ultra‑violent et bruyant, mais d’une fulgurante efficacité.
300 ne ressemble donc à aucun autre long métrage. Une œuvre résolument à part. Une fresque picturale où chaque scène est un tableau, encore plus en 4K Ultra HD.